Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

vendredi 31 mai 2013

"Bien culottée, cette pipe fit du gringue à son propriétaire". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LES NUAGES SONT L'OMBRE PORTÉE
DE TES SOMBRES PENSÉES)

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LONG RÉCIT AU LONG COURS (1/24)

pcc Benoît Barvin et Blanche Baptiste
   Le jeune Angélus a raconté comment la jalousie des gens du village ont contribué à faire de lui un monstre...

ANGÉLUS 

ou 
LES SECRETS DE L’IMPALPABLE




   Quelle horrible et insupportable souffrance cela avait été, à tel point qu’il en avait hurlé, lui qui n’élevait jamais la voix ; lui qui n’avait connu jusqu’à présent sur son corps, grâce aux attentions de Camille, que les gestes les plus doux et les sensations les plus suaves.

   Sur ce corps cajolé, adopté, aimé depuis tant d’années, la vague brûlante s’était étendue à la vitesse d’un cheval au galop et c’était toute sa surface qu’il ressentait comme douloureuse, un peu comme si des milliers d’échardes se soient soudain amusées à le piquer, sans laisser un seul millimètre carré de libre. Une chaleur intense avait fait bouillir sa poitrine et il s’était brusquement senti étouffer, ce qui l’avait obligé à ouvrir la bouche comme le font les poissons, sur la grève, pour crier leur muette souffrance. La sienne fut bruyante, insupportable à entendre.

   Une âme charitable l’avait certainement tiré hardiment de l’eau bouillante. Il ne savait plus car tout son être suffoquait, assailli et meurtri dans tous ses pores et dans chaque cellule. Il s’était donc recroquevillé quelque part, dans un coin où rien, plus rien, ne pouvait l’atteindre. 

   Puis lui étaient parvenue cette horrible odeur de brûlé, ce grésillement dont il ne sut jamais s’il les avait rêvés ou si ses narines et son ouïe les avaient réellement perçus.

   Après cette brûlure dont le feu semblait ne pas vouloir s’éteindre, il y avait eu les tiraillements de la peau, la démangeaison constante des chairs et, pire, la très nette impression, par endroit, que la vie s’était retirée d’une zone de l’épiderme et du derme, créant ainsi tout un espace nécrosé, insensible, uniquement localisable par sa périphérie douloureuse et tuméfiée.

   Il fallait réagir vite et Angélus fit appel à sa formidable mémoire pour retrouver les formules capables de le sauver. C’est alors que lui revinrent des protocoles cachés au fin fond de sa conscience et que, jusqu’à ce jour, il n’avait jamais mis en pratique. Les phrases qu’il dicta à Camille furent précises et sans appel.

   Pas un instant il ne songea que ces formules pussent lui avoir été dictées par un quelconque ange gardien. Seuls son flair et son intelligence lui procuraient son savoir. De cela, il ne doutait pas. Par contre, quel ne fut pas son anéantissement lorsque, au bout de quinze jours, il put se voir dans une glace ; lorsqu’il put toucher sa peau lardée de cicatrices et de chéloïdes qui ne s’effaceraient jamais ! Et surtout : quelle angoisse mortelle il ressentit en découvrant que sa main gauche ne répondait plus aux sollicitations tactiles.

   Alors, dans son esprit enfiévré, germa l’idée de vengeance. Tout son savoir actuel et à venir il allait le mettre, non pas au service de sa simple satisfaction personnelle, mais à celui d’une vengeance aussi cruelle qu’inutile, il le savait bien, car ses bourreaux étaient déjà châtiés dans leur physique, et ce depuis leur naissance. Mais, désormais, il lui serait impossible de raisonner autrement.

   En raison de sa nouvelle apparence, Angélus était à présent devenu leur égal. Il aurait pu alors être des leurs, par sa laideur et sa gaucherie. Mais s’ils étaient frères en apparence, ils ne l’étaient pas en intelligence. Là se situait vraiment la différence, et eux n’avaient pu le comprendre. En l’enlaidissant, ils avaient pensé qu’il serait désormais leur semblable. Mais non ; Angélus n’était pas comme eux, ne pourrait jamais être comme eux.

   Lui qui n’avait demandé, pendant son enfance, que la reconnaissance, réclamait soudain intérieurement le droit à la différence, voire le droit à la supériorité incontestable, puisqu’il ne ressemblait à rien de connu. 

   Sa nouvelle laideur fit surgir en lui un insurmontable orgueil qui se nourrit de sa détresse, de sa désillusion et de l’anéantissement de ses espoirs. Plus jamais Angélus ne voguerait dans le monde en le survolant. Le temps où la vie lui apparaissait comme un vaste océan, sur lequel ne soufflaient que des alizés l’emportant à l’aventure, était définitivement clos. 

   Le plan était à présent clair dans son esprit : Il fallait qu’il se rétablisse pour fuir au plus vite ce lieu, quitte, pourquoi pas ? à disparaître pendant un moment afin de se faire oublier. Pendant ce temps, il fourbirait les armes d’une vengeance terrible.
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(A Suivre)

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"J'inviterais bien l'éminent Allègre,
mais je crains qu'on soit un peu juste,
question place..."

Tout va très mal, madame la Banquise...

   (...) Ils appellent ça « le phénomène de la météo inversée », ayant constaté qu’au moment où en Europe du Sud on a gardé les pulls, à Moscou, on mesurait 25° à l’ombre jusqu’en Laponie, ou en affichait vaillamment 23°En même temps, le mercure ne dépassait pas 14° àMadrid, ou 15° à Rome…alors qu’il neigeait à Saragosse. La neige était attendue à 600 mètres pour la journée du 23 mai dans les Ardennes. 

   Que faut-il en penser ? Certes, aussi rare que soit cette situation, on peut, en remontant dans le temps en trouver d’identiques, mais lorsqu’on observe à quelle vitesse fondent la banquise, les glaciers…il y a tout de même de quoi s’interroger. D’autant que, récemment, Claude Allègre, le négationniste du réchauffement climatique, a fini par avouer « avoir reçu des cadeaux » de la part de certains groupes industriels.

   C’est lors d’un débat animé par Nicolas Demorant, face au député européen Yannick Jadot, que ce chercheur si contesté aurait avoué en coulisse, une fois le débat fini « qu’il n’était pas climatologue, qu’il avait juste besoin de refaire parler de lui pour revenir éventuellement sur la scène politique, et surtout qu’il aurait touché des avantages en nature de la part de groupes industriels liés aux biotechnologie et au pétrole »…ajoutant qu’il n’était pas le seul a avoir profité de la manne de certains grands groupes industriels.

   De là à incriminer l’activité humaine comme seule responsable de ce changement climatique, il y a une marge. En effet, on sait que le soleil en est pour partie responsable, les tâches solaires pouvant expliquer des changements climatiques limités, avec une périodicité de 11 ans, et d’importantes éruptions solaires ayant été constatées récemment.

   Si l’on regarde la météo de l’année 2002, soit il y a 11 ans, on constate qu’il y a eu un déficit d’ensoleillement particulièrement dans le quart sud-ouest, et un été non conforme aux normales saisonnières. 

   Or cette année, 3 grandes éruptions solaires de grande intensité se sont produites en 24 heures les 13 et 14 mai, et une autre, moins importante, avait eu lieu en avril dernier. De là a imaginer une corrélation, il y a un pas que certains sont tentés de franchir.

   En tout cas, en 2001, la Nasa a mis en place un nouveau modèle du climat qui renforce la théorie d’une corrélation entre l’activité solaire et les changements climatiques. Mais comme l’affirment les chercheurs, le soleil n’est pas le grand responsable du réchauffement climatique sur terre : c’est surtout la concentration des gaz à effet de serre qui est montrée du doigt.

   Le scénario admis généralement est celui-ci : d’abord l’homme, par son activité industrielle exponentielle, a amorcé le phénomène du réchauffement planétaire, relâchant d’une part du CO² et d’autre part du méthane qui, rappelons le, est 20 à 25 fois plus préoccupant en terme d’effet de serre.(...)

   Arrivée à un certain niveau, l’activité humaine, avec le coup de pouce que donne tous les 11 ans le soleil, est la principale responsable du réchauffement climatique, provoquant la fonte des banquises… Du coup, les millions de mètres cubes de méthane piégé depuis la nuit des temps sous le pergélisol s’échappe en grande quantité, augmentant d’autant le dérèglement climatique.

   En 2006, pour la première fois, une équipe de 40 chercheurs à bord du « Pourquoi pas », était allé étudier les émissions de méthane au large de la Norvège. En 2008, d’autres chercheurs ont découvert des concentrations intenses de méthane sur plusieurs zones couvrant des milliers de kilomètres carrés sur le plateau continental sibérien

   Puis en 2011 le navire de recherche russe Akademik Lavrentiev a mené une enquête sur 10 000 miles au large de la côte de la Sibérie orientale, constatant la présence de plus de 100 «fontaines» de méthane dont certaines faisaient plus d’un kilomètre de diamètre.  Et ce méthane ne se trouve pas qu’en Arctique, les scientifiques de l’université de San Diego ont étudié 6 sites du Golfe du Mexique ou de grandes quantités de méthane s’échappent du plancher océanique, à600 mètres de profondeur.

   On peut facilement en déduire que le même phénomène se produise dans d’autres lieux, comme la mer Caspienne, ou le golfe Persique, ou dans tous les endroits ou le pétrole est largement abondant. 

   Arrivé à ce niveau, on peut logiquement douter qu’il soit possible de revenir en arrière et d’éviter le pire ?

   Bien sûr, on peut toujours chercher à positiver, expliquant que des hivers doux feront baisser la mortalité en hiver, sauf que la mortalité estivale sera en progression… que les nappes phréatiques se remplissent ici, mais la sécheresse s’est invitée ailleurs… que la fonte de la banquise va permettre d’ouvrir d’autres routes maritimes, générant une économie énergétique, sauf que de nouvelles exploitations d’énergies fossiles seront rendues plus faciles. (...)

Lire l'article sur:


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(Comme tous ses compatriotes,
ses idées noires prenaient le dessus)

[rery - nuage sur la tête]


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"Si aucun de vous n'a convolé avec un cousin ou une cousine,
vous ne risquez rien...
- Et un frère ou une soeur, ça compte?"

Christine Boutin, son cousin de mari 
et le mariage homo: 
une mauvaise foi déconcertante
Giuseppe Di Bella

   Mauvaise semaine pour Christine Boutin, présidente du Parti Chrétien-Démocrate et ancienne ministre. Après s’être illustrée par des propos particulièrement choquants sur "l’invasion des gays", provoquant la colère de nombreuses associations qui envisagent même la possibilité de la poursuivre en justice, elle s’est à nouveau distinguée par un coup de colère qui fera encore certainement faire parler d’elle. Et cette fois-ci, elle joue le rôle de "l’arroseur arrosé". Un moment jubilatoire pour certains…(...) 

   Invitée lundi (27 mai) sur le plateau de "Ça vous regarde", sur LCP, elle s’est vivement emportée lorsque le président du comité IDAHO (association à l’origine de la Journée internationale contre l’homophobie), Alexandre Marcel, a rappelé qu’elle était mariée avec son cousin germain et qu’elle n’avait pas à s’immiscer dans la vie des couples homosexuels. Elle lui a répondu, très tendue et agacée : 

   "Je ne répondrai pas à cette question, j'en ai par-dessus la tête qu'on me parle de mon cousin. La loi de la République n'a jamais interdit à ce qu'on se marie entre cousins. La seule restriction qui puisse exister, c'était sur le plan religieux, alors monsieur, laissez-moi tranquille avec mon mari, qui est mon époux depuis 45 ans!" (...)

   La très pieuse Christine Boutin, ardente opposante à l’égalité des droits pour les couples homosexuels – que ce soit le Pacs, qu’elle n’a toujours pas digéré, ou le mariage – fait preuve, encore une fois, d’une mauvaise foi particulièrement déconcertante. Lorsque ça l’arrange, elle invoque la loi de la République. Dans ce cas, pourquoi n’arrive-t-elle pas à respecter la loi qui a ouvert le mariage et l’adoption pour les couples de même sexe, qui est également une loi de la République ?

   Dans de nombreux pays, le mariage entre cousins germains est strictement interdit car il est considéré comme étant incestueux. Christine Boutin peut se féliciter des lois de notre République qui ont permis qu’elle puisse se marier, tout comme les couples de même sexe se félicitent aujourd’hui de pouvoir s’unir en toute légalité. Elle n’est plus à une contradiction près !

   Elle ose vraiment tout et c'est bien à ça, malheureusement, qu'on peut la reconnaître...(...)




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Benoît Barvin

jeudi 30 mai 2013

"Cette tête de linotte l'avait oubliée quelque part". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet".

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Pensées pour nous-mêmes:

(NE MÉPRISE PAS
TES FRÈRES EN MISÈRE)

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LONG RÉCIT AU LONG COURS (1/23)

pcc Benoît Barvin et Blanche Baptiste


   La Mère Supérieure du couvent dans lequel s'est réfugiée la jeune Elaine Cantagril semble possédée par le démon... Pourquoi, sinon, s'exhiberait-elle, à moitié nue, sous la clarté froide de la Lune?


ANGÉLUS 

ou 
LES SECRETS DE L’IMPALPABLE

Pieter BruegelLe misanthrope, 1568

CHAPITRE 8

   Quelques secondes auparavant, tout était douceur, douceur de l’air de cette matinée de juillet, douceur de l’eau fraîche qui alimentait le lavoir. Je me sentais même bien à regarder mes soeurs et les autres lavandières. Je venais de réussir mon Brevet d’étude et allais partir chez l’oncle Thomas, où je comptais bien poursuivre les recherches qui me tenaient à coeur. Ensuite, il avait été convenu que je resterais à Rodez où l’oncle me trouverait un logement. Je pourrais fréquenter les cours de sciences du petit Séminaire Saint Pierre, tout en aidant à la boutique, où l’oncle savait qu’il n’avait plus rien à m’apprendre, si ce n’est me laisser réaliser les merveilleuses ventes dont ils disaient que j’étais capable. 

   Lorsqu’ils avaient appris que je préférerais continuer mes études chez les Frères, l’oncle et la tante avaient tellement été déçus et attristés, qu’ils avaient consenti à m’accorder toute la liberté que je réclamais ; tout, plutôt que de perdre ce « fils » inespéré que ma tante admirait comme on admire une image chérie.

   A Fontseranne, je ne pensais plus revenir si ce n’est pour voir ma soeur Camille. Quoique je fasse, je sentais que je n’étais pas accepté et que jamais les gens du village ne me laisseraient aller en paix parmi eux. Je n’avais donc plus rien à faire en leur compagnie. On ne peut pas dire que je les détestais, non ; ils m’étaient devenus complètement indifférents. Jusqu’au terrible accident...

   Ce n’est qu’avec du recul que j’ai pu mettre des mots sur les sensations qui m’ont submergé ce jour-là.

   Ma peau était toujours à vif, avide de nouvelles perceptions. Aussi, c’est avec toute cette disponibilité, cette ouverture au monde que j’ai reçu de plein fouet l’Agression. Jamais une sensation aussi violente ne m’avait atteint. Soudain, en un instant, toutes les fibres de mon corps ont été fouettées par le contact brûlant de l’eau.

   La gangue en ébullition s’est refermée sur moi et s’est incrustée dans mes chairs.

   D’un accident, je n’aurais rien trouvé à maudire. Le sort est sans pitié et sans état d’âme. Mais d’un calcul humain, je ne pouvais qu’en ressentir de la haine, de cette sale haine qu’ils avaient peu à peu instillée en moi, à mon corps défendant

   La douleur vive, au moment où elle s’empare de vous, est douleur pure et en tant que telle le cerveau la traite. Elle est incommensurable, innommable. Elle est ce qu’elle est et on fait avec. Puis elle s’estompe légèrement et laisse à l’esprit à nouveau sa faculté d’analyse. Alors on se dit que, de toutes les douleurs, celle infligée par nos pairs est la plus infernale, la plus insupportable.

   Dans les heures qui ont suivi cette chute dans la fournaise liquide, je crois bien être devenu un monstre, l’esprit brûlé par le désir de vengeance et le physique dégradé, émasculé, privé des ressources dont l’avait doté la vie.

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(A Suivre)


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"Hips!Ces chauffeurs de motos-taxis sont des... 
hips! des potes à nous!"


TOGO 
Les motos-taxis empestent l'alcool !
Togo Réveil

   (...) Ils sont devenus incontournables, grâce aux services qu'ils rendent à la population. Ce sont les conducteurs de moto-taxi communément appelés les "zémidjan", [littéralement : "emmène-moi vite"]. 

   S'ils assurent les services de transport, ils sont souvent taxés de mauvais comportement, tant ils excellent par leurs attitudes parfois inciviques. Violations récurrentes des feux de signalisation, injures, mauvaises tenues, à leur manière les conducteurs participent à l'animation de la vie sociale et politique car ils sont réputés pour colporter des rumeurs incongrues. 

   Leur dernière trouvaille, c'est la consommation d'alcool, et plus précisément du sodabi [alcool blanc particulièrement fort (il peut titrer jusqu’à 65°) doit son nom à son inventeur, M. Sodabi, qui a eu l’ingénieuse idée de préparer ce précieux liquide en faisant fermenter de la sève de palmier à huile avant de la distiller]. Les conducteurs de taxi, qui se livrent à ce vice, puent l'alcool. Les passagers ont donné le nom de "déodorant" à leur haleine qui empeste durant les trajets. Pour les conducteurs, cette drogue douce leur permet d'être en forme pour entamer avec vigueur une nouvelle journée marquée par un travail pénible. 

   Cependant, quand un client tombe par malchance sur l'un de ces consommateurs, et s'il n'a pas assez de courage pour lui demander de descendre, il est obligé de se livrer à des exercices d'arrêt de respiration pour éviter l'odeur de la boisson qui risque aussi de le saouler. Aussi, n'étant plus en sécurité, il ne peut que se livrer à des prières secrètes pour que le Bon Dieu le conduise à bon port. 

   Ces conducteurs de moto qui rendent service non seulement aux Togolais, mais aussi aux étrangers qui ont besoin de se déplacer, ternissent ainsi l'image de notre pays. Et même si la consommation d'alcool est néfaste pour la santé, on ne peut l'interdire à une personne adulte. (...)


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"Mais... Mais vous êtes la Muerte et...
- Chuuuttt! Je suis là incognito"


(via capacity)

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(Ce billet de remboursement par la banque 
du préjudice subi  puait l'arnaque)


Le médiateur auprès de la Fédération bancaire française 
alerte sur l'augmentation des saisines  dans son rapport 2012 

   (...) «La carte bancaire et le paiement en ligne, c’est une grande partie de notre"fonds de commerce"», plaisantait ce mardi Paul Loridant, le nouveau médiateur auprès de la Fédération bancaire française. Mais c’est surtout son principal sujet de préoccupation.(...)

   (...) «Alors que le volume de paiements par carte ne cesse de progresser et que le commerce en ligne s’impose, on ne peut statistiquement que voir ces litiges augmenter», constate Paul Loridant.

   En 2012, les litiges sur des moyens de paiement (CB et chèques confondus) ont ainsi fait l’objet de 338 saisines de la part des clients des 120 banques adhérentes à ce service de médiation, contre 207 en 2011 et 130 en 2010. «Ces dossiers arrivent en troisième position derrière les litiges sur le fonctionnement du compte ou les opérations de crédit mais ce sont ceux sur lesquels on passe le plus de temps», confie Lydia Flom Sadaune, membre de l’équipe de médiation.

   En cause: l'inventivité des fraudeurs mais surtout l’extrême complexité du triangle contractuel entre le client, le commerçant et leurs banques respectives. «Toute la difficulté pour nous est de savoir s’il s’agit d’un litige bancaire ou commercial: si la livraison n’est pas conforme à la commande ce n’est pas mon problème», résume le médiateur.(...)

   (...) Mais même en cas de débit erroné ou frauduleux, le foisonnement de la réglementation et de la jurisprudence contribue à alimenter les litiges et à complexifier la médiation.

   En la matière, les pratiques des banques sont bien loin du remboursement sur demande préconisé par le Code monétaire et financier. «Cela relève de la politique générale de chaque établissement: certains vont rembourser automatiquement le client en cas de fraude, d’autres exigeront le dépôt de plainte et examineront en détail les circonstances», explique Lydia Flom Sadaune.(...)



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Luc Desle

mercredi 29 mai 2013

"Il la poursuivait de ses assiduités, déguisées en billets de banque". Benoît Barvin in "Pensées pensées".

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Pensées pour nous-mêmes:

(N'ATTENDS PAS DU TEMPS
QU'IL T'ATTENDE)


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LONG RÉCIT AU LONG COURS (1/22)
pcc Benoît Barvin et Blanche Baptiste

   Dans cet étrange couvent où s'est réfugiée la jeune Elaine Cantagril, pour se consoler de la mort d'Adrien, son bien-aimé, la Mère Supérieure se livre à d'étranges simagrées sous la lumière crue de la lune...

ANGÉLUS 
ou 
LES SECRETS DE L’IMPALPABLE



   Une fois encore, les propos de Soeur Jeanne lui revinrent en mémoire. Elle porte un cilice, avait dit la jeune novice, et cela pour racheter les fautes des pécheurs, à n’en pas douter. 

   Cette boursouflure de peau sanieuse semblait être le résultat de mystérieuses griffures. Mais avec quoi la Supérieure s’abîmait-elle la chair ? Quel terrible instrument de torture utilisait-elle pour qu’il lui procure une blessure si malsaine ?

   Par contraste, le reste du corps apparaissait d’une surprenante beauté. Les jambes de la religieuse étaient élancées, les mollets bien galbés et elle avait des pieds parfaitement tournés. Sœur Camille ressemblait à une toute jeune fille dont la préoccupation aurait été l’adoration narcissique de son corps… s’il n’y avait eu cette terrible plaie, portée comme une oriflamme.

   « Ma Mère, que vous arrive-t-il ? » pensa Elaine. « C’est péché que d’offrir ainsi son corps aux caresses du vent et au regard de l’astre de la nuit. »

   La jeune femme frissonna. En dépit du châle, elle se sentait glacée. La religieuse, après une courte danse, écartait maintenant bras et jambes et paraissait s’offrir à un quelconque amant invisible. Les yeux clos, elle ne bougeait plus. 

   Elaine, submergée par une brusque aversion, se détourna et se mit à réciter un « Pater Noster » avec ferveur.

   La prière lui fit du bien. Quand elle osa de nouveau regarder, elle aperçut la religieuse qui, agenouillée, se penchait en avant, les bras tendus, dans une attitude d’adoration païenne.

   Son aversion se transforma en effroi. La lumière de la lune se fit tranchante et donna soudain à ce spectacle une netteté chirurgicale. A chaque mouvement, la peau de la Supérieure paraissait se friper, se froissant comme un tissu dont on pressent qu’il finira par se déchirer, à force d’être manipulé. 

   Elaine songea à une mue d’un nouveau genre, s’attendant à tout instant à ce que la religieuse déchire cette enveloppe corporelle et apparaisse enfin, transformée, nouvelle espèce destinée à rendre à Dieu un hommage dont elle doutait, cependant, qu’il soit réellement Chrétien.

   Se pouvait-il que sous cette peau qui se chiffonnait, il y en eût une autre, écailleuse par exemple, à moins qu’elle ne fût aussi dure que celle de certains habitants du village ? 

   « Je suis folle, balbutia Elaine. Folle... »

   Et les larmes coulèrent de ses yeux, car tout se mêlait : ce corps dénudé dans une offrande païenne ; la main de l’apothicaire qu’elle voyait griffer le tissu moiré de l’étalage et, enfin, la chair abîmée, souffrante et pustuleuse de son Adrien agonisant.

   « Je suis folle » répéta-t-elle, en s’enfonçant les ongles dans sa chair, incapable cependant de se détourner du spectacle offert par la Mère Supérieure.

   Elaine aurait tant voulu que ce spectacle impie se dilue ; que la silhouette de la religieuse s’efface... Qu’il n’y ait plus, à la place, que cette jolie portion de jardin avec cette délicieuse margelle en pierre du puits. Elle irait s’asseoir sur le banc et se laisserait voguer dans un vague bien-être dont, depuis la mort de son amant, elle ne connaissait plus le goût si suave...

   Mais la jeune femme ne rêvait pas. La Mère Supérieure était bien présente, dans son obscène nudité et, à chaque mouvement, c’est toute sa peau qui se fripait, non seulement du côté de son échine, mais également sur ses cuisses. On avait l’impression qu’une main invisible maltraitait cette chair, comme si elle voulait réduire à néant une œuvre qu’Elaine pressentait, de plus en plus, comme étant celle de Satan.

   Une sueur glacée coulait le long de sa colonne vertébrale. Elle n’en pouvait plus. Ce spectacle la submergeait de dégoût et elle ne désira soudain plus qu’une seule chose : se fondre dans la nuit afin de regagner au plus vite sa cellule, pour s’y recroqueviller... Ne plus penser... Oh, surtout, ne plus penser ! 

   Cependant la lumière de la lune devenait de minute en minute plus ardente, et chaque détail ainsi mis en valeur prenait un relief terrifiant. La jeune femme fut persuadée qu’un effroyable mystère se cachait derrière l’attitude impudique de la Mère Supérieure, mystère dissimulé dans les propos de Soeur Jeanne et des deux vieilles de l’église. 

   Elle fut alors frappée par cette évidence : ce mystère avait quelque chose à voir avec la mort d’Adrien car, derrière l’étrange aspect juvénile du corps quarantenaire de Sœur Camille de l’Incarnation, un terrifiant secret se dissimulait. Un secret qu’elle devait, coûte que coûte, découvrir.

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(A Suivre)

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"Tu vas parler, oui ou m...?"


REBLOGGED FROM: IHEARTHANDJOBS

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"Chomp, chomp...
Si la vie est belle?
Chomp, chomp...
Pourquoi cette question?"


REBLOGGED FROM: TSMSCRITTERCUTENESS

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" 'Tention! Pas touche à mon pote,
hein? Sinon..."


REBLOGGED FROM: ADDELBURGH

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"Tu oseras pas...
- Oser quoi?"


REBLOGGED FROM: HECKLERANDCOACH

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Jacques Damboise

mardi 28 mai 2013

"Le virage de la Modernité, brutalement, s'achevait contre un mur". Benoît Barvin in "Pensées pensées".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LA PENSÉE EST DE L'ACTION EN BOITE)

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LONG RÉCIT AU LONG COURS (1/21)
pcc Benoît Barvin et Blanche Baptiste

   La vie, dans le couvent, n'est pas des plus agréable, ainsi que s'en rend compte la jeune Elaine Cantagril. Il semblerait que les Soeurs cachent un honteux secret...

ANGÉLUS 
ou 
LES SECRETS DE L’IMPALPABLE

Tintoret. Suzanne et les vieillards.

   Cette nuit d’avril était étonnamment douce. 

   Cependant Elaine se tournait et se retournait sur sa couche sans parvenir à trouver le sommeil. Des bribes de son cauchemar lui revenaient dès qu’elle fermait les yeux. Lorsqu’elle les gardait ouverts, le visage de Soeur Jeanne lui apparaissait, les yeux injectés de sang et hurlant que des Forces Obscures la traquaient... 

   « Absurde, songea la jeune femme en se levant et en allant vers la fenêtre grillagée. Absurde. Il règne pourtant dans ces lieux de grande paix une atmosphère délétère qui m’inquiète. Pourquoi Soeur de la Miséricorde s’acharne-t-elle ainsi sur Soeur Jeanne ? Pourquoi cette dernière a-t-elle laissé entendre que la Supérieure était possédée ? » 

   Elaine haussa les épaules. Tout cela ne la regardait pas. Elle eut bien l’idée qu’il y avait peut-être une corrélation entre les différents événements qu’elle avait vécus, mais cette idée disparut bien vite. 

   Au-dessus d’elle, entre les barreaux, se détachait le ciel, piqueté d’étoiles. Elle fut prise de l’irrépressible besoin de sortir, de retrouver les senteurs de la nuit, ainsi qu’elle l’avait fait plusieurs fois, en compagnie d’Adrien. 

   Elaine s’empara d’un châle et se faufila silencieusement dans le couloir. Elle marchait les pieds nus et la froideur des dalles lui serra rapidement le cœur. Quand elle passa devant la cellule de Soeur Jeanne, elle faillit tapoter à l’huis. Sous la porte, elle apercevait une fine lueur tremblotante, preuve que la jeune novice ne dormait pas. Mais elle retint son geste et, finalement, trottina jusqu’au préau. 

   La lune était pleine. Elle éclairait le jardin comme mille bougies, de sorte que chaque détail du paysage semblait palpable. Les massifs de fleurs enserraient l’espace et les roses avaient l’apparence de minuscules visages barbouillés de blanc laiteux. Sur ce décor blafard, la margelle du puits se découpait, aux moellons s’ajustant comme à la parade. Son ombre froide courait jusqu’au banc sur lequel était assise une religieuse. 

   Saisie, Elaine se dissimula aussitôt derrière une colonne. La moniale était immobile, le visage tourné vers l’astre de la nuit. Elle ne l’avait pas entendue. La jeune femme retint son souffle. Un vent léger vaguelait la robe et la cornette de la religieuse, toujours sans mouvement, comme en extase. 

   Au bout d’un moment, l’inconnue se leva avec lenteur et s’approcha du puits. Elle se pencha vers le trou béant avec une telle vivacité qu’Elaine eut soudain peur que la religieuse ne s’y jette, attirée par la gueule sombre et menaçante. 

   La jeune femme esquissa un geste vague pour intervenir mais, déjà, la moniale se redressait et se mit à rire. Ce rire était si grinçant, proche du son désagréable produit par un luth désaccordé que, mal à l’aise, elle en frissonna. 

   La silhouette se retourna brusquement et, l’espace d’une seconde, les rayons de la lune l’éclaboussèrent. 

   Le visage était celui de la Mère Supérieure. 

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   Elaine ne bougeait plus. D’ordinaire, elle ne serait pas restée ainsi, dissimulée derrière une colonne, à épier une religieuse. Après tout, celle-ci ne faisait rien de mal. Elle devait elle aussi goûter la douceur de cette soirée et son petit rire était l’expression de son plaisir. Y avait-il, dans la règle monacale, une interdiction spéciale condamnant la promenade, la nuit, sous la clarté de la lune ? Elaine n’en savait rien. Cependant, elle resta derrière son abri de fortune, les yeux rivés sur la silhouette de la Mère Supérieure qui paraissait bien nerveuse. 

   Brusquement la religieuse, après avoir jeté un regard autour d’elle, ôta sa cornette. Une chevelure en bol se révéla ainsi qu’un visage à la rondeur d’enfant. Interdite, Elaine vit alors la religieuse accomplir un geste surprenant. Comme dans un rêve, la Mère Supérieur ôtait à présent posément sa tenue. Quelques secondes plus tard, elle apparut enfin complètement nue, telle Vénus jaillie des eaux ; eaux figurées par l’amas de ses vêtements que le vent léger faisait onduler à ses pieds. 

   La jeune femme ouvrit la bouche sur un cri muet. Soeur de l’Incarnation était devenue folle. Se rendait-elle compte de ce qu’elle faisait ? Cet acte était le comble de la licence ! 

   Elle se rappela alors les propos de Soeur Jeanne concernant la Supérieure. N’avait-elle pas parlé, à son sujet, de Satan ou de quelque chose d’approchant ? Se pouvait-il que la novice ait déjà assisté à une telle scène ? Dans ce cas, ses paroles de l’après-midi prenaient tout leur sens. Loin d’être sibyllins, les sous-entendus de la jeune soeur étaient destinés à la mettre en garde. 

   Ebahie, rouge de confusion, honteuse de jouer ainsi les voyeuses et cependant incapable de bouger, Elaine contemplait la Supérieure qui, avec douceur, trempait ses doigts dans un petit pot tiré d’une des poches de son vêtement et se caressait ensuite la peau, y laissant un enduit qui luisait sous les rayons de la lune. 

   Elle remarqua que la Mère Supérieure accomplissait cet acte avec beaucoup de ferveur, comme en témoignait son visage sur lequel était peinte une expression d’extase. 

   La scène parut tellement incroyable à Elaine qu’elle se demanda si elle ne naissait pas de sa douleur et de ses cauchemars. La fièvre qu’elle sentait parfois s’insinuer en elle, louvoyant comme un serpent dans ses os, lui envoyait-elle ces images impies ? Elle aurait bien aimé que l’explication soit aussi simple. 

   Elle se frotta les yeux en doutant un instant de sa vue. Mais elle dut se rendre à l’évidence : c’était bien la Supérieure, Soeur Camille de l’Incarnation, cette femme à l’aspect austère, cette servante de Dieu, élue pour trois ans par le chapitre Supérieur du couvent, c’était bien elle qui, sous la lueur indifférente de la lune, exposait sa nudité. 

   Et la lumière froide de l’astre la nimbait d’une aura irréelle. Et le corps qu’elle dévoilait, qu’elle caressait de ses rayons, qui se mettait à évoluer gracieusement dans l’espace, était celui d’une toute jeune femme, dont les charmes auraient rendu déraisonnable le plus honnête des hommes ! 

   Elaine se sentit prête à défaillir. Elle posa les paumes de ses mains sur ses paupières pour effacer cette trouble attraction, mais céda une nouvelle fois à la curiosité malsaine qui l’avait rongée, dès que la religieuse avait ôté son voile. 

   Entre ses doigts, censés la protéger de cette vision infernale, qu’elle écartait malgré elle, la voyeuse détailla chaque parcelle du corps dénudé de la Mère Supérieure. On lui avait dit que cette dernière avait dépassé la quarantaine. Sa peau aurait déjà dû être marquée par les ans. Et pourtant, elle paraissait étonnamment élastique, sans aucune excroissance, sauf au bas de son dos. 

   Là, s’étalant en biais sur une partie des reins, s’étalait un bubon malsain qui jurait avec le reste du corps ; un corps qui échappait comme par miracle, à l’injure du temps. Cette sorte d’abcès s’apparentait à une longue blessure suppurante, excroissance composée de trois pseudopodes phlegmonés.

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(A Suivre)

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"La SNCF a repéré mon adresse IP et c'est ce voyage
que j'ai dû choisir..."


« Ce billet de train coûtait moins cher ce matin » : 
comment déjouer l’IP tracking
Gokan Gunes

   Si vous prenez régulièrement vos billets de train en ligne, vous l’aurez sans doute remarqué: plus vous attendez avant d’acheter, plus le prix augmente. Normal, direz-vous. Plus on approche de la date de départ, moins il y a de places, plus elles valent cher.

   Mais si on vous disait que plus vous vous connectez, plus le prix augmente, alors même que le nombre de places reste constant ? La faute à l’« IP tracking », ou « le pistage d’adresse IP », une technique qui existe depuis le milieu des années 90.

   Comme l’explique le blog SOS conso du Monde, « le principe est simple » : « Quand vous faites une recherche de billets, l’opérateur enregistre cette recherche et l’associe à l’adresse IP du terminal que vous utilisez (ordinateur, smartphone, etc.). Il vous propose alors un prix “p” [...]. Si vous réalisez la transaction, vous payez ce prix “p”, fin de l’histoire.

   Mais si vous n’achetez pas immédiatement et que vous réessayez un peu plus tard, l’opérateur a gardé en mémoire que vous aviez manifesté un intérêt pour ce trajet, et il vous propose alors un prix un peu supérieur “p+e”, ceci afin de susciter l’achat immédiatement en vous laissant penser que le nombre de places diminue et que le prix augmente.

   Et ceci même si aucun changement n’a eu lieu, même si aucun autre client ne s’est manifesté. Il s’ensuit une logique incrémentale : plus vous allez réitérer la simulation, plus le prix va augmenter – toujours par petit palier. L’objectif est très clair : provoquer la vente. Et ça fonctionne très bien. »

   Est-ce légal ? Pour l’instant, oui. L’eurodéputée socialiste Françoise Castex asaisi la Commission européenne ainsi que la Commission nationale de l’informatique et des libertés à ce sujet (CNIL).

   Cette dernière, jugeant que cette pratique « suscite de nombreuses interrogations », a décidé, conjointement avec la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), de « mener une enquête afin de déterminer si les dispositions relatives à la loi “Informatique et Libertés” sont respectées ».

   En attendant, pour esquiver l’IP tracking, un seul moyen : changer d’adresse IP. Afin de vous permettre de partir en week-end sans vous ruiner, Rue89 vous propose quelques techniques simples. Pour vérifier qu’elles fonctionnent, plusieurs sites vous indiquent quelle est votre adresse IP actuelle.

   1/Eteindre, puis rallumer sa box : simple, mais pas toujours possible

    Certains utilisateurs de la Freebox connaissent cette technique. Lorsque l’adresse IP change après chaque redémarrage de la box, on dit qu’elle est dynamique. A chaque établissement d’une connexion, le fournisseur d’accès attribue une adresse IP différente.

   Cependant, les abonnés à la Freebox en zone dégroupée ont par défaut une adresse IP fixe. Les conditions d’attribution d’une adresse IP dynamique ou fixe dépend des opérateurs. L’adresse IP est fixe par défaut, sur demande, voire en payant un supplément. Dans le doute, il faut faire l’essai. Précision utile : il est inutile de se connecter à partir d’un autre ordinateur si celui-ci est connecté à la même box.

   2 / Smartphone et 3G : le fusil à un coup

   Si vous ne possédez pas un smartphone avec une connexion 3G, passez directement au point suivant. Pour les heureux propriétaires, sachez qu’un smartphone peut vous permettre de contourner l’IP tracking.

   En effet, l’adresse IP délivrée par votre fournisseur d’accès 3G est différente de celle délivrée par votre fournisseur wifi. Il est donc possible de comparer les prix des billets sur différents sites avec un ordinateur et de finaliser l’achat avec un smartphone (ou inversement).

   3 / Il a FreeWifi, il a tout compris

   Plusieurs fournisseurs d’accès permettent, grâce à un identifiant et un mot de passe, de se connecter à un réseau sans fil à partir de n’importe quelle box du même opérateur.
   Par exemple, si votre fournisseur d’accès est SFR, vous pouvez vous connecter au réseau SFR wifi public proposé par n’importe quelle box SFR. Autrement dit, vous bénéficierez d’une nouvelle adresse IP.

   Il existe toutefois quelques problèmes. En février 2012, la Fédération France Wireless révélait qu’il existait une faille dans le réseau SFR wifi : lors d’une connexion, vous vous appropriez l’adresse IP du propriétaire de la box. Ce qui peut être potentiellement embarrassant pour lui...

   4 / VPN : surfons heureux, surfons cachés

   Il existe aussi des manières moins artisanales de contourner l’IP tracking. L’utilisation d’un VPN (« virtual private network », ou réseau privé virtuel) permet d’accéder à un serveur doté d’un tunnel sécurisé où les données sont cryptées.
   Le serveur permet, en outre, de bénéficier d’une nouvelle adresse IP, donc d’une nouvelle identité, quand on établit une connexion publique.

   Il existe de nombreux VPN gratuits, qui ralentissent la connexion, ou payants. A noter : les VPN sont légaux – les utiliser pour contourner Hadopi, moins. (...)

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(Ces oiseaux qui pépiaient 
lui donnaient mal au crâne)


VERECUND [adjective] shy; modest; bashful.

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"Tu me mens pas en disant que tu ne m'aimes plus?
- Heu, non... Pas vraiment...
- Tu me mens quand, alors?
- Tu es en train de m'embrouiller, toi..."

Des étudiants détecteurs de mensonges
Jiři Sobota
RESPEKT

   L’année dernière, peu avant Noël, alors que la campagne présidentielle tchèque battait son plein, le candidat Miloš Zeman dut s’expliquer sur la provenance des fonds aidant à financer ses panneaux publicitaires et autres supports de communication qui inondaient alors le pays. Dans les médias, des spéculations allaient bon train sur un possible financement de sa campagne par l’argent de la compagnie pétrolière russe Loukoil. D’un revers de la main, le favori des sondages balaya la suspicion. “Ce que je peux seulement vous dire” dit-il d’un ton pondéré à la télévision,“c’est que la société Loukoil a publié un communiqué officiel, dans lequel elle déclare ne nous avoir jamais rien versé, directement ou indirectement”.

   Miloš Zeman a assené cette affirmation, en se référant de plus à une autre autorité, à travers la position officielle d’une entreprise de premier plan. Même si elle n’évoque rien au modérateur de l’émission, il ne peut bien sûr être tout à fait certain qu’elle n’a jamais existé. Bref, la défense de Zeman est passée.

   Au même moment, à Brno, un groupe d’étudiants suivait l’émission à la télévision. Dès qu’il en eut reçu une transcription, peu après la fin de l’émission, il commença son travail coutumier. Un des membres les plus expérimentés de l’équipe identifia, dans le flot verbal, les affirmations factuelles, c’est-à-dire les déclarations pouvant être vérifiées et contrôlées à partir de sources accessibles au public. L’affirmation concernant l'existence d'un communiqué officiel de la compagnie Loukoil en faisait bien sûr partie.(...)

   La déclaration de Miloš Zeman n’a pas passé le test. Les étudiants de Brno lui ont décerné le label “mensonge” la pire des mentions sur leur échelle d’appréciation. C’est lors de la dernière campagne présidentielle que l’association Demagog.cz a, pour l’heure, signé son plus grand succès. Elle a attiré l’attention des médias de l’establishment. Certains d’entre eux [comme le quotidien Hospodářké noviny et la télévision publique] lui ont commandé des vérifications de déclarations de candidats.

   Pour une association non professionnelle d’étudiants qui, dans sa version tchèque, n’existe que depuis un an, c’est une réussite remarquable. Elle se donne pour mission de vérifier la véracité des propos tenus par les responsables politiques, en particulier dans les débats télévisés. Des politologues constituent le noyau dur de Demagog.cz, qui est financé par la fondation Open Society Fund Praha et le programme Jeunesse en action de l’UE. La société Newton Media aide quant à elle à la transcription des enregistrements des débats.

   Ce sont deux étudiants venus de Bratislava, Ondrej Lunter et Matej Hruša, qui ont lancé le Projet Demagog à l’université de Brno. Parce qu’ils ne supportaient plus l’indigence des débats télévisés en Slovaquie, les deux jeunes gens ont –dès 2010– mis au point, avec des bouts de ficelle, la version slovaque du projet.

   “C’était une de ces idées propres aux étudiant. On suivait les débats télévisés du dimanche qui, en Slovaquie, sont de bien moins bonne tenue qu’en République tchèque. On s’est aperçu que les politiciens les prenaient pour des lieux d’autopromotion, sans que personne en face ne les contredise” se souvient Matej Hruša. C’est lui qui a eu l'idée de s’inspirer des Etats-Unis, où ce que l’on appelle le fact-checking, c'est à dire la vérification par les faits, est en plein essor depuis environ 10 ans.(...)

   Aux Etats-Unis, vers où se portent tous les regards des étudiants tchèques et slovaques, le fact-checking se pratique à une bien plus grande échelle. Le phénomène a explosé autour de 2005, lorsque internet a commencé à tourner à plein régime et que Google est devenu incontournable. Aujourd’hui, il existe aux Etats-Unis plusieurs organisations comparables aux Demagog tchèque et slovaque. Dans certaines d’entre elles, des dizaines de journalistes travaillent. FactCheck.org, par exemple, qui est dirigée par un vétéran de CNN, Brooks Jackson, dispose d’un budget annuel de près d’un million de dollars.

   A Brno et à Bratislava, de telles conditions prêtent à sourire. Mais les deux Demagog sont portés par l’enthousiasme des étudiants et il semble, du moins pour l’heure, que cela leur convienne ainsi. Comme l’explique l’expert Jan Tvrdoň, “notre faculté est en fait un endroit assez spécial. Beaucoup de gens, ici, agissent et s’impliquent dans des projets. Ne vous en faites pas, on sait aussi faire la fête à côté”. Mais dans la pratique, cela ne signifie pas que les résultats des projets américains et d’Europe centrale soient très différents. (...)
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Benoît Barvin