Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

dimanche 30 septembre 2012

"C'est dans une ruelle sordide que le flouze et le pèze firent un sort définitif au prétentieux argent". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet"

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Pensées pour nous-mêmes:

(MÂCHE AMOUREUSEMENT CHAQUE MINUTE DE TA VIE) 

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COURTS RÉCITS AU LONG COURS(45)
pcc Benoît Barvin


Enfant

   Je devais le garder mais, bien que je connaisse bien ses parents - des amis proches - je n'en avais pas envie. Je n'avais pourtant pas pu me défiler. C'est pourquoi nous étions face à face, moi et... l'Enfant. Un petit blondinet poupin qui aurait pu sembler charmant, si ce n'était qu'il ne souriait pas et qu'il me fixait avec un regard dur. Je cherchai dans ma cervelle fatiguée le mot qui conviendrait le mieux à cette qualité de regard, et je ne trouvai que dur, suivi aussitôt de intense. Une "intensité dure"? Absurde. Ce n'était qu'un môme, après tout, et je ne devais le supporter que quelques heures.

   Nous restâmes un moment silencieux, à nous observer. "Surveiller" serait plus exact, d'ailleurs, car c'est exactement ce que je faisais. Que craignais-je? Un gamin de 6 ans, ça n'est vraiment pas dangereux et... Oh là là, voilà que je commençais à délirer, moi. Ma dose d'alcool quotidienne me manquait. Mais allais-je oser me saisir de la petite fiasque glissée dans ma poche et, d'un coup sec, dévisser le boucher et m'envoyer une lampée? ... Non, cela ne se faisait pas. Je ne pouvais quand même pas l'envoyer se coucher, tout à trac, alors que nous n'avions échangé qu'un vague baiser et, qu'aussitôt, je m'étais senti mal à l'aise...

   Un gosse de 6 ans. Ah il était beau, le videur de boîtes! Avoir la trouille d'un petit niard qui devait encore porter des couches et... Non, pas à cet âge, quand même. Pourquoi cet enfant m'angoissait-il autant? Je n'en savais rien mais il me foutait, maintenant, carrément la trouille. Ses parents, l'un dans l'informatique, l'autre dans l'ingénierie, m'avaient pourtant à la bonne, puisque c'est moi qui les avais fait se rencontrer. La mère - Jenny - avait la blondeur naturelle qui fait craquer tout homme normalement constitué. Il faut dire que ses formes y étaient également pour beaucoup. Quand à Michel, le mari, il trouvait une solution à tous les problèmes et m'avait même prêté de l'argent - que je ne lui avais jamais rendu.

   Le gosse - j'avais oublié son prénom, preuve de mon désintérêt à son égard - était né et la petite famille avait disparu, à mon grand soulagement. J'avais été l'amant de Jenny avant qu'elle rencontre Michel. Quand elle avait été enceinte, je l'avais détestée, autant que son copain, et des pensées de meurtre avaient secoué mon bulbe rachidien. Puis je m'étais calmé et, devenu videur, j'avais fait des rencontres. Agréables, certes, mais toujours les mêmes: des filles soûles, des gamines qu'un type baraqué émouvait instantanément. Mais pas - plus - de grand amour.

   "Tu comprends, le gosse, fis-je intérieurement. Je te hais, en fait, car tu devrais être mon gamin et pas celui de cet empaffé de Michel. Tes parents se sont connus grâce à moi et c'est ton papa chéri qui m'a fait, en quelque sorte, un enfant dans le dos... Si tu savais comme, aujourd'hui encore, je lui en veux. A lui et à Jenny également. Avec moi elle aurait eu... Non, pas une vie aussi classe que celle qu'elle a avec ce gominé qui se la joue futur Prix Nobel. Mais une vie sympa, tu comprends..."

   Je me disais tout ça, tout en fixant le gosse qui, assis sur le fauteuil d'en face, me dévorait du regard. Des yeux bleus, comme ceux de sa mère. Des yeux si intenses... Et c'est alors que j'eus le plus grand choc de ma vie. Car, soudain, j'entendis une voix qui me parlait. Directement dans le cerveau.

   "Une vie sympa, mais fauchée, pauvre tâche, disait la voix. Je comprends tout ce que tu te dis et je suis content que Maman ait trouvé quelqu'un d'autre que toi. T'es qu'un ringard, Mec, si tu veux savoir ce que je pense de toi. Et tu ne mérites pas de poser tes yeux de pourceau sur ma Maman..."

   C'est à peine si j'aperçus le couteau que l'enfant tenait dans la main. J'étais stupéfié par cette télépathie vécue en direct. Une télépathie qui tenait du miracle... ou de la science... ou de la magie, je ne savais plus. La seule chose que je comprenais, c'est que j'allais devoir faire appel à toutes les ressources de mon physique pour lutter contre cette demi-portion qui, maintenant, était debout et s'approchait de moi, couteau brandi, avec une sale expression peinte sur le visage. La même que j'avais vue inscrite sur celui de Jenny, la dernière fois que nous nous étions vus. 

   Et où je l'avais violée... Je compris alors les raisons pour lesquelles elle m'avait appelé, la veille, et pourquoi elle et Michel m'avait laissé seul face à leur moutard. La vengeance est un plat qui se mange froid et qu'on assaisonne de mille manières. 

   Celle-ci était vraiment très originale...

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BIOGRAPHIE du peintre allemand OTTO DIX (1891/1969)


   En 1910 (à 19 ans), Otto Dix intègre l'école d'arts de Dresde. Volontaire dans l'armée allemande lors de la Première Guerre mondiale, il est profondément affecté par cette expérience, comme en témoignent nombre de ses travaux. Il étudie ensuite à l'académie des arts de Dresde, et contribue à l'exposition 'Neue Sachlichkeit' à Berlin, en 1925. Il exprime à travers ses oeuvres sa perception du sexe et du côté sombre de la vie, en particulier la guerre, s'inspirant d'images durement réalistes. Son travail est par ailleurs très critique envers la société contemporaine, à l'instar de celui de William Blake
   La montée du nazisme oblige Otto Dix à quitter son poste de professeur à l'Académie, étant considéré comme un artiste dégénéré. Il doit rejoindre la Chambre impériale des beaux-arts s'il veut continuer son travail, limité aux paysages. Il est arrêté puis relâché en 1939 pour complot contre Hitler. De nouveau soldat, cette fois contre son gré, il est capturé par les troupes françaises lors de la Seconde Guerre mondiale. Il ne rentre à Dresde qu'en 1946, où il se consacre à des allégories religieuses et à des oeuvres imprégnées de souffrance, dans un style purement expressionniste
   Traumatisé par les deux guerres, Otto Dix s'éteint à Singen en 1969, laissant un lourd témoignage des horreurs humaines derrière lui.

   La peinture de Otto Dix étant particulièrement cruelle, il a semblé à Blanche Baptiste - secondée par Jacques Damboise - qu'il serait bon de passer par le tamis de l'humour pour vous les présenter. Les tableaux choisis conservent leur part émotionnelle, celle d'un homme qui a vécu par deux fois l'horreur mais qui gardait, au fond de sa palette, les couleurs chaudes d'un timide espoir.
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"Je m'interroge... Les agences de notation 
se moquent-elles du Monde?... Mmm..."

Otto Dix (1891-1969)
Femme allongée sur une peau de léopard (Portrait de Vera Simailowa),1927 Huile sur bois. 
Herbert F. Johnson Museum of Art Cornell University Gift of Samuel A. Berger 
© Succession Otto Dix / SODRAC (2010)

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"Donc, moi je suis la Vérité Toute Nue... Et toi?
- Le mensonge tout habillé"

Autoportrait avec modèle nu, 1923 Huile sur toile. Collection particulière 
avec l’aimable concours de Richard Nagy Ltd., Londres
© Succession Otto Dix / SODRAC (2010)

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"Tu sais que tu me fais b..., s... p...!
- Toi, tu sais comment parler aux femmes..."

Matelot et fille (avec cigarette), 1926, ou vers 1923, aquarelle, Otto Dix Stiftung, Vaduz

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(Le hideux chapeau de l'épouse
décida le mari à demander le divorce... qu'il
obtint aussitôt, évidemment, le juge étant
un homme de bon goût.)

Couple au café (1921)
Aquarelle et crayon sur papier (51 x 41)

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"Messieurs les banquiers, voici un nouveau client à plumer...
- Mouaif, il est pas bien gras... Tant pis, on fera avec,
tant qu'y'a du flouze à se faire, y'a de l'espoir"

Nouveau-né sur des mains, 1927

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Blanche Baptiste et Jacques Damboise.

samedi 29 septembre 2012

"Ce muezzin progressiste avait pris des cours de chant". Benoît Barvin in "Pensées ikonoklastes".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LES HEURES NE DÉFILENT JAMAIS
COMME A LA PARADE)

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(Monsieur Hibou surpris dans son intimité gourmande)


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"Alors, comme ça, tu ne veux pas raquer
pour mon bon plaisir?
- Ben, heu, si vraiment vous y tenez..."


Les fonctionnaires 
qui vont raquer te saluent !
Courrier international

   (...) Se faire tirer le portrait en légionnaire, pourquoi pas ? Aux frais du contribuable, sans appel d’offre et pour 600 000 couronnes (70 000 euros), c’est plus discutable

   De fait, la commande du conseiller municipal conservateur Lars Ahlkvist laisse les médias suédois perplexes. L’élu de Hörby a commandé un tableau monumental de 5 mètres par six où il figurera à côté du Christ sous les traits d’un soldat romain. ”Au prix du mètre carré, ce n’est pas cher”, estime dans le Skånska Dagbladet M. Ahlkvist, qui destine l’œuvre à la mairie de la petite ville. 

   Le tableau est financé pour moitié par la municipalité, et pour moitié par l’office responsable du parc immobilier de la commune. Cette entité est accessoirement chargée de l’extension de la mairie, où trônera le tableau historique. L’artiste Johan Falkmann, qui se trouve être un ami de Lars Ahlkvist, percevra 380 000 couronnes. Son atelier (200 mètres carrés) et sa facture d’électricité sont pris en charge, le montant restant couvre les matériaux. (...)



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(Ce parti extrême adorait ces illustrations roboratives)




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"A part quelques mouches,
pas très vaillantes en plus,
on n'a plus rien, bande de gueux,
combien de fois il faudra
qu'on vous le dise, hein?"


Où sont passés les 1 000 milliards 
prêtés aux banques européennes ?
THIBAUT SCHEPMAN

   (...) La BCE ne communique pas sur l’usage de ces milliards prêtés. Contacté par Terra eco, la Fédération française des banques assure que ces données sont confidentielles. Elle consent simplement à rappeler que les crédits accordés par les banques françaises ont augmenté en mai 2012, afin de convaincre que ces fonds ont servi l’économie réelle. Pour comprendre où ces sommes sont passées, ne reste plus qu’à analyser ce qui a changé après ces prêts :

    1) Cet argent a-t-il fini dans les poches des Européens ? Non. La preuve, depuis décembre, les prêts aux ménages et aux entreprises ont ralenti, et ont même diminué en mai dernier dans la zone euro. Trop couardes, les banques ? « Les banques ont certes une aversion au risque élevé, mais il y a aussi une demande de crédit trop faible de la part des entreprises et des ménages », nuance Urszula Szczerbowicz, économiste au CEPII (Centre d’études prospectives et d’informations internationales). « Sans cette injection, des banques auraient fait faillite et le financement de l’économie réelle en aurait encore plus pâti », abonde Alexandre Delaigue, professeur d’économie à Saint-Cyr et co-auteur du blog Econoclaste.

  2) Cet argent a-t-il fini dans les poches des Etats ? En partie. Là encore, les données officielles manquent. Mais selon une étude de la banque JP Morgan, un tiers des sommes prêtées aux banques par la BCE auraient été prêtées ensuite aux Etats européens. Les banques auraient-elles fait une belle plus-value au passage ? « Ce n’est pas aussi simple », rétorque Alexandre Delaigue, « seules l’Espagne et l’Italie ont des taux à 3 ans (soit la même durée que le prêt accordé par la BCE, ndlr) plus élevés que 1% (soit le même taux d’intérêt que celui demandé par la BCE, ndlr). » Les banques ne pouvaient donc s’enrichir facilement qu’en prêtant massivement à l’Espagne et à l’Italie les fonds qu’elles avaient avant empruntés à la BCE. Et on ne peut pas dire qu’elles se soient ruées pour le faire.

   La forte hausse des taux d’intérêt des dettes des pays en difficulté et leur forte baisse dans les pays les moins en crise montre d’ailleurs que les investisseurs ont en fait privilégié les placements les plus sécurisés et non les plus rentables. Quitte parfois à perdre de l’argent. Des investisseurs acceptent même des taux d’intérêts négatifs pour mettre leur argent au chaud en prêtant à la France, au Danemark et au Pays-Bas.

   3) Le reste de l’argent aurait-il disparu ? Non. Aussi incroyable que cela puisse paraître, le reste des sommes prêtées est en fait revenu... à la BCE. Les statistiques tenues par l’agence Bloomberg montrent que les montants déposés par les banques européennes à la BCE ont augmenté brusquement en décembre et en février dernier (dates des prêts de la BCE), passant de 300 à 750 milliards d’euros.

   Et pourtant, la BCE ne rémunère quasiment pas ces placements à très court terme (le taux était de 0,25% jusqu’au 5 juillet dernier, il est désormais de 0%). Autrement dit, les banques acceptent d’utiliser des fonds empruntés à 1% à la BCE, en les plaçant à 0% au guichet de cette même BCE. Une situation ubuesque qu’explique la communication de la BNP : « Nous avons privilégié le financement de l’économie réelle grâce aux fonds du LTRO. Ensuite, comme dans toutes les banques, les excédents éventuels ont été replacés à la BCE. Cela permet de sécuriser ces ressources. »

   Les banques préfèrent donc là encore payer pour sécuriser leurs placements plutôt que de prendre des risques. Pourquoi tant de frilosité ? « Les banques savent qu’elles devront rembourser les prêts accordés par la BCE. Ce sont des liquidités qui ne sont pas considérées comme des capitaux. Le problème de manque de capitalisation des banques reste entier, celles-ci n’osent pas prendre plus de risques », analyse Urszula Szczerbowicz. (...)

Lire sur:


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Benoît Barvin (et Blanche Baptiste)

vendredi 28 septembre 2012

"Elle buvait sec cette borne d'incendie". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet".

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Pensées pour nous-mêmes:

(CROIS-MOI, LE TEMPS
NE T'ATTENDRA PAS)

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(Cette Amazone avait une sacrée chute de reins...
mais elle n'aimait pas qu'on le lui dise)

Sagittarius
(via kenikila)
Source: g3blacknwhite

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(Comme d'habitude, en Amérique Latine,
les relations entre le Pouvoir et le Peuple
étaient très étroites)


Assassinat 
d'un défenseur des paysans

   (...) L'avocat Antonio Trejo, connu pour son travail en faveur des paysans en lutte pour le droit à la terre dans la région de Colon, a été abattu le 23 septembre dans la banlieue de la capitale Tegucigalpa, rapporte le site web du journal. 
   Il a été abattu alors qu'il sortait d'une église, où il assistait à un mariage, pour répondre à un appel téléphonique. Plus de 60 personnes ont été tuées au cours des deux dernières années au Honduras dans des conflits liés à la terre. Le Honduras a le plus fort taux de meurtres au monde (86/100 000) (...)


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"Ca? Hé bien ce sont des chats un peu sauvages et...
Des léopards? Ahaha... Et quoi encore, hein?"

Maria Stinger, Boca Raton, 1954. 
This photograph, Bunny’s first sale, became a cover of Eye.

(Cette actrice était une vraie blonde)

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"Aller en banlieue, en France? Heu, je ne sais pas... 
Pourquoi pas?
Y'a de l'argent à se faire là-bas?"

glamour hotesses salon Qatar

Le Qatar, sauveur 
controversé des banlieues

   (...) Pour Libération, il s’agit d’une “OPA sur la banlieue”. Après un an d’hésitations, le gouvernement français vient d’accepter la constitution d’un fonds qatari doté d’environ 100 millions d’euros, pour financer le développement des quartiers “sensibles”, c’est-à-dire les banlieues des grandes villes françaises.

   Il ne s’agit pas d’une initiative spontanée, rappelle le quotidien : "c’est l’Association nationale des élus locaux pour la diversité (Aned) qui a demandé à l’émirat d’investir dans les banlieues [...] puisque la France ne s’occupe pas de ses quartiers populaires”. Mais le Qatar, déjà propriétaire de plusieurs hôtels de luxe et du club de football du Paris Saint-Germain, ainsi qu’actionnaire de nombreuses grandes entreprises, s’implante ainsi un peu plus dans le paysage économique et social français. Ce qui pose plusieurs questions, selon Libération :

   La diplomatie du Qatar a beau jouer des circuits qui définissent le monde moderne, celui de la finance, des médias de masse, du sport, du divertissement mais aussi de l’art et du savoir, elle n’est en rien une philanthropie. Pas plus en France que dans les autres pays où l’émirat déploie ses antennes et ses investissements. Voir ainsi le Qatar débarquer dans les banlieues françaises pour s’y substituer à une République impécunieuse mérite donc d’y regarder à deux fois. Quelles sont les modalités concrètes de cette intervention et les contreparties éventuelles ? Quelles seront les prochaines étapes, dès lors que la France accepte une première fois de sous-traiter à un pays étranger une partie de ses obligations souveraines ? Persistant parfum de mystère et de raison d’Etat. (...)


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Benoît Barvin

jeudi 27 septembre 2012

"Depuis le jour de sa naissance, il faisait le décompte des heures lui restant à vivre". Benoît Barvin in "Pensées pensées".

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Pensées pour nous-mêmes:

(NE T'AVISE PAS D'IMITER
LE VENT FOU DE L'ORGUEIL)

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"Puisqu'on te dit qu'il n'y a plus de nouvel IPhone!
T'arrives trop tard, tocard!"


Le 17 novembre, Zuccotti Park est évacué manu militari. 
(Photo Mike Segar. Reuters)

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"Si je suis garanti sans OGM?
Pourquoi cette question?"

OGM : comment 
le lobby contre-attaque
KARINE LE LOËT

   (...) 1. Jouer la carte de la prudence:
   Ne pas paniquer ni hurler au scandale, il faut stopper l’emballement. Dans les heures qui ont suivi la publication de l’étude, le premier intéressé, Monsanto, s’est montré très mesuré : un porte-parole a déclaré que le groupe allait « examiner [l’étude] attentivement, comme nous le faisons pour toutes les études concernant nos produits et nos technologies ». Prudent, lui aussi, Mark Tester, professeur à l’Australian Centre for Plan Functional Genomics, un institut de recherche sur les biotechnologies qui a pour objectif d’ « assurer que l’Australie demeure compétitive dans la production de céréales » et a recours entre autres à la manipulation génétique s’est demandé pourquoi d’autres études n’avaient jamais montré de pareils résultats.

   2. Attaquer le sérieux de l’étude:
   Une fois l’étude publiée – elle ne l’a été qu’à 15h alors que le Nouvel Observateur publiait l’info dès le matin - les chercheurs s’en sont emparé. Et les critiques ont commencé à pleuvoir. « Cela ne vaut pas un clou, confiait ce jeudi au Figaro, le toxicologue Gérard Pascal. Pour faire une étude de cancérologie sérieuse sur deux ans, il faut des groupes d’au moins 50 rats. Or ici, ils n’en comptent que dix. Du fait des décès spontanés qui surviennent pendant l’expérience, l’échantillon est bien trop faible pour tirer la moindre conclusion. Enfin, la souche de rats utilisée est réputée pour développer spontanément des cancers mammaires. » Or, Gérard Pascal, un ancien de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), aurait contribué « aux autorisations d’un grand nombre d’OGM au sein des comités français d’évaluation », selon le Criigen.

   Le Pr Marc Fellous, président de l’Association française des biotechnologies végétales- un institut réunissant 200 membres « convaincus de l’intérêt des biotechnologies végétales pour notre pays et plus particulièrement pour son agriculture »- a pointé, le manque d’information sur le régime alimentaire des rats. « A part le maïs OGM, on ne sait pas ce qu’ils ont mangé. De plus, le maïs renferme des mycotoxines, des substances naturelles fortement cancérigènes. A-t-on mesuré leur concentration ? La publication ne le dit pas. » Devant le vent de critiques, le Dr Joël Spiroux, co-auteur de l’étude a répondu point par point dans les colonnes du Nouvel Obs.

   3. Démonter la crédibilité de l’équipe
   Pour être sûr d’enterrer les propos, mieux vaut carrément décrédibiliser les auteurs. « Les études de Séralini et de ses collègues militants anti-OGM n’ont pas, dans le passé, résisté aux revues de pairs, a déclaré Dr Julian Little du Conseil de biotechnologie agricole, un lobby industriel britannique pro-Ogm. Elles se sont notamment attirées les critiques de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA, ndlr), de l’autorité sanitaire d’Australie et de Nouvelle Zélande (FSANZ) et du Public Research and Regulation Initiative (PRRI), un forum pour le secteur public de la recherche. » Anthony Trewavas, pour sa part, professeur de biologie cellulaire à l’université d’Edimbourg, a rappelé que M. Séralini est un militant anti-OGM. 
   Une critique que l’on peut renvoyer à son auteur : M. Trewavas, lui, est clairement identifié pro-OGM. Il a notamment signé un article dans AgBioWorld titré « Les OGM sont notre meilleure option » Mais a-t-il néanmoins raison ? Oui sans aucun doute pour ce qui est des produits agricoles transgéniques. Mais pas pour le reste. Gilles-Eric Séralini et son équipe « n’ont rien contre les OGM pour la fabrication de médicaments. L’insuline par exemple, est fabriquée à partir d’OGM. (…) En revanche, Gilles-Eric Séralini et nous autres sommes contre les OGM agricoles, mal étiquetés et dont la toxicité au long court est mal étudiée », explique Joël Spiroux dans les colonnes du Nouvel Obs. (...)
Lire l'article sur:

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(La fière Allemagne priant peut-être pour que
les pays émergents émergent
le plus tard possible)

 La chancellière Angela Merkel 
attend l'ouverture d'une session parlementaire à Berlin. 
(Photo Fabrizio Bensch. Reuters) 

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"On n'a gagné, On n'a gagné!
- Pauvre naze, tu crois encore à la Justice?
- Oh Toi, depuis que ton mec t'a larguée,
t'es d'un ch..., tu sais!"

une nuit girl by buzillo
Marée noire de l'Erika : 
la procédure contre Total pourrait être annulée 
(heureusement, cela n'a pas été le cas,
mais qu'on puisse poser la question
en dit long sur les dessous peu glorieux
de cette affaire)
Mehdi Pfeiffer 

   (...) Plus de 400 kilomètres de côtes françaises souillées et pas moins de 150 000 oiseaux mazoutés... Le 12 décembre 1999, le naufrage de l'Erika, un vieux navire battant pavillon maltais et transportant du pétrole pour groupe français Total, avait provoqué une catastrophe écologique sans précédent. Presque 13 ans plus tard, la cour de cassation doit dire ce mardi après-midi, si oui ou non elle valide les condamnations, dont celle de Total, prononcées pour la pire marée noire qu'ait connue la France. (...)

   (...) Le 30 mars 2010, la cour d'appel de Paris avait confirmé les condamnations pénales pour pollution du groupe Total, de la société de classification Rina, de l'armateur Giuseppe Savarese et du gestionnaire Antonio Pollara. Les parties civiles (l'Etat, les collectivités locales et des associations de protection de l'environnement) avaient obtenu plus de 200 millions d'euros de dommages et intérêts, dont environ 13 millions au titre de leur «préjudice écologique». 
   Les quatre condamnés s'étaient alors pourvus en cassation, où au printemps dernier, Didier Boccon-Gibod, l'avocat général, avait recommandé l'annulation pure et simple de de procédure, arguant que la justice française n'était pas compétente». (...)

   Le navire a en effet sombré en Zone économique exclusive (ZEE), c'est à dire en dehors des eaux territoriales françaises. L'avocat général a également remis en cause l'indemnisation du «préjudice écologique», accordé en première instance et en appel à plusieurs collectivités et associations, comme la Ligue de Protection des Oiseaux, indépendamment de tout dommage économique.
   Mais plus que financier, l'enjeu est ailleurs. Total et Rina ont en effet déjà versés les 200 millions d'euros de dommages et intérêts et ne comptent pas récupérer cette somme, quelle que soit la décision rendue par la Cour de cassation. En revanche, les parties civiles craignent les répercussions juridiques en cas d'annulation de la procédure. Car la décision ferait jurisprudence et d'autres navires pourraient polluer en toute impunité. (La Cour de Cassation n'a donc pas osé ce qui, peut-être quelques mois plus tôt, aurait été possible?) (...)

Lire sur:

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Luc Desle

mercredi 26 septembre 2012

"Cet Africain parlait Chinois en plissant des yeux". Benoît Barvin in "Etrange, vous z'avez dit?".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LA LUEUR DES ETOILES
DEVRAIT TE SUFFIRE)

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Lettres d'inconnus (13)
pcc Benoît Barvin

Clémentine nonne 

Chère Soeur de la Félicité,


   Je suppose, Chère Soeur, que vous vous souvenez de moi. Je suis le Baron De LaMolle, votre condisciple du temps où vous étiez dans le Vrai Monde, dans cette Société si brillante qui vous célébrait telle une Reine... et comme nous avions raison, puisqu'alors, dans l'éclat de votre jeunesse, votre gorge pigeonnante attirait tous les regards.


   Vous rappelez-vous, Ma Soeur, toutes les "folies" que vous fîtes, surtout lorsque vous me rencontrâtes? Il est vrai qu'à l'époque nombre de femmes étaient prêtes à se damner pour le seul plaisir de me voir me pencher sur leur main élégante afin d'y déposer un furtif baiser. Je les voyais frémir, ces damoiselles, certaines se trouvant mal à ce simple contact. Je n'abusais pas de mon charme, croyez-le bien, préférant me concentrer sur  les plus belles "plantes" de ce Monde - et les plus fortunées. Étrange comme cela va toujours de pair...

   Vous étiez belle, donc, et veniez d'hériter une petite fortune de votre père, ancien Président de la Cour. Mais vous ne me cédiez pas, en dépit d'une cour pressante et bien que j'usasse, alors, de toutes les roueries qu'imagine un désir pressant.  Aussi finis-je par me lasser et je vous laissai épouser mon ami, le Vicomte de M., qui se révéla vite dépensier, trousseur de jupons et mari frappeur. Vous vous ouvrîtes à moi. Vous ne saviez pas que les "qualités" du Vicomte m'étaient évidemment connues. Je vous l'avais fait rencontrer, un peu pour me venger de votre résistance, je l'avoue, et aussi parce que cet "olibrius" - excusez ce terme peu flatteur - me devait pas mal d'argent, gagné lors d'interminables parties de cartes.

   Je finis par vous consoler, sans en tirer d'avantage pécunier, car j'avais quelques scrupules. Puis le Vicomte fut pris dans une malheureuse affaire de détournements de fonds et, ce jour, il croupit encore dans un cul de basse-fosse. J'aurais pu, à ce moment, vous proposer de vous épouser en seconde noce. Vous n'étiez pas encore trop flétrie par la vie - à 28 ans, une femme peut encore plaire -, et votre fortune n'avait été réduite que de moitié.

   Cependant, le jour-même où je m'apprêtais à faire ma demande, vous m'apprîtes que vous vous retiriez au couvent. Je ne vous fis pas part de ma déception - et de ma colère, je l'avoue -, mais je décidai alors de vous laisser pourrir dans ce lieu saint. Cependant, ulcéré par cette décision de femme "libre", je conçus un plan pour que les mois et les années à venir, dans ce couvent, vous soient pénibles et que vous subissiez des châtiments mérités.

   C'est moi qui indiqua, par lettre anonyme, aux Services de Police, que cet endroit était un cachette pour Huguenots; moi encore qui fis établir des faux stigmatisant la gestion du couvent, dont vous aviez la charge; moi toujours qui fis voler, par quelques malandrins, le ciboire attribué à un des apôtres. Je fus à chaque fois récompensé en sachant que votre position devenait de plus en plus fragile et que seule l'intervention de l’Évêque empêcha que vous vous trouvassiez dans une position encore plus délicate.

   Je sais, aujourd'hui, que votre corps, épuisé par les épreuves, vous lâche. Vous allez retrouver le Très-Haut, qui vous aime, certainement. Comme moi? Je tiens en fait à vous signifier tout le mépris que vous m'avez inspiré depuis ce jour où, alors que je vous pressais contre mon corps, vous sentîtes l'ardeur dont je faisais preuve et que vous éclatâtes de rire. 

   Oui, Chère Soeur de la Félicité, vous aurez ainsi appris à vos dépens qu'il ne faut jamais - mais alors là JAMAIS - se moquer d'un membre viril.

   Je vous prie de croire, Chère Soeur, à ma charité, par instant chrétienne.

Vicomte De LaMolle

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(L'allumeuse de réverbères dans Paris,
le Capitale de le France, Europa)

Photo by William Klein, Paris, 1957

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(Le fameux chapeau à queue en tire-bouchon
fit quand même un peu jaser)



Jolande, photo by Gian Paolo Barbieri.


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(Déjà, dans les années 50, les hommes étaient mal élevés)

(via mudwerks)
Source: wandrlust
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Jacques Damboise

mardi 25 septembre 2012

"Ce héros sans peur ni reproche, pourtant, ne faisait jamais la vaisselle". Jacques Damboise in "Pourtant, pourtant".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LA SAGESSE A 1000 VISAGES
LA HAINE EGALEMENT)

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"Mais, Chérie? 
Il ne peut pas coucher dans notre chambre...
En plus, dans le même lit!
- Et pourquoi pas?"


(Cette nouvelle traduction prenait en compte
le changement de paradigme sociétal)

°°°

"Super bonne, cette Evian! Elle vient d'où?
- Ahaha! T'es un rigolo, toi!"




L'eau potable 
plus chère que la bière
Léon Rutherford Kanku 

   (...) A Mbuji-Mayi [capitale du Kasaï-Oriental], une bouteille d'un litre et demi d'eau coûte 3 500 FC (francs congolais, soit 3 euros), plus cher que deux bières de 73 cl à 1 500 FC l’une (0,76 euro). Pour certains adeptes de cette boisson alcoolisée, le choix est vite fait, quoi qu'il en coûte à leur santé. Autant boire de la bière. Mais pour la grande majorité de la population, la situation est dramatique. En effet, seuls les nantis peuvent se permettre d'acheter des bouteilles d'eau fabriquées localement pour assouvir leur soif. Beaucoup d'autres ne le peuvent pas alors que l'eau est une denrée rare dans cette ville de plus de 3 millions d'habitants, où plusieurs communes ne sont plus desservies par le réseau public depuis 2010. 

   Faute de trouver l’eau au robinet, les habitants sont obligés d’effectuer de 3 à 5 km pour acheter de l’eau dans des lieux publics. Pour 20 litres d'eau – impropre à la consommation –, le prix varie entre 200 et 500 FC [entre 0,16 et 0,41 euro]. Ceux qui en ont les moyens se font livrer l'eau pour le ménage et la toilette, et recourent aux vendeurs ambulants qui proposent les 20 litres pour 700 à 1 200 FC [0,58 à 1 euro].

   "Je suis très déçu (déçu et pas furieux ou enragé?) de voir que le Kasaï-Oriental, pourtant entouré de cours d’eau parfois potable, est la seule province où l’eau est si chère", regrette un habitant de la ville. La Regideso, une entreprise publique qui a le monopole de la distribution d'eau dans la ville, ne dessert que 16 % des habitations du fait de la vétusté du réseau et du manque d'électricité. Mais quand bien même tous les robinets de la ville seraient fonctionnels, la production serait insuffisante pour fournir la quantité d’eau nécessaire, soit 20 litres par personne et par jour. "L’entreprise manque de moyens pour développer une politique de distribution d’eau satisfaisante. Et, faute d'électricité, nous ne pouvons capter suffisamment d’eau. Voilà pourquoi la population souffre", souligne un agent de la société qui a requis l’anonymat. (...)
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"Hoooo... Vous avez vu, là?
- Là? Où là?
- Mais là, enfin!
- Aaahhh... Là?
Oui, et alors?"



Ho-Ryon Lee, Overlapping Image, 2010
(via viomatic)



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"Travailler plus pour quoi faire?
Sont fous, ces roumis capitalistes"



La fin du « travailler plus pour 
gagner plus » inscrite au Journal officiel

   (...) C’est fait. L’une des mesures emblématique du quinquennat de Nicolas Sarkozy passe officiellement à la trappe. Le décret relatif à la suppression de l'exonération de cotisations sur les heures supplémentaires dans les entreprises de plus de 20 salariés, est en effet paru ce dimanche au Journal officiel. Le Parlement avait voté cet été la fin de ce dispositif. Seules sont donc maintenues les exonérations patronales dans les entreprises de moins de 20 salariés. Pour la gauche et les syndicats, ces aides incitaient à faire travailler les salariés en place plutôt qu'à chercher à embaucher. La fin de ces exonérations - salariales et patronales - est effective, comme prévu, à partir du 1er septembre. Les heures supplémentaires sont également, depuis début août, de nouveau soumises à l'impôt sur le revenu des salariés. (...) 

   (...) Le coût de ce dispositif symbole du "travailler plus pour gagner plus" de Nicolas Sarkozy, introduit par la loi Tepa de 2007, était évalué par le gouvernement à 5 milliards d'euros par an: 3,5 milliards que l'Etat devait rembourser à la Sécurité sociale (cotisations) et 1,5 milliard d'euros de recettes d'impôt sur le revenu dont il était privé.
   La suppression des exonérations de cotisations sociales, à compter du 1er septembre, apportera 980 millions d'euros de recettes supplémentaires en 2012, selon le projet de loi de finances rectificative voté cet été.



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Benoît Barvin