Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

samedi 25 mai 2013

"Il changea d'avis sur la vie quand il mourut". Benoît Barvin in "Pensées pensées.

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Pensées pour nous-mêmes:

(SELON TON HUMEUR,
TU AIMERAS DANS L'OISEAU
SES AILES OU SES SERRES)

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LONG RÉCIT AU LONG COURS (1/18)
pcc Benoît Barvin et Blanche Baptiste



   Dans le village où se trouve la boutique de l'apothicaire du village, la jeune Elaine Cantagril trouve l'atmosphère pesante et insidieuse...

ANGÉLUS
ou
LES SECRETS DE L’IMPALPABLE



Giovanni-Battista Tiepolo-1726-Edward Carlile

CARNET DE SOEUR CAMILLE DE L’INCARNATION
(10 août 1876.)
(quatorzième anniversaire de mon frère bien-aimé)

   Cela fait un mois que je n’ai rien noté dans ce journal et pour cause... J’étais trop soucieuse de la santé d’Angélus. Maintenant que je sais qu’il est sauvé, je peux à nouveau prier et écrire.

   Le jour de son accident, nous étions toutes au réfectoire et venions de réciter le Bénédicité. Soudain, des coups violents furent frappés au portail d’entrée.

   - Vite mes Soeurs, aidez nous, Jean est blessé !

   En fait, mon frère était gravement brûlé et il hurlait de douleur. La passeuse de feu avait essayé de le calmer mais en vain. Le docteur Gagey, en visite, allait arriver.

   On conduisit le brûlé à l’infirmerie où je me chargeai de lui ôter sa chemise et le reste de ses vêtements. Le tissu collait tant à la peau que je ne parvenais qu’à lui soutirer de plus grands gémissements. On apporta de l’eau fraîche et de l’huile de millepertuis. Sous l’effet de la douleur Angélus, malgré mes précautions, ne tarda pas à s’évanouir.

   - Qu’est-il donc arrivé à ce garçon ? demanda le docteur dès qu’il arriva.

   Les gens du quartier qui l’avaient amené, dirent qu’il avait trébuché dans un baquet d’eau bouillante près du lavoir. C’était la période des grandes lessives de blanc et les lessiveuses étaient toutes en ébullition. Ce n’était pas de chance, vraiment. Thérèse, Joseph et Germaine qui, eux aussi, travaillaient au lavoir ce jour-là, opinaient de la tête, mal à l’aise.

   A cet instant, je pensai mon frère perdu. D’ailleurs, le docteur sembla très inquiet en voyant l’état de son dos, de son bras gauche, ainsi que les larges et profondes brûlures de son visage et de ses jambes. Sa chair était boursouflée et elle évoquait les coulées de lave d’un volcan en éruption. 

   Il y avait partout des cloques qui frémissaient, agitées par une vie invisible ; des suintements qui paraissaient se frayer un chemin comme le plomb l’aurait fait mais, à chaque avancée, mon pauvre frère hurlait et cherchait à frotter son épiderme martyrisé. Nous n’étions pas trop de quatre pour nous occuper de lui, effrayés à l’idée qu’en le tenant, nous lui faisions très mal.

   - Il lui faudra des soins constants, des pommades et... des prières, mes Soeurs. Je vous le confie.

   Le docteur s’empressa de rédiger une ordonnance afin que l’apothicaire puisse composer différents mélanges qui calmeraient la douleur et permettraient, peut-être, d’aider à la cicatrisation. 

   Quant à moi, je demandai à Soeur Marie de fournir à cet homme de sciences nos meilleurs produits et les plantes les plus fraîches. Je désirais de toute mon âme qu’Angélus guérisse, qu’il retrouve au plus vite la beauté qui, pour l’instant, s’était en partie retirée de son corps.

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(A Suivre)

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Bacchus par Millot

Le banquier à l’agriculteur : 
« Vous voulez faire du bio ?
Je ne vous prête pas d’argent »
Antonin Iommi-Amunategui

   (...) Alexis et Emilie Porteret sont viticulteurs à Arbois dans le Jura, installés sur leur propre domaine de 3 hectares depuis 2010.

   Après son bac, Alexis prépare un BTS dans l’industrie et il se retrouve en stage au Havre, à raffiner du pétrole. Dès lors, il sait qu’il veut changer de branche et devient bientôt «tâcheron» chez le viticulteur Pascal Clairet (Domaine de la Tournelle). Pascal, passionné, transmet « le virus » à Alexis, qui part faire un BTS « viti-oeno » à Beaune, en Bourgogne. 

   Dans l’ensemble, c’est plutôt une bonne expérience : « Mais on se sent un peu à part... Les Bourguignons n’aiment pas trop les Jurassiens, et encore moins les Jurassiens bio ! »

   Le couple arrive à Arbois en 2007. Alexis a le BTS en poche, reste à trouver où et comment s’installer. Une opportunité se présente : les vignes, le bâtiment pour vivre et travailler sur place. Le projet se monte, Alexis et Emilie commencent à démarcher les banques. Pas évident pour des jeunes sans apport, surtout quand on veut faire bio :

   « Le banquier ne veut pas qu’on s’installe en bio : pour lui, il y a trop de risques, pas de rendements... On hallucine. Mais Pascal nous remotive, et on demande la conversion dès le début, en 2010. Le banquier ne l’apprendra qu’un an plus tard, quand il nous a vus sur la liste du Nez dans le vert [un salon des vins bio, ndlr] ! »

   Depuis, tous les ans, ils rentrent une « belle qualité de raisins », avec des rendements constants de 35 hectolitres par hectare (n’en déplaise au banquier), et ce sans aucun intrant chimique : « Depuis 2012, toutes les cuvées sont vinifiées sans soufre. » (...)
Lire sur:
http://blogs.rue89.com/no-wine-is-innocent/2013/05/20/le-banquier-lagriculteur-vous-voulez-faire-du-bio-je-ne-vous-prete-pas-dargent-230341

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(Les oiseaux de proie surveillaient comme
la prunelle de leurs yeux les batteries
de mitrailleuses qui leur amenaient
leur nourriture quotidienne...)


"Pour que Pôle Emploi ne me réclame pas d'argent,
j'ai trouvé la solution..."

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