Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

samedi 30 juin 2012

"On savait pour qui votait cette rangée de dents carnassières". Benoît Barvin in "Pensées pensées"

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Pensées pour nous-mêmes:

(LA BRISE T’ÉVENTE
LA TEMPETE TE BRISE
L'OURAGAN TE TUE)

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"C'est votre ampère négatif 
qui est en petite phase critique et...
- Rassurez-moi, vous dites n'importe quoi?
- Un peu, je le reconnais..."


Affrontements entre opposants 
aux lignes à très haute tension et gendarmes

   (...) MONTABOT (Manche) - Opposants à la ligne à très haute tension (THT) Cotentin-Maine et forces de l'ordre se sont affrontés dimanche à Montabot, dans le bocage normand, où des centaines de militants avaient monté un "camp de résistance" et où une députée EELV a dénoncé un "harcèlement" des militants par l'Etat. (...)

   (...) La ligne THT Cotentin-Maine doit acheminer sur 163 km l'électricité du polémique nouveau réacteur nucléaire EPR en construction à Flamanville dans le nord de la Manche. Pendant que certains s'affrontaient sur le barrage dimanche matin, une centaine de personnes ont ainsi défilé dans les environs du site avec des slogans antinucléaires. (...)

   Les heurts se sont déroulés pendant à peine une heure aux abords du "camp de résistance", des tentes montées dans un champ avec l'accord de son propriétaire depuis jeudi soir et qui a rassemblé jusqu'à 300 militants selon la police, 600 selon les militants.
   Un endroit interdit aux médias par les militants aux abords duquel dimanche matin ils ont affronté les forces de l'ordre dans le brouillard, sous une pluie parfois battante, alors que des détonations retentissaient dans la vallée parsemée de pylônes en construction.

   Un petit groupe de militants remontés contre la presse (pour quelles raisons?), équipés de masques à oxygène, a posé aux abords du camp un barrage sur une route communale parsemée de clous, avec des barbelés et de lourds rondins de bois, avant que des affrontements n'y surviennent.
   En fin de matinée un militant a été évacué par les pompiers, sur un brancard, un bandeau blanc avec une tache rouge sur la tête, a constaté une journaliste de l'AFP. (...)


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"Non, vous n'aurez pas mon île! 
- Mais elle coule! 
- Comme toute bonne capitaine,
je coulerai avec!"

Jungle Girl. Milady Graphics

Muhammad Yunus : 
« Nous, Bangladais, serons 
bientôt des réfugiés climatiques »

   (...) Economiste et prix Nobel de la Paix en 2006, Muhammad Yunus a fondé la banque Grameen qui a permis à des millions de pauvres d’avoir accès au microcrédit. Aujourd’hui, il tisse des partenariats avec des multinationales pour créer des entreprises « sociales » comme il dit, c’est-à-dire des sociétés qui répondent à un problème social et dont les bénéfices ne sont pas versés aux investisseurs mais réinvestis directement dans l’entreprise. (...) 

   (...) Que pensez-vous du résultat de la conférence ?

   Je suis toujours optimiste mais je crois que les solutions viendront des citoyens plus que des politiques. Aujourd’hui, nous devons tous ensemble construire le futur que nous voulons comme dit si bien le slogan de la conférence. Et quand je dis tous, je pense aux citoyens lambdas mais aussi aux entreprises qui ont les moyens de changer les choses. C’est sûr qu’il serait préférable que nos politiques s’entendent aussi pour réguler la planète car nous allons tous en payer les conséquences.

   Que craignez-vous pour votre pays, le Bangladesh ?

   Nous sommes extrêmement menacés par le changement climatique, nous serons parmi les premiers pays à être touchés par la montée des eaux car notre pays est plat. Nous serons bientôt des réfugiés climatiques sans avoir pris part à ce désastre. L’Onu et les pays responsables du changement climatique doivent dès à présent définir un statut pour les futurs réfugiés car la tendance partout dans le monde est de fermer les frontières et de limiter la migration. Sur ce thème, nous voulons une solution aussi vite que possible et c’est pour cela également que nous sommes ici : faire pression pour que les futurs réfugiés ne soient pas oubliés. (...)


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"Méfiez-vous toujours de la Chinoise maléfique"
(commentaire de 1945)


Anna May Wong in Großstadtschmetterling, 1929.
(via maudelynnSource: deforest

"Délicieuse actrice chinoise présentant
un
délicat modèle de haute couture
réalisé avec
grâce par Mao Dzé Dong,

un créateur très in"
(commentaire des années 2010)


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(Cette écotaxe sur les sèche-chaussures 
des marcheurs montagnards
passait mal...)

