Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

jeudi 21 février 2013

"Le baratineur des Lilas se fit rosser par des filles du MLF". Jacques Damboise in "Pensées rosses".

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Pensées pour nous-mêmes:

(CONDUIS-TOI
TOI-MÊME)

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"Pas Des Croissants!
Décroissant... Dé-Croi-Ssant...
Mais qu'est-ce qui m'a fichu
des aphalna... heu... Des alnafa... Heu...
des abrutis pareils!"


Un projet décroissant : 
« Faire payer le prix réel 
de ce qu’on consomme »
Sophie Caillat 

   (...) Vincent Liegey est l’un des co-auteurs du livre « Un projet de décroissance – Manifeste pour une dotation Inconditionnelle d’Autonomie », préfacé par Paul Ariès (Editions Utopia). Il est l’un des visages de ce qui s’appelle un « parti » pour la décroissance (PPLD) mais s’apparente plutôt à une mouvance informelle, dont le combat contre Notre-Dame-des-Landes est l’une des formes concrètes. (...)

   / (...) Rue89 : Vos racines intellectuelles se trouvent-elles chez Dennis Meadows, auteur en 1972 du rapport sur « Les Limites de la croissance », à la demande du Club de Rome ?

   Vincent Liegey : Oui et non, il y a deux sources intellectuelles pour les décroissants :
   - l’approche physique, qui est celle du Club de Rome mais que nous trouvons trop technocratique. L’un de ses éminents représentants est l’économiste Nicholas Georgescu-Roegen, qui a écrit l’article fondateur « La loi de l’entropie et les processus économiques », expliquant que sur une planète finie on ne peut croître à l’infini ;
   - l’autre approche est une critique de la société de consommation autour d’Ivan Illich et de son livre « La convivialité » (1973). Il y a aussi Jacques EllulFrançois Partant, André Gorz et Cornelius Castoriadis, auteur du concept d’autonomie.

   Tous ces penseurs ont connu une traversée du désert dans les années 1980 avec la victoire du néolibéralisme et la sacralisation de l’argent. Puis, dans les années 2000, on s’est rendu compte qu’ils étaient plus que jamais d’actualité, comme l’a rappelé la republication l’an dernier du livre de Dennis Meadows.

   En 2002, Serge Latouche, professeur émérite en sciences humaines, a animé un colloque à l’Unesco qui s’appelait « Défaire le développement, refaire le monde », où il a fait la synthèse entre différentes approches et construit une matrice de réflexion critique par rapport à la société occidentale. (...)

   / (...) Votre mesure phare pour sortir de la course à la croissance est d’apporter la prospérité avec la « dotation inconditionnelle d’autonomie ». Qu’est-ce que c’est que ce machin ?

   On a travaillé pendant quatre ans sur ce projet, qui concentre différentes choses :
   - le revenu inconditionnel d’existence, qui est donné en argent et sur lequel on est donc assez critique ;
   - l’extension des sphères de la gratuité : avec Paul Ariès, nous sommes pour donner des crédits au bon usage et taxer plus des mésusages, comme l’excès de consommation d’eau, qui est un bien commun ;
   - l’autonomie ne passe pas nécessairement par l’argent, c’est aussi de ne pas dépendre du système des banques pour l’argent, d’où notre soutien au développement de systèmes monétaires alternatifs avec les monnaies locales.

   Nous pensons que la dotation ne doit pas être donnée en argent mais en droit de tirage, droit d’accès et en systèmes d’échanges locaux (SEL) ; en cela elle représente un outil de repolitisation.

   Devra être débattue localement la question des quantités décentes : de quelle quantité de nourriture a-t-on besoin pour vivre dignement ? Oui, il y aura une forme de rationnement, mais l’argent est un rationnement !

   / Comment voyez-vous le passage de la société actuelle à celle d’après ?

      Il y a trois scenarii :
   - l’extension des alternatives concrètes, qui peu à peu transforment par la base la société ;
  - la prise de pouvoir révolutionnaire et le partage du temps de travail : le temps est réinvesti dans une plus forte participation à la vie de la cité ;
  - la mise en place à l’échelle européenne d’un revenu inconditionnel d’existence, qui localement se décline en dotation d’autonomie.

   / Dans le programme économique des Colibris, que Pierre Rabhi a présenté la semaine dernière, il y avait le revenu inconditionnel d’existence...

   On les connaît bien, d’autant que Pierre Rabhi a fait partie du mouvement de la décroissance au départ, et son mouvement est une manière de renouer avec la politique au sens noble du terme.

   Mais eux pensent qu’on peut changer la société uniquement par le bas, alors que nous pensons que les alternatives concrètes vont se heurter à la question des institutions, menacer l’oligarchie, et donc il faut jouer aux équilibristes et être à la fois dedans et en dehors des institutions. (...)

La suite sur:

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"Heu... Tu es sûre que personne ne nous observe?
Les lesbiennes, on n'a pas bonne presse, tu sais...
- Meuh non... On dira qu'on est des actrices
de pornos et personne ne nous em... plus"


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"Ma banque? C'est mon chien...
Lui, au moins, il est fidèle..."

Estonie:
Le crédit communautaire 
est la banque de demain

Edward Lucas
EUROPEAN VOICE BRUXELLES

   (...) La banque est le grand point faible de l’économie. Elle offre des produits d’épargne radins, grignotés en plus par les frais, et des prêts exorbitants pleins de sales coûts cachés. Les intermédiaires s’en mettent plein les poches, et d’autant plus lorsqu’ils sont cupides et sans scrupules. Quand ça tourne mal, comme cela se produit inévitablement, c’est le contribuable qui paie la facture. Bref, à part ça, tout va bien.(...)

   (...) Autant dire que les solutions alternatives sont les bienvenues. C’est le cas du crédit communautaire, qui met en contact direct d’un côté, ceux qui ont besoin d’argent, et de l’autre, ceux qui en ont, via des plateformes qui prélèvent au passage une commission. Zopa, une plateforme britannique, a ainsi prêté quelque 260 millions de livres (310 millions d’euros) depuis sa création en 2005.

   Isepankur (littéralement “autobanquier”, mais le mot sonne en estonien comme “easy banker”, “banquier facile”) fonctionne d’autant mieux qu’elle offre des prêts dans des pays dont le système bancaire est moins développé. Les Estoniens, même les plus solvables, paient généralement un taux d’intérêt de 50 % pour un prêt sur salaire. Grâce à Isepankur, de parfaits étrangers, dont moi, pouvons leur faire crédit à des taux bien plus bas – souvent 28 %. C’est une bonne affaire pour moi, quand on sait que le meilleur rendement que je puisse espérer pour mon épargne dans une banque britannique est inférieur à 3 % (et que les maigres bénéfices iront pour moitié au fisc).

   Isepankur s’est ouverte aux investisseurs non estoniens à la fin de l’année dernière. J’ai commencé par engager quelques centaines d’euros – et immédiatement, le président de la société m’a téléphoné : ça, c’est du service-clients comme on en voit guère (depuis, j’ai participé à l’amélioration de la version anglaise de leur site internet).

   Les emprunteurs potentiels doivent convaincre les bailleurs de fonds de leur solvabilité. “Tanelvakker”, par exemple, est un ingénieur en téléphonie qui, en vue de travaux dans son appartement, souhaitait emprunter 2 600 euros sur 36 mois, à 12 %. Il est célibataire et gagne 2 500 euros par mois, et il s’engageait à rembourser par tranches de 86 euros, intérêts compris. J’ai jeté un œil à ses autres dépenses (prêt immobilier, prêt automobile, carte de crédit), et estimé qu’il pouvait largement se le permettre. Je lui ai donc prêté 10 euros. Et des dizaines d’autres en ont fait autant. Il verse un remboursement mensuel à Isepankur, qui à son tour répartir cet argent entre nous, les prêteurs. Et si certains prêts posent problème, Isepankur les revend à une société de recouvrement de créances. (...)

   (...) La concurrence pousse le coût du crédit à la baisse : les emprunteurs présentant un risque raisonnable paient moins cher. “Akiraam”, une secrétaire gagnant 600 euros par mois, voulait 200 euros pour s’offrir des cours de finnois. Elle était prête à payer jusqu’à 28 % d’intérêts, mais les bailleurs se multipliant, son taux est finalement tombé à 12 %. A l’inverse, les emprunteurs douteux sont à la peine, ou paient plus cher : les prêteurs peuvent les questionner via le site internet, et s’ils fournissent de mauvaises réponses (ou ne répondent pas), leur crédibilité s’en ressent. (...)

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Luc Desle

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