Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

mercredi 30 mai 2012

"Cet Ogre, qui souffrait de maux d'estomac, ne prenait au dessert que deux nourrissons faméliques". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet"

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Pensées pour nous-mêmes:

(QUOI QUE TU FASSES,
TU NE SERAS QU'UNE PARCELLE DE LA DÉITÉ)

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COURTS RECITS AU LONG COURS(20)
pcc Benoît Barvin


La soupe

   C'était tous les soirs le même refrain. Julien devait manger sa soupe. Or celle-ci était infecte. Qu'on en juge: Maman mélangeait dans ce brouet tout ce qui n'avait pas été avalé gloutonnement par son père Marcel et son frère Régis: os de poulets, morceaux de viande mâchouillée, poireaux venus du jardin et abondamment arrosés par les chats galeux de la voisine, bouts de tas d'autres mets infâmes... 
   Bien entendu, comme Julien était le souffre-douleur de ses parents, c'était à lui qu'échoyait la tâche abominable d'avaler cet infâme ragoût puisque, comme à l'habitude, Maman s'était arrangée pour le punir... A moins que ce ne fût son père ou, pire, Régis, qui ne perdait pas une occasion de se venger de son mignon  visage, de sa vive intelligence et de son inaptitude aux travaux des champs. Ah pour ça, on la lui faisait payer, dans la famille, sa différence...
   Julien n'avait même pas l'occasion de s'épancher de ses malheurs auprès de Riton, le Berger Allemand qui le haïssait depuis qu'il était tout petit. Seule consolation de Julien: s'échapper de l'enfer familial pour aller se réfugier près du petit étang, dissimulé entre des arbres centenaires où, si on lui en laissait le loisir, il imaginait un monde différent, un peu plus humain.
   La saison des pluies arriva avec une brutalité inaccoutumée. Les orages se succédaient sans interruption et, contraints de se calfeutrer dans leur maison, Maman, Marcel et Régis passaient leurs nerfs sur Julien. Même Riton, vicieusement, s'arrangeait pour lui envoyer la patte et, de ses ongles durcis, lui labourait une portion de chair.
    La soupe du dîner se démultiplia et il semblait que c'était par pure méchanceté qu'on lui ordonnait de s'en empiffrer, matin, midi et soir, au besoin en le forçant, les parents le retenant sur sa chaise et Régis lui enfournant la mixture jusqu'au fond de la gorge. Au bout d'une semaine de ce traitement, alors que l'orage journalier s'était transformé en quasi tempête, Julien s'enfuit et courut vers l'étang, l'esprit obsédé par une seule pensée: échapper une bonne fois pour toutes à ses tortionnaires.
   Tortionnaires qui se firent un plaisir de le poursuivre afin de lui administrer une "branlée" mémorable. Mais Julien connaissait les mille sentiers conduisant vers l'étang et pas sa famille. De plus, l'étendue d'eau avait plus que triplé de volume, de sorte que c'est Riton qui, le premier, fut happé par un courant vicieux et coula à pic, en dépit de hurlements terrifiés.
   Dans une multitude de flashs d'éclairs, Maman, Marcel et Régis, à leur tour, furent un à un avalés par l'eau furieuse qui, débordant de son lit, venait lécher les pieds de Julien, curieusement sans tenter de l'attirer au fond de l'étang, devenu cette nuit-là, un gigantesque "trou du diable" dans lequel sa famille disparut.
   On ne s'inquiéta de leur sort qu'une semaine plus tard, alors que la pluie avait pratiquement cessé. Quand le shérif vint aux nouvelles, il découvrit, à l'intérieur de la maison, assis sagement dans la salle à manger, Julien qui avalait un bol de soupe, tirée d'une gigantesque marmite. Lorsque le représentant de la loi s'approcha et qu'il comprit ce que contenait le récipient, son estomac se révulsa et, avec un manque évident de classe, il vomit dans le brouet.

(Ce texte est un hommage à Cosette, bien sûr, ainsi qu'à Poil de Carotte)

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"Alors le Rabbin lui dit: ce n'est pas une kippa,
c'est un chapeau... Ahahaha..."

Rabbi reading the Talmud..

(Homme de Dieu pris en flagrant délit d'humour élitiste)

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"Moi, je te le dis: ce nouveau résident normal, il est pas normal...
- Ouaip!"



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"Allez, sors de là! T'es ridicule...
- Il est dissimulé dans le coffre, Mom'...
sous la roue de secours"





(Depuis sa défaite, l'ex-Résident avait le moral en berne)


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(Le savant Vagina Gynécia exhibant l'agrandissement
de l'esprit machiste)



"Et encore, je pense que j'ai été un peu optimiste"

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Jacques Damboise

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