L’écotaxe, six ans de gestation 
pour une usine à gaz
Gilles Bridier

   (...) C’est dans le Journal officiel daté du 6 mai dernier, le jour du deuxième tour de l’élection présidentielle, qu’a été publié le dernier décret relatif à l’écotaxe, véritable arlésienne du transport. Elle doit s’appliquer aux poids lourds circulant sur les grands axes du réseau routier –hors réseau autoroutier où les camions sont déjà assujettis à un péage.

   Plus précisément, cette taxe s’appliquera sur 10.000 km de routes nationales et 5.000 km de routes départementales, et concernera les quelque 600.000 véhicules de plus de 3,5 tonnes immatriculés en France et 200.000 autres camions étrangers qui circulent dans l’Hexagone sur ces routes.(...)

   (...) Selon les hypothèses retenues lors du montage du projet, le coût moyen de cette taxe pour les transporteurs varierait entre 8 et 14 centimes du kilomètre selon le poids des camions, la valeur moyenne se situant à 12 centimes du kilomètre.

   De sorte que cette écotaxe générerait environ 1,2 milliard d’euros de recettes par an, dont 760 millions iraient dans les caisses de l’Etat et 160 millions aux collectivités territoriales, le reste devant couvrir les coûts de gestion du système.

   Toutefois, ce système n’est pas encore en place. Il utilise en effet la géolocalisation —les véhicules seront repérés par satellite et les facturations seront établies en fonction des parcours qui auront été ainsi identifiés. Celle-ci est déjà bien répandue dans le transport routier pour suivre les camions, mais les véhicules devront être équipés d’un boitier électronique spécifique et on peut s’attendre à une période de rodage compliquée.(...)

Suite sur:


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Benoît Barvin

vendredi 29 juin 2012

"Serrant la main de son adversaire, il lui déboîta l'épaule". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet"

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Pensées pour nous-mêmes:


(TON SAC TROP PLEIN
NE T’EMPÊCHE-T-IL PAS D'AVANCER?)

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(Chat Chinois figurant le sort actuel des chats tibétains.
En attendant pire...)

(Source: thedaintysquid

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(Agents de la Démocratie Paraguayenne
chargés de faire respecter les votes
des multinationales)


Le président qui dérangeait les riches
Dante Caputo

   (...) Il est probable que la destitution du président paraguayen Fernando Lugo [arrivé au pouvoir en 2008, il est accusé d’avoir “mal rempli ses fonctions”] ait été conforme à la procédure prévue par la Constitution de son pays. En revanche, elle n’a pas respecté les principes fondamentaux d’une démocratie : la présomption d’innocence et le droit de se défendre.

   Toutes les décisions ont été prises en l’espace de quelques heures, y compris celle de rejeter la requête émise par la défense, qui souhaitait bénéficier de 18 jours pour se préparer. Il faut peut-être le rappeler, même si ça ne devrait pas être nécessaire : c’est un président élu par le peuple qui vient d’être destitué. Autrement dit, on remet en cause la décision de ceux qui détiennent le pouvoir dans une démocratie.

   L’urgence de se débarrasser de l’ennuyeux Fernando Lugo n’a rien à voir avec les chefs d’accusation invoqués. Les événements en cause [le 15 juin, 17 personnes ont été tuées, dont 6 policiers, lors d’une intervention des forces de l’ordre visant à expulser des paysans “sans terre” qui s’étaient installés dans la propriété d’un homme d’affaires à Curuguaty, au nord-est d’Asunción] sont complexes et confus. Par conséquent, personne ne peut décemment affirmer que tous les aspects de la situation ont pu être élucidés en si peu de temps. En résumé, ce qui s’est passé la semaine dernière au Paraguay est contraire aux principes fondamentaux qui régissent une société démocratique.

   Si ces arguments paraissent peu réalistes ou abstraits, jetons un œil à la situation d’une autre perspective. Dans les discours qu’il a prononcés avant d’être élu et après son entrée en fonction, Fernando Lugo a donné priorité à la réforme agraire. La question n’est pas de savoir si c’est vraiment ce qu’il a fait ou s’il a su comment s’y prendre. Je fais seulement remarquer que sa proposition a pu faire figure d’outrage dans un pays où un nombre très réduit de familles possèdent 80 % des terres. Voilà, semble-t-il, une bonne raison de passer outre la volonté populaire.

   Par ailleurs, Fernando Lugo ne faisait pas partie des cercles politiques habituels [ancien évêque, il a abandonné sa charge ecclésiastique en 2006 pour se convertir à la politique]. Il n’était pas particulièrement proche du conservateur Parti Colorado, mais n’était pas non plus soutenu à 100 % par le Parti libéral [Lugo était arrivé au pouvoir soutenu par une coalition, après 61 ans d’hégémonie du Parti Colorado]. Ce président ne convenait à aucun des groupes qui ont du pouvoir au Paraguay, alors le pouvoir s’est débarrassé de lui. (...)


