Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

vendredi 2 décembre 2011

"Ce vieux rappeur dérapait sur ses propres mots". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet"

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"Arahua Ruaha Hara...
- Tu es folle, tu es en train de les traiter de singes puants!
- De toute façon, ils comprennent rien, alors..."

28 octobre 2011 : Françoise Héritier parle 
de Claude Lévi-Strauss à l’occasion 
de l’anniversaire de sa mort
(Extraits)

/ La préservation de la diversité était essentielle pour lui, et il regrettait sa disparition progressive. Cette position lui a valu de passer auprès de certains pour un apôtre du conservatisme culturel. Que répondait-il à cela ?
   C’est, je crois, lui faire un mauvais procès que de le voir comme le chantre du relativisme culturel, ce qui fut le cas dans une partie de l’opinion éclairée après la publication de Race et Culture qui semblait contredire Race et Histoire.
   Car, en effet, la visée de structurale de Lévi-Strauss est bien universalisante. Tous les êtres humains en société ont des systèmes de représentations mentales qui fonctionnent de la même manière, mais pas nécessairement à partir des mêmes matériaux d’une part et, d’autre part, en fournissant, comme on l’a dit plus haut, des réponses variées et parfois opposées à de mêmes questionnements.
   Mais, et c’est cela qui importe, l’un ne va pas sans l’autre. Il faut qu’il y ait cette diversité culturelle pour qu’émergent des lois universelles de fonctionnement. S’il n’y avait qu’une seule réponse possible à chacune des questions, la question de l’universalisme et du relativisme ne se poserait pas. Il n’y aurait que de l’uniformité. Il faut voir ces deux termes comme les deux faces d’une monnaie.

/ Dans une des dernières interviewes qu’il a accordées ; il déclarait : ‘Je pense au présent, et au monde dans lequel je suis en train de finir mon existence, et ce n’est pas un monde que j’aime’. Etait-il réellement pessimiste sur le devenir de ses semblables ?
   C’est une phrase désormais célèbre. Oui, Lévi-Strauss était pessimiste sur le devenir de ses semblables, obsédé qu’il fut par les ravages exercés par la pression humaine sur les écosystèmes pour utiliser le langage de maintenant. À ses yeux, l’expansion démographique incontrôlée entraîne avec elle un cortège de catastrophes : la ruine de la nature, l’esprit de lucre et du profit, le désintérêt pour les autres et les choses de l’esprit. Il a écrit dans l’ouvrage "En Substances" un texte peu connu, intitulé « Apologue des amibes » où il montre que l’accumulation d’individus (ici des amibes, mais il procède à la métaphore humaine) conduit inexorablement à la violence et à la mort.
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"Tiens, p'tit terroriste, v'là une cibiche qu'j'ai pas totalement
fumée... Tu la donn'ras à ton débile de père barbu...
- Heu... Je dois vous dire merci, en plus?
- Qu'je veux, mon n'veu"

A Fallujah, les Américains ont utilisé 
des armes interdites et inconnues
Traduction GV pour AgoraVox

   (...) Avortements, déformations congénitales, dysfonctionnements du système nerveux. [Tels sont] les effets collatéraux du drame de Fallujah, la cité irakienne dévastée par les bombardements américains en 2004, non seulement par l’usage d’armes interdites, comme le phosphore blanc ou l’uranium appauvri, mais de surcroit par de l’uranium enrichi.
   C’est le bouleversant résultat des recherches menées par le professeur Christopher Busby, de l’université d’Ulster, publiée dans « Conflict & Health ». L’analyse des cheveux des parents de nombreux enfants nés avec de graves déformations et déjà porteurs de tumeurs semble démontrer les effets dévastateurs des bombes américaines : une découverte stupéfiante, avec « de multiples implications au niveau global » accusant l’armée à la bannière étoilée d’avoir utilisé pour la destruction de la ville des armes non seulement interdites, mais véritablement inconnues dans la littérature scientifique.
   D’ici la fin de l’année 2011, l’armée US quittera l’Irak. Mais l’Irak devra encore se remettre de la lourde hérédité de la guerre. Surtout Fallujah, qui du fait de l’utilisation de ces armes contre la population civile, est aux prises avec [une multitude] de cas d’avortements, de déformations congénitales et de dysfonctionnements du système nerveux. Les chiffres témoignent de manière impressionnante de l’ampleur de la catastrophe sanitaire qui a frappé les enfants : selon les données issues d’un récent rapport du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés , « en 2006, nous avons compté 5928 nouveaux cas de maladies jusque là totalement absentes de Fallujah, dont presque 70% sont des cancers ou des malformations frappant des enfants de moins de 12 ans. » Au cours des premiers six mois de 2007, en revanche, les nouveaux cas se sont montés à 2447, « dont plus de 50% touchent des enfants. » La situation aujourd’hui reste gravissime dans tout le pays, avec un taux de cancers infantiles 14 fois plus élevé en Irak qu’en Égypte. (...)
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"Tou bee Jauni or not Jauni,
Zat is ze qwestionn..."

