Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

dimanche 19 mai 2013

"Cet oasis de calme dans la ville bruyante, c'était la morgue". Benoît Barvin in "Pensées pensées".

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Pensées pour nous-mêmes:

(NE CONSERVE PAS TA SAGESSE
DANS UN COFFRE)

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LONG RÉCIT AU LONG COURS (1/12)
pcc Benoît Barvin et Blanche Baptiste

   Le père Grangeais est sur le point de mourir. Lui, le confesseur des moniales, commence à ressentir les affres de la mort, et sa foi semble sur le point de vaciller...

ANGÉLUS 
ou 
LES SECRETS DE L’IMPALPABLE



CHAPITRE 5 

   Aidée par Soeur Jeanne de l’Enfant Jésus, Elaine Cantagril apprenait à connaître un peu mieux le couvent. Elle avait la possibilité de participer aux différents services religieux, mais elle avait demandé à en être dispensée pendant quelques jours. La jeune femme se sentait si fragile qu’elle avait peur de fondre en larmes à chaque office. Sa seule activité consistait à prendre le repas de midi et le dîner avec les soeurs. Ces moments privilégiés, les religieuses les passaient à manger en silence, en mâchant consciencieusement leur nourriture pendant qu’une d’entre-elles lisait un chapitre de la vie des Saints. 

   Le couvent se composait de vingt religieuses, parmi lesquelles il y avait deux novices, Soeur Adèle et Soeur Jeanne. Comme cette dernière était la plus jeune, elle devait accomplir les tâches les plus ingrates. Elle briquait souvent les couloirs, étroitement surveillée par Soeur de la Miséricorde ou lisait des pages des Ecrits Saints pendant que les Soeurs mangeaient. Ceci accompli, elle pouvait avaler rapidement un brouet froid composé des restes du repas. 

   Elaine, s’étonnant auprès de Soeur de la Miséricorde du sort fait à la novice, il lui fut répondu que Dieu choisissait les épreuves les plus appropriées afin de forger les esprits rebelles. Intérieurement Elaine trouva cette réponse cruelle, dépourvue d’aménité et elle eut pitié de Soeur Jeanne. 

***

   Cependant, si elle se trouvait dans cet endroit, ce n’était pas pour enquêter sur la vie quotidienne dans les couvents mais pour trouver un peu de calme, et rien ne devait la faire dévier de cet objectif auquel elle se raccrochait, comme un naufragé s’agrippe de toutes ses forces à un morceau d’épave. Mais, en dépit de tous ses efforts, la jeune femme gardait en mémoire les derniers instants de son amant. Cette scène était pareille à une image rémanente à laquelle, hélas, elle ne pouvait pas même échapper pendant son sommeil... 

   Juste avant de mourir, Adrien avait eu un moment de lucidité. Il s’était tout à coup redressé et avait regardé Elaine, droit dans les yeux. En dépit de sa laideur (son corps décharné ressemblait à celui d’un semi squelette en état de putréfaction), de l’odeur pestilentielle qu’il répandait autour de lui et des risques d’infection qui en découlaient, la jeune femme était restée à son chevet. Elle avait passé maintes et maintes fois des chiffons mouillés sur son visage déformé, allant même jusqu’à le laver entièrement, aidée en cela par la mère d’Adrien. 

   Celle-ci exécutait ces tâches en soupirant et en sanglotant, marmonnant que Dieu était bien cruel de leur avoir envoyé une telle épreuve. Parfois, au milieu d’une toilette, elle s’écartait brusquement et, fondant en larmes, elle sortait de la chambre pour n’y revenir que plusieurs heures plus tard. 

   Elaine, quant à elle, gardait les yeux secs, se persuadant chaque jour qu’il s’agissait d’un horrible cauchemar et qu’elle finirait bien par se réveiller. Quand elle lavait l’homme qui avait été son amant, les odeurs de pourrissement ne faisaient plus frémir ses narines et elle agissait de manière mécanique, comme si elle décapait la peau d’un mouton dont la fourrure était trop fournie. Cependant, dans ce cas précis, la dite fourrure s’appelait peau et, dessous, il y avait un amas sanguinolent qui palpitait d’une horreur sans nom. 

   Le docteur appelé en consultation ayant déclaré forfait, Elaine avait pressé la famille d’Adrien de faire appel à de grandes sommités. 

   « On ne peut pas laisser Adrien dans cet état ! avait-elle plaidé. Son corps n’est plus que plaie. Je suis sûre qu’à Montpellier il y a des spécialistes qui pourraient l’aider, le soigner, le guérir peut-être... » 

Mais l’argent manquait et la mère du jeune homme préférait aller prier à l’église voisine. La famille d’Adrien était profondément religieuse et Elaine avait compris que, pour tous ses membres, il s’agissait d’une punition divine. Le fils n’avait-il pas fauté avec elle avant le mariage ? Ce qui lui arrivait, pour cruel qu’il apparaissait, était cependant une juste punition. 

   La veille, le curé avait donné les derniers sacrements au mourant, en ne s’attardant pas outre mesure, ce qu’avait bien remarqué Elaine. On l’avait faite sortir de la chambre et ce n’est qu’après le départ de la famille, qu’elle avait senti ses joues mouillées par les larmes qui ruisselaient.(...)

***

(A Suivre)


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"Alors... Pfff... Comme le disait
Kierkegaard... L'un est dans... Pfff...
l'autre... et réciproquement..."


#BARBARA STANWYCK#CLASH BY NIGHT#1952


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"Si je sens le vent sous ma jupe?
Hihihi... Alors c'est pour ça que vous
m'avez dit de poser ma culotte, hein? Hihihi..."


Joan Crawford on the set of Dream of Love, 1928


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"Ma Maman elle a dit que les chiens empaillés,
y font pas de crottes partout...

Dorothy Dandridge, photographed by Walter Carone, 1955.


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"Oh Mon Dieu! L'Ombre de la Libre Concurrence 
vient me demander des comptes!"


Barbara Stanwyck in “Sorry, Wrong Number”, 1948.


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Jacques Damboise

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