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"Un jean écologique? Pour quoi faire?"

Olive-Ann Alcorn--actress-alta studios

WASHINGTON - 
Une nouvelle technique permettrait 
de produire des jeans plus écologiques
AFP

   (...) Il faut, selon les procédés actuels, plus de 9.450 litres d'eau, près d'un demi kilo de produits chimiques et beaucoup d'énergie pour produire une seule paire de jeans, explique Miguel Sanchez, un ingénieur de la firme chimique Clariant, basée près de Bâle, lors d'une présentation à une conférence de l'Institut de la chimie verte, qui dépend de l'American Chemical Society.

   "Si vous multipliez par près de deux milliards de jeans produits annuellement dans le monde vous avez une bonne idée de ce que représente cette industrie, qui contribue pour une part notable à la production d'eaux usées et aux émissions de gaz à effet de serre dans l'environnement", souligne-t-il.
   Outre les importantes économies d'eau et d'énergie, ce procédé baptisé "Advanced Denim", permet aussi de considérablement réduire (-87%) les déchets de coton qui sont souvent incinérés et ajoutent ainsi des émissions de dioxyde de carbone (CO2) et autres gaz à effet de serre dans l’atmosphère.

   De plus, à la différence des méthodes traditionnelles de production de toile de jeans qui nécessitent jusqu'à 15 cuves de teinture et un ensemble de substances chimiques potentiellement nocives, ce nouveau procédé n'en utilise qu'une seule.
   Il recourt en effet à une nouvelle génération de teinture au soufre liquide concentré et plus écologique.


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"Pourquoi je suis en premier plan?
C'est le photographe qui voulait...
Je ne sais pas pourquoi"


"All-about-Eve"
 Bette Davis ; Ann Baxter...

Bricq et sa « promotion » : 
le mensonge dans ses meubles
Daniel Schneidermann 
Fondateur d'@rrêt sur images

   (...) On n’avait rien compris. Le débarquement de Nicole Bricq du ministère de l’Ecologie, à l’occasion du remaniement, et sa nomination au Commerce extérieur, c’était « une promotion ».
    Ce doit être vrai, puisque c’est Bricq elle-même, sans doute encore sous le coup de la joie, qui l’a confié à son amie Cécile Duflot. Ce doit être encore plus vrai, puisque Duflot, transportée d’enthousiasme, l’a répété à Aphatie sur RTL. Duflot, jeune ministre en jean et en RER, qui ne mange pas du pain du pouvoir, n’aurait tout de même pas colporté un mensonge éhonté.

   Tous les mal-pensants, qui expliquaient depuis la fin de semaine que Bricq avait été débarquée pour rassurer la Shell, fort inquiète que l’on lui interdise de forer au large de la Guyane, n’avaient donc rien compris.(...)
   Débarquée en quelques semaines sur pression de hauts intérêts, Bricq n’est donc pas le Bockel de Ayrault. Ce haut fait a été récompensé par une promotion. Ce qui laisse un goût de pétrole dans la bouche, ce n’est pas le débarquement de Nicole Bricq. C’est son absurde tentative de camouflage.

   Après tout, on peut comprendre que Bricq soit débarquée parce qu’en exigeant que les permis de forer, accordés à Shell en 2001, soient « remis sur la table », elle avait adopté une position juridiquement intenable, et donc commis une erreur politique (si toutefois cette analyse juridique est fondée). On peut même comprendre que Shell, appuyée sur un code minier dont on découvre à l’occasion qu’il date de 1906, défende ses intérêts. On pourrait même – voyez jusqu’où l’on pousse la compréhension – comprendre que le gouvernement se rende aux arguments, juridiquement fondés, de Shell.

   Ce que l’on ne peut pas comprendre, c’est après quelques semaines de gouvernement le retour du mensonge, du mensonge le plus insolent, le plus épais, comme fond de sauce du discours du pouvoir. (Que celles et ceux qui nous soupçonnaient d'être partisans se rassurent, donc: nous ne sommes dupes de personne, pas plus de la Droite que de la Social-Démocratie...) (...)