Les aventures de Rosa Lo et Dis’gust [épisode 1] : 
Johnny, DSK, Sarkozy et les autres
| 26 novembre 2011

   (...) Rosa Lo.
   (mal?) Écrite en 1967, remaniée en 1975, la pièce est loin d’être la plus intéressante de T. Williams (Le Figaro dit qu’il s’agit de la première adaptation en France de la pièce, ce qui est faux, mais que ne sacrifierait-on pas au battage publicitaire ?). Si on y retrouve les figures récurrentes de marginaux dans son théâtre – Loth, homosexuel refoulé et impuissant (ben dis donc, beaucoup pour une seule fio...), Myrtle, sa jeune épouse, comédienne de music-hall miteux aspirant à une «vie normale» (encore plus miteuse?) et Chicken, demi-frère de Loth, bâtard et bestial (c'est tout?) –, ces personnages sont ramassés sur leurs propres représentations. Ce sont des clichés grossiers, dénués de subtilité (non, on vous croit pas). Je pense à certains dialogues : Chicken – aka Johnny – interroge Myrtle en lui montrant la guitare qu’il frotte sur son ventre, « ça vous fait peur, les gros instruments ? ». L’une des phrases clés pourrait être sa mise en garde contre la nervosité excessive de Myrtle : « Il n’y a que deux moyens pour calmer une femme. On lui fout une baffe, ou on la baise. Parfois faut même faire les deux (dixit DSK? Non, on n'a pas le droit puisque le Monsieur, il-est-tombé-dans-un-complot-qu'on-vous-dit). » Un summum de finesse ! Et en effet, une fois « baisée » par Chicken (alors qu’elle pleure…), Myrtle est guérie de son hystérie… Mine de rien, Dis’gust, jouer cette pièce-ci – dont l’histoire est particulièrement éloquente sur les représentations des rapports hommes-femmes –, dans ce théâtre-là, a quelque chose de grossier. Pas au sens de vulgaire (non? Vraiment pas?), mais dans la résonance entre le lieu de représentation, le propos et les réactions du public (pardonnez-moi, mais le public de Johnny... Heu, je dis ça, hein, je dis rien, évidemment)

   Dis’gust
   (...) Or il me semble que cette pièce tombe sous le coup du premier discours, machiste, qui exalte la puissance virile et produit le cliché qui va avec, la femelle crétine à mater (une blonde, puisqu'on en est aux stéréotypes?). Le rapport sexuel est ainsi présenté comme une façon de dompter cet autre que sont les femmes, accréditant l’idée que les hommes doivent dominer les femmes et que cette domination en passe par la sexualité, qui devient ainsi un outil de régulation domestique, voire une nécessité d’ordre public. Là où en effet ce spectacle devient très signifiant, c’est que c’est Johnny qui cristallise cet énoncé, qui donne consistance à ce discours. C’est à- dire très exactement l’un des deux symboles culturels (?!) du sarkozisme, si l’on prend en compte Jean-Marie Bigard. Je serais prête à dire que ce spectacle donne corps, et lequel ! au phallocratisme de cette séquence politique française, caractérisée sur d’autres plans par des formes viriloïdes comme la valorisation de l’action, l’anti-intellectualisme, le paternalisme, pour ne rien dire des fameux « paquets » ! (...)
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"Nous sommes tous frères!
- Même ma belle-mère?"

Etienne Balibar : « les grandes mobilisations 
doivent traverser les frontières  »
Entretien, par Marion Rousset| 20 juin 2011
(extrait)

   (...) Regards.fr : Vous livrez dans en entretien accordé à la revue Vacarme quelques exemples d’insurrection pacifique à l’échelle nationale. Quid de l’Europe ?
   Etienne Balibar : J’emploie le terme d’insurrection dans un sens très large et j’y ajoute l’adjectif pacifique pour qu’on ne croie pas que j’appelle à la guerre civile. C’est presque un synonyme de mouvement collectif de citoyens, même virtuels tels les immigrés qui n’ont pas le droit de participer à la vie politique nationale en raison de leur nationalité. Il y a quelque chose de l’ordre d’une insurrection pacifique dans les manifestations des Grecs contre des politiques d’austérité qui enfoncent leur pays dans la catastrophe économique. Les ouvriers qui se mobilisent contre les fermetures d’usine ou les mouvements écologiques qui tentent de remettre en discussion des choix de politique énergétique relèvent aussi d’initiatives citoyennes. J’appartiens à une génération pour laquelle la notion d’internationalisme avait une grande importance. Il se définissait comme une résistance à l’impérialisme et il se voulait l’expression d’une solidarité ouvrière. L’anticolonialisme a trouvé son prolongement dans la mobilisation contre le racisme qui vise aujourd’hui les travailleurs immigrés. Dans les années 1980, on a connu des tentatives pour organiser de part et d’autre du Rideau de fer, à l’échelle européenne, des campagnes en faveur du désarmement nucléaire. Cela m’a éduqué à penser que les grandes mobilisations démocratiques acquièrent toute leur signification quand elles traversent les frontières et qu’elles réussissent non pas à anéantir la dimension nationale, mais à la relativiser ou à la dépasser dialectiquement. Dans la conjoncture actuelle, un certain nombre de causes comme les questions environnementales, la régulation des migrations dans le monde ou le fonctionnement du système financier international, appellent de toute urgence une même capacité d’organisation, de débat, de coordination par-delà les frontières. Force est de constater que c’est très difficile. La confédération européenne des syndicats a tenté d’élever d’un cran la capacité de mobilisation, de réflexion et de contre-proposition commune des syndicats. Mais leur contre-pouvoir reste symbolique. C’est un cercle vicieux. Les syndicats ont de moins en moins la capacité de mettre en échec les politiques européennes antisociales car ils sont enfermés dans les espaces nationaux, et ils y sont enfermés car ils sont affaiblis (Revolution for ever, alors?). (...)
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Benoît Barvin

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