Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

mercredi 28 décembre 2011

"Qui veut la faim veut les moyens". Benoît Barvin in "Pensées à noeuds"

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LETTRES D'INCONNUS (3)
pcc Benoît Barvin
 pasperdus.canalblog.com
"Anita en Aimée" 1908, femme fatale
Huile sur toile peinte en 1908 (194.3 cm x 114.3 cm).



Cher Vicomte,

   Vous m'avez "eue", ainsi que vous l'avez claironné si élégamment à tout va, il y a quelques heures à peine, chez la Duchesse du Berry. Vous m'avez "eue", ce qui signifie que ma vertu, d'après vous, n'est plus qu'un lointain souvenir...

   Cela a dû vous être difficile de me faire la cour, moi qui suis affligée, par Dame ingrate Nature, d'un défigurant bec de lièvre, ce qui explique - à vos yeux bornés - que je serais encore pucelle à mon âge - 30 ans depuis quelques mois, déjà.

   Une femme, quand même, je le suis, certes, puisque vous n'avez cessé de m'entourer de prévenances et avez osé, parfois, glisser vos doigts agiles dans mes replis soyeux ou moites. Je savais que vous aviez parié, Monsieur le pâle Don Juan, à la reddition rapide de la place-forte que je représentais. Vous eûtes du mérite de m'entourer de sombres prévenances, alors que toutes les donzelles de la région vous tournaient autour. Je sais cependant que vous avez usé de votre "lance à incendie" - toujours votre si adorable poétique! - après ou avant m'avoir juré fidélité et amour indéfectible.

   Je n'ignorais aucunement que vous me trompiez, Vicomte. Vous en gardiez certaines traces, au fond de votre oeil encore allumé par les charmes peu discrets de toutes ces jouvencelles perverses. Cela pourtant ne me gênait pas. Vous étiez là, face à moi, à mes pieds, et j'humais avec fièvre la senteur de votre corps de mâle. Je ne rêvais que d'une chose: vous voir nu, Vicomte, dans votre virile assurance.

   Hier soir, je me suis donnée sans retenue à vous et, je l'avoue le rouge au front, votre dard a éveillé en moi quelques gémissements extatiques. Je comprenais que vous ne resteriez pas avec moi. Qu'ensuite vous iriez vous réfugier dans les bras d'autres filles, bien plus agréables celles-là, et que vous raconteriez par le menu notre joute amoureuse. Peut-être même en vous moquant.

   Vous avez simplement oublié une chose, Vicomte, c'est que les femmes sont de redoutables jouteuses. Vous ignorez que vous avez trempé votre habile lance dans un ventre corrompu, atteint d'un chancre innommable qui me dévore les tripes depuis quelques mois. Un chancre qui est terriblement volatil. De sorte que votre incroyable virilité, mon Cher, ne saurait tarder à en subir les funestes conséquences...

   Me croirez-vous quand je vous dirai qu'à cette perspective, j'ai été saisie d'un trouble que je n'hésiterai pas à qualifier d'érotique? Mais je m'arrête là, mon Aimé, ne voulant pas gâter le doux souvenir de vos caresses et de vos baisers sur mon si agréable bec de lièvre.

  Sachez que je vous suis toute dévouée, Vicomte. Si vous avez besoin à nouveau de mes services, n'hésitez pas à me le faire savoir.

   "Votre" Eugénie de Montfajon.

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"J'aime le travail : il me fascine. 
Je peux rester des heures à le regarder." 

[Jérôme K. Jérôme]
Extrait de "Trois hommes dans un bateau"

"Vous m'apportez quelque chose à manger?
- Non, à ranger... J'ai l'impression que vous
ne foutez pas grand chose, hein?"

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"Je ne suis jamais entré dans un bureau 
sans me demander comment m'en échapper."

[Jacques Sternberg] 
Extrait de "Vivre en survivant"

"Ah bon? Je suis encore resté dormir au bureau?
Et alors?"

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"La peur de l'ennui 
est la seule excuse du travail." 

[Jules Renard] 
Extrait de son Journal

"C'était ça ou servir de fille à soldats...
Vous parlez d'un choix"

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"On ne sait jamais ce qu'il y a 
dans la tête d'un enfant 
en dehors de ce que nous y avons mis." 

[Jean Pourtalé] 
Extrait d’une interview 
à propos de son film "Demain les mômes"

"Je sais dire tuer à tous les temps 
et en différentes langues...
C'est mon instructeur qui m'a tout appris"

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Nadine Estrella

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