Lire sur:

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Luc Desle

jeudi 28 juin 2012

"A chaque jour suffit sa benne, comme disait mon éboueur.". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet"

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Pensées pour nous-mêmes:

(LA LIBELLULE SE LAISSE EMPORTER
PAR LE VENT. PAS LE CHACAL)

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« Attache-toi au sage 
qui réprouve tes fautes. »
Bouddha

(et agis - ou n'agis pas - 
en conscience)
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Honneur aux immolés tibétains: 
Le Dalaï-lama, combien de divisions?
Olivier Dupuis
Ancien député européen, 
journaliste indépendant

   (...) Comme nous l'ont rappelé dramatiquement celles et ceux qui se sont immolés au Tibet, le temps presse. Miser sur le basculement de la Chine dans la démocratie, aussi souhaitable et attendu soit-il, serait pour le moins hasardeux. Les bénéficiaires du pouvoir totalitaire sont nombreux. 60 % de l'économie est toujours aux mains de l'Etat, donc du parti et de ses 80 millions de membres. Avec tout ce que cela comporte en termes de prébendes et d'avantages de toutes sortes. L'armée et les différents services de sécurité sont choyés par un pouvoir totalitaire qui bien plus que remplacer le "règne du parti" par le "règne de la loi" semble s'orienter vers une exaltation du sentiment national et un durcissement de la répression intérieure. (...)

   (...) Un objectif - une réelle autonomie pour le Tibet; une stratégie - la reconnaissance du gouvernement tibétain en exil. Avec quels instruments politiques ? Il n'y a pas de miracle. Un travail capillaire et systématique pour que les parlements des pays démocratiques adoptent des résolutions qui demandent à leur gouvernement respectif de reconnaître le gouvernement tibétain en exil, pour que la Commission européenne soutienne financièrement Radio Free Tibet et pour qu'elle finance une version de celle-ci en mandarin. Une campagne de grande ampleur en direction des municipalités de ces mêmes Etats les invitant à décider à hisser de façon permanente le drapeau tibétain jusqu'à la reconnaissance du gouvernement tibétain en exil, à parrainer une ville ou un village tibétain , à rebaptiser une place ou une artère centrale en place ou avenue du Tibet
   Rêvons un instant que les Parisiens rebaptisent la place de la Concorde en place du Tibet, les Bruxellois la rue de la Loi, où siègent les institutions européennes et le gouvernement belge, en avenue du Tibet, les Romains la via del Corso, artère centrale de Rome, en Corso Tibet, ... Avec, en appui, des initiatives nonviolentes "classiques" : manifestations, sit-in, rassemblements, expositions, marches, jeûnes, grèves de la faim, ... Rien de nouveau donc. Si ce n'est - et ce n'est pas peu - le rassemblement d'une multitude d'énergies dispersées dans ce que le mahatma Gandhi a appelé un satyagraha, un mouvement fondé sur la force de la vérité, réuni dans une campagne internationale coordonnée par le gouvernement tibétain en exil.
   Tout cela risque d'être difficile. Long. Ardu.(...)

Lire les articles sur:

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"Ein Volk, ein Merkel! "


(Pour plaire aux mâles, 
certaines femmes en faisaient trop)

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"Ecoute ce disque,
Et il te dira,
Qu'les producteurs existent
Et qu'ils ne t'aiment pas, ah, ah..."


Bye Bye ACTA
Presseurop

   (...) Lentement, mais assez sûrement, ACTA se dirige vers la corbeille. Jeudi 21 juin, la Commission du commerce international du Parlement européen a recommandé à l’assemblée de rejeter l’accord commercial anti-contrefaçon. Elle s’est ainsi alignée sur les positions des trois autres Commissions (libertés civiles et développement, industrie, affaires juridiques) qui s’étaient déjà exprimées contre l’adoption de ce traité censé régler l’ensemble des questions liées à la propriété intellectuelle au niveau international.

   Jusqu’au bout, le commissaire Karel De Gucht, qui avait conduit l’équipe des négociateurs européens de l’accord, aura défendu ce texte, allant jusqu’à menacer le Parlement de saisir la Cour européenne de justice pour avis et de le soumettre de nouveau après les élections européennes de juin 2014. Les eurodéputés doivent voter le texte en séance plénière le 4 juillet, et il y a de fortes raisons de croire qu’ils suivront les recommandations des commissions. S’ils le rejettent, le texte ne pourra pas entrer en vigueur au sein de l’UE, bien que 22 des 27 pays de l’UE l’aient déjà signé.

   ACTA est controversé sur la forme – il a été négocié en secret en dehors des instances multilatérales entre 2006 et 2010, jusqu’au jour où WikiLeaks a révélé son existence, il ne peut plus être ni amendé, ni discuté, seulement approuvé ou rejeté en bloc. 

