Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

jeudi 31 janvier 2013

"Face à face Orgueil et Prétention faisaient assauts de rodomontades". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LE MAÎTRE EST LE MAÎTRE:
TU N'AS PAS A LE SUIVRE)

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Lettres d'inconnus (16)
pcc Benoît Barvin


Monsieur,

   Mon mari m'a poussée dans vos bras. Je savais qu'il avait une nouvelle maîtresse, que cela lui posait ses problèmes déontologiques habituels et que s'il pouvait rattraper cette "faute", il le ferait de curieuse façon. La sienne a été de se faire tromper par vous, son plus vieil ami, revenu d'Afghanistan, après une Guerre qui n'a jamais dit son nom. 

   Vous étiez... Comment dirais-je? Pas vraiment beau, non, et j'espère que vous me pardonnerez cette franchise. Mais ce manque de beauté était compensé par une intelligence vive, un regard mâle, des mains qui, lorsqu'elles ont effleuré les miennes, m'ont fait l'effet d'un coup de foudre me traversant de part en part.

   Je suis tombée amoureuse de vos mains d'artistes, de vos doigts élancés, de vos ongles impeccablement dessinés... Cet attrait s'est doublé de celui que j'éprouvais en entendant votre voix, chaude, caressante, trop sensuelle pour être honnête, c'est vrai, mais j'étais déjà conquise et prête à m'engloutir dans l'enfer du stupre. J'ai pourtant énormément résisté, vous pourriez en porter témoignage. Je m'arrangeais toujours pour que nous ne nous trouvions jamais seuls et, lorsque mes amies me faisaient faux bond, il y avait toujours un serviteur quelconque - ou ma camériste - qui se tenait dans la pièce où nous conversations, en apparence innocemment.

   Vous savez - puisque je vous l'ai avoué - combien ces petits goûters étaient pour moi une oasis dans le désert qu'étaient devenues mes journées. Mon mari - votre ami - ne rentrait que rarement tôt. Il ne venait plus me "border", comme il le disait auparavant, me laissant seule, abandonnée, dans le grand lit conjugal où, quelques années plus tôt... Pardonnez-moi, Monsieur, d'oser vous avouer de tels secrets abominables, car affreusement intimes. J'étais en manque de tendresse... et vous êtes arrivé.

   Je n'ai pas cédé à cet attrait presque morbide. C'est vous qui m'avez pliée à votre joug, qui avez joué de votre sex-appeal, ainsi que le nomment nos amis d'Outre-Manche, pour vous saisir de ma bouche, pour m'engloutir tout entière dans vos rets. J'ai lutté, Monsieur, oh combien ai-je lutté pour ne pas succomber aux effluves de l'Amour! Mais ce dernier était trop puissant, les fragrances en étaient trop entêtantes. Votre main, Monsieur, qui descendit de ma poitrine, haletante, vers mon ventre qui n'était plus qu'un maelström de sensations à la fois exaltantes et équivoques...

   Et puis vous avez glissé vos doigts vers mon bas-ventre, cherchant à crocheter ma féminité que vous désiriez, à toute force, investir, ainsi que vous me l'avez chuchoté à l'oreille. Jusqu'à ce que... Je vous revois encore, en cet instant, le visage soudain exsangue, les yeux dilatés par l'horreur, la bouche balbutiante, les hoquets que vous exhaliez, exprimant votre brutale détresse et votre angoisse sans nom.

   Vous avez fui, Monsieur, en hurlant. Et en m'injuriant. Injures que mon époux a très mal pris, une fois revenu dans notre demeure, lorsque j'ai retracé le déroulé de cette soirée. Il s'est emparé de son fusil de chasse, s'est fait accompagner de ses serviteurs les plus fidèles - et qui sont comme des chiens fidèles -, bien décidé à laver notre honneur, entaché par votre dégoût.

   La transexualité, Monsieur, n'est qu'une des innombrables créations de Dieu qui sait, mieux que quiconque, que Ses créatures sont des êtres fragiles à qui, dans Sa Grande Bonté, il a permis de connaître toutes sortes d'extases. La vôtre, Monsieur, sera des plus fugaces et douloureuses, mon époux me l'a promis.

   Je ne vous salue pas et ne pense déjà plus à vous.

Comtesse de la Molinière.

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"Tu m'aimes?
- Ben...
- Fais attention à ta réponse. 
C'est moi qui tiens le parapluie..."

Jerry Schatzberg

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"Oh non, des journalistes...
Cachons-nous derrière ce chapeau..."

Photo by Horst P Horst
http://hoodoothatvoodoo.tumblr.com/

(Le gadin que prit cette starlette fit les délices
de la presse à scandales)

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"Oh le délicieux petit poisson..."

would love to know what this is from…
Source: weheartit.com

(Délicieux, dans le langage de 
cette jeune femme perturbée,
avait un sens très gustatif)

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"Heu... Mademoiselle?
- Oui, mon petit chéri?
- Heu... 
Vous avez des trucs, là, qui dépassent...
- Hihihi..."


Jean-Gabriel Domergue

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Jacques Damboise (et Blanche Baptiste)

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