   Il l’est aussi sur le fond : opacité, imprécisions qui laissent le champ à de nombreuses interprétations, inversion de la charge de la preuve des violations sur les contrevenants et menaces pour les libertés fondamentales, le partage des connaissances dans le cadre des brevets et des informations sur l’Internet. Tout cela a poussé de nombreuses organisations citoyennes à s’ériger contre ACTA, à effectuer un travail d’alerte vis-à-vis des députés européens et à organiser des manifestations dans plusieurs pays, auxquelles ont participé des centaines de milliers de personnes. (...)

Pour rappel:

   (...) ACTA est une offensive de plus contre le partage de la culture sur Internet. ACTA (pour Anti-Counterfeiting Trade Agreement ou accord commercial anti-contrefaçon) est un accord négocié secrètement de 2007 à 2010 par un petit "club" de pays (39 pays, dont les 27 de l'Union européenne, les États-Unis, le Japon, etc). Négocié plutôt que débattu démocratiquement, ACTA contourne les parlements et les organisations internationales pour imposer une logique répressive dictée par les industries du divertissement.

   ACTA, véritable feuille de route pour des projets comme SOPA et PIPA, imposerait de nouvelles sanctions pénales et des mesures poussant les acteurs de l'Internet à « coopérer » avec les industries du divertissement pour surveiller et censurer les communications en ligne, en contournant l'autorité judiciaire. Cet accord est donc une menace majeure pour la liberté d'expression en ligne et est porteur d'insécurité juridique pour les acteurs de l'Internet. (...)

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(Ces bas électriques n'eurent aucun succès...
contrairement au modèle qui les portait)


Voiture électrique: 
l'Allemagne débranche
Jeanne Travers (Paris)

   (...) Deuxième producteur automobile mondial, l'Allemagne a bien du mal à se convertir à la voiture électrique. Au pays des grosses berlines peu soucieuses de CO2, seulement 5 000 véhicules sont alimentés par électricité. Et le gouvernement ne fait rien pour promouvoir la voiture verte. 

   À l'heure où l'Autolib' française fait fureur (15 000 abonnés, 100 000 utilisations, 1740 véhicules en circulation selon le Huffington Post), le marché allemand de voitures électriques reste au point mort.

   Les résultats du "Programme pour la mobilité électrique" lancé par le gouvernement allemand en 2009 sont décevants. Actuellement, sur 42 millions de voitures, seulement 5 000 sont électriques. Or, ce programme a pour objectif de mettre en circulation 1 million de voitures électriques d'ici 2020. "La mobilité électrique en Allemagne est en train de mourir" déplore Ferdinand Dudenhöffer, directeur du Centre de Recherche Automobile à l'Université Duisburg-Essen, au quotidien allemand Deutsche Welle.
   Il ajoute: "À l'allure où vont les choses, nous serons heureux si nous atteignons 10% de l'objectif". (...)

   (...) Au Japon et aux Etats-Unis, 5 000 à 9 000 euros de remise sont offerts à l'acheteur d'une voiture électrique. Alors qu'en Allemagne, le seul avantage est la dispense de vignette.
   Le gouvernement allemand veut néanmoins inciter les municipalités à créer des zones dédiées aux voitures électriques. Ces zones, bien que réservées au club très privé des quelques conducteurs de voitures électriques, sont sensées donner l'envie d'en faire partie.
   L'incitation sera-t-elle suffisante? Officiellement du moins, le gouvernement souhaite toujours "faire de l'Allemagne un marché porteur et le premier fournisseur en automobile électrique".
   Selon Henning Kagermann, directeur de la NPE (1), en 2020, 600 000 voitures au maximum pourraient être électriques. Ce n'est qu'un peu plus de la moitié de l'objectif fixé, mais le résultat est tout de même plus prometteur.

(1) Plate-forme nationale pour la mobilité électrique, créée pour atteindre l'objectif du million de voitures électriques.



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Luc Desle

mercredi 27 juin 2012

"Étrange: Cette baleine de parapluie était faite en os de phoque". Benoît Barvin in "Étrange vous z'avez dit"

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Pensées pour nous-mêmes:

(TA VIE EST UNE EAU BOURBEUSE
QUE TU FILTRERAS HEURE APRES HEURE)

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COURTS RÉCITS AU LONG COURS(28)
pcc Benoît Barvin


Puzzle manquant

   Ma première rencontre avec Elle, dans ce parc de la Capitale, fut le fruit du hasard. Je promenais le chien de ma patronne (je faisais fonction de domestique à tout faire dans une famille de la Haute Bourgeoisie), elle avait son propre animal. Du moins une femelle, de sorte que les deux canidés, se reniflant, se sont plu aussitôt... à l'image de leur maître. 

   Je m'étais présenté: "Alain". Elle avait fait la moue puis avait glissé, d'une voix timide: "Margane". J'avais soulevé un sourcil intrigué. Elle avait eu un gloussement, ajoutant qu'il s'agissait d'une farce, que c'était Elaine,  en fait, prénom qu'elle n'aimait pas, le trouvant banal, aussi en changeait-elle souvent... Mais je n'étais pas sûr qu'il s'agissait de la vérité. Après tout, peu importe. Je l'aimais comme elle était et... 

   Oui, j'ai écrit "aimais", car ce sentiment puissant m'avait saisi, emporté, transporté dès qu'elle m'était apparue. Il s'agissait d'une blonde sylphide,  une  mince liane dont chaque geste trahissait une grâce indicible. Sa voix avait de douces inflexions caressantes et il avait suffi que nos mains se frôlent (sa chienne faisant mine d'échapper aux facéties de mon compagnon, j'avais dû tirer sur sa laisse, de sorte que nous nous étions soudain rapprochés), il avait suffi, dis-je, que nous nous effleurions pour que mon coeur batte à l'unisson du sien. Mais ce fut tout ce jour-là car, après un petit sourire mi-timide mi-charmeur, elle s'en fut, me laissant seul, abandonné, aussi seul et abandonné qu'une enfant sur une lande irlandaise... 

   Je dormis mal, cette nuit-là et me levai fatigué.

   Nous nous étions donné rendez-vous le lendemain. Cette fois, elle surgit après une attente interminable, au moment où, inexplicablement désespéré, je m'apprêtais à rebrousser chemin. Elaine ne s'excusa pas, mais je ne lui demandais rien d'autre que d'être là, près de moi; de me permettre de humer son parfum épicé qui m'évoquait les genévriers de mon enfance. Nous parlâmes de choses et d'autres, alors que nos compagnons canins s'amusaient à se renifler. Malgré l'enchantement que je ressentais pour la jeune femme, je notai que mon chien semblait moins empressé. Il répondait avec réticence aux sollicitations de la femelle, finit par se glisser sous le banc qui nous servait de siège, en gémissant.

   Elaine se leva alors, en fronçant les sourcils. Elle ouvrit la bouche, mais ne dit rien, se contentant de tirer sur la laisse de sa chienne et disparut, d'un pas rapide, sans que j'eus le temps de l'interroger sur son étrange comportement. La nuit fut terrible et, au petit matin, j'étais exténué. Je dus me porter pâle pendant trois jours. Une fois remis, je repris mes sorties, en pure perte.   

   Pendant un mois la jeune femme fut aux abonnés absents. J'eus beau arpenter les allées du Parc de long en large, sortant le chien plusieurs fois par jour, elle n'était nulle part. Comme disparue de mon univers, pour toujours.

   Un matin, alors que l'automne roussissait les feuilles des arbres, j'aperçus la silhouette d'Elaine, moins fringante qu'autrefois, eût-on dit, un sourire fragile dessiné sur des lèvres pâles. Une mèche balayait le haut de son visage. Elle tenait toujours sa chienne en laisse, mais cette dernière paraissait aussi lasse que sa maîtresse. Elle traînait la patte, poussait de sourdes plaintes qui n'étaient dues, me confia la jeune femme, qu'à son grand âge. Mon chien se détourna d'elle et s'affala à mes pieds, comme s'il l'imitait.

   "Je la pensais dans la force de l'âge", m'étonnai-je. Elaine se laissa tomber sur un banc, inspira longuement l'odeur fade de ce début d'automne et dit: "Le temps, pour nous deux, passe si vite, Alain... Tu n'en as pas encore conscience, mais tu t'en rendras bientôt compte... Crois-moi, on n'échappe pas aux mortelles étreintes des saisons.".

  Nous nous revîmes alors régulièrement, les mois succédaient aux mois, une fatigue insidieuse s'insinuant dans mes membres, fatigue toujours plus prégnante. Mais à quoi bon lutter, me disais-je, puisque c'est Elaine que j'aime. Lorsque le chien que je sortais expira, c'était en présence d'Elaine et de sa chienne qui, par un étrange retour du sort, avait recouvré une partie de sa vivacité. Sa maîtresse, elle-même, me parut plus jeune, moins lasse, plus vivante aussi...

   De mon côté, je ressentis plusieurs douloureuses pointes au côté droit. En raison du froid qui, avec lenteur, s'insinuait dans les allées du Parc... A moins que ce ne soit dû à l'éloignement que ma compagne me témoignait, à présent.

   Un autre mois sans la voir... Je pointais désormais au chômage... J'étais au bout du rouleau mais, curieusement, au niveau physique, cela allait bien mieux. Je la vis passer, dans le Parc, un après-midi, sa chienne pimpante tirant sur sa laisse. Elaine riait en se précipitant vers une silhouette d'homme entre deux âges, qui lui fit de grands gestes. Il portait une houppelande, de larges bottes et serrait dans sa main droite une canne que je sus être de genévrier...

   Lorsque, dans le même mouvement, ils pivotèrent dans ma direction, je sentis mes os se glacer et quand Merlin - qui d'autre que lui? - leva son bâton, je fermai les yeux, sachant qu'il allait me délivrer enfin de ce monde alternatif où je n'avais, au fond, aucune place, moi dont le prénom était, en vrai, Arthur... 

   Camelot m'attendait, quelque part, mais certainement pas ici, pas dans cette histoire à l'eau de rose où mes capacités guerrières ne pouvaient avoir cours. 

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(La femme papillon, amoureuse, se révélait enfin)


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(La Belle au Bois Dormant s'ennuyait ferme,
de sorte que des ferments de féminisme
naquirent dans son joli cerveau)


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(Dina Dvartok dans son impressionnante évocation 
de la danseuse soûle dans un troquet irlandais)


(En fait, Dina Dvartok était toujours ivre...)

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(Venue "Nue comme la Vérité" au Pôle Emploi,
cette chômeuse fut aussitôt éconduite)


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Jacques Damboise

mardi 26 juin 2012

"Dans ce Parti extrême on montrait les dents, non limées". Benoît Barvin in "Pensées pensées"

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Pensées pour nous-mêmes:

(L'ANIMAL QUI EST EN TOI
POURQUOI LE MANGES-TU?)

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"Un végétarien!
- Où ça? Où ça?"


Le changement de régime, 
c’est maintenant

   (...) (A)ujourd’hui, l’enjeu n’est pas un accès à la viande, mais à une alimentation équilibrée, où se mêlent joyeusement fruits et légumes. Si l’épidémie d’obésité était due à un abus de haricots verts, cela se saurait.

    L’enjeu, c’est aussi de trouver des solutions à la crise climatique. Or, nos steaks et nos poulets sont responsables de 18 % des émissions de gaz à effet de serre liées aux activités humaines. Des scientifiques, parmi lesquels Tony McMichael et John Powles, précisent qu’il suffirait de réduire de 10 % notre consommation de viande rouge pour changer cela. (...)

   (...) Dernier point : si le monde a faim, la faim justifie-t-elle tous les moyens ? En France, on « élève » chaque année un milliard d’animaux. 920 millions de volailles, 25 millions de cochons, 19 millions de vaches, 8 millions de moutons qu’il faut nourrir… et abattre. Un porc d’élevage intensif, c’est un nouveau-né de 100 grammes, qui franchit en six mois la barre du quintal. Et que mange ce cochon ? Des végétaux… que nous cultivons intensivement, parfois à coup d’OGM. Résultat, il faut quatre calories végétales pour produire une calorie de porc.

    Olivier de Schutter, rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l’alimentation, prévoit que, d’ici à 2050, 1,45 milliard de tonnes de céréales seront utilisées chaque année pour l’alimentation animale. Pourtant, elles permettraient de satisfaire les besoins alimentaires de 4,5 milliards de personnes. Alors les végétariens ont raison de nous secouer et de nous inciter à passer du champ à l’assiette sans détour par la case élevage. Et surtout de penser nos problèmes autrement, pour trouver des solutions nouvelles. (...)

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"Bile... heu... Billevesées!"


Crise de l’euro et lutte de classe
Bernard Teper
Co-animateur du Réseau Education Populaire.

Auteur avec Michel Zerbato de 
« Néolibéralisme et crise de la dette ».

Auteur avec Catherine Jousse et Christophe Prudhomme 
« Contre les prédateurs de la santé ».

   (...) Comme nous l’avons dit à plusieurs reprises, l’introduction de l’euro lors du traité de Maastricht en 1992, réalisée volontairement entre des économies divergentes d’une part et trop inégalitaires d’autre part et sans aucun transfert budgétaire pour compenser la croissance des inégalités économiques, était la pire des choses. 
   
   L’euro dans ces conditions a été un terrain de jeu pour la finance internationale, pour l’enrichissement de la bourgeoisie internationale au détriment des peuples, c’est-à-dire des couches populaires et des couches moyennes intermédiaires, appelées à chaque accentuation de la crise à éponger les dégâts causés par la bourgeoisie internationale dans la spéculation la plus débridée possible.
   
   Le démarrage du processus d’extinction de la démocratie réelle dès le traité de Rome (voir la fin du discours de Pierre Mendès-France du 18 janvier 1957) pour empêcher les peuples - c’est-à-dire les couches populaires (pour la France, 53% de la population au travail ou ayant travaillé) et les couches moyennes intermédiaires (pour la France, 24% de la population au travail ou ayant travaillé) - de s’opposer aux différents coups d’Etat prévus contre les démocraties européennes, l’organisation de la prééminence de la concurrence libre et faussée, du libre-échange dès l’Acte Unique européen en 1986, puis l’abandon par les Etats membres de la souveraineté monétaire au profit du gouvernement des juges de la Banque centrale européenne (BCE), tout cela menait à la confrontation finale.

   Karl Marx développait déjà en son temps l’idée que la direction capitaliste s’appuyait pour régner sur l’exploitation et la domination. L’exploitation était due à l’accaparement toujours plus important d’une partie du travail produit par les salariés à des fins liées uniquement aux intérêts de la bourgeoisie dominante (aujourd’hui pour la spéculation internationale de la bourgeoisie internationale ). 
   Il en résulta en France, à partir du tournant néolibéral de 1983 consécutif à la crise de 1982, le processus de déformation du partage de la valeur ajoutée. Cette déformation du partage de la valeur ajoutée procure à la bourgeoisie internationale française plus de 180 milliards d’euros par an en sus de ce qu’elle aurait eu si la répartition des richesses était restée celle qui prévalait en 1982. La domination, quant à elle, est multiforme. (...)

Suite, très précise, à lire sur:

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(Joueurs Palestiniens pauvres jouant, pour de vrai,
faute de moyens...)


En Israël, les touristes peuvent 
passer leur vacances à "tuer" des terroristes
Anna Benjamin

   (...) Les touristes pour qui les lieux saints d'Israël ne procurent pas assez de sensations peuvent apprendre à devenir des militaires israéliens pendant leurs vacances. Caliber 3, un camp de tir à Gush Etzion, au sud de Jérusalem, en Cisjordanie, dispense depuis 2007 des cours d'antiterrorisme.

   Ces formations de deux heures sont assurées par d'anciens membres des unités d'élite de l'armée israélienne. Leur mission : apprendre aux touristes à tirer avec une arme, à construire un plan de défense contre l'ennemi ou à gérer une attaque terroriste et une prise d'otages.

   "Nous combinons ainsi les valeurs du sionisme avec l'excitation et la jouissance du tir (jouissance!!!), qui rend l'activité plus significative", est-il expliqué sur le site Internet du camp d'entraînement. "Du fait de notre connaissance de ce programme de tir, les participants vivent un apprentissage différent et très original qui ne peut être expérimenté nulle part ailleurs, sauf sur le champ de bataille", ajoute-t-il. (...)

   Ce que le Times d'Israël qualifie de "tourisme sioniste extrême" est, selon ce site,"la tendance du tourisme israélien la plus chaude de l'été". "Le fait que l'attraction touristique soit située au-delà de la Ligne verte [qui sépare Israël et la Cisjordanie] ne fait qu'intensifier le plaisir pour les visiteurs, qui sont souvent déçus lorsqu'ils sont informés par leurs guides qu'ils ne sont pas en danger", explique le YNet News. (explique...)

   Les touristes pratiquent le tir sur des cibles en carton appelées "terroristes", selon le même site israélien. "Shay, le guide du camp, fait la démonstration de la meilleure façon d'attraper un assaillant et présente une grande variété de fusils et de ceintures d'explosifs", ajoute-t-il. Ce guide aurait fait partie du commando qui a mené l'opération d'Entebbe, lors de la prise d'otages d'un vol Air France en 1976."Effet garanti sur l'auditoire", conclut YNet news. 

   Les plus jeunes touristes sont également invités à s'essayer à la guerre. Michel Braun, 40 ans, est venu de Miami avec ses enfants : "Cela fait partie de leur éducation, (...) afin qu'ils sachent d'où ils viennent, et bien sûr avoir un peu d'action." Brian, un adolescent de 14 ans, un faux pistolet à la main, s'entend dire par le guide : "Ta maman ne sera pas là pour te protéger, donc conduis-toi comme un homme. Es-tu prêt à attraper un terroriste ?" "Oui, je suis prêt", rétorque Brian. A la fin de leur journée, chacun obtient un diplôme indiquant qu'ils ont "complété un cours de tir dans une base en Israël". (...)

A lire sur:

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"Quoi, mon coeur? Qu'est-ce qu'il a mon coeur?
Il est trop gros, peut-être?
Le coeur des femmes ne l'est jamais assez,
malotru!"


Instantané des coulisses de "Miss Large", le 18 juin à Beer-Sheva, en Israël.
 Le concours était destiné à des mannequins pesant au moins 80 kilos. 
(AFP PHOTO/MENAHEM KAHANA)


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Benoît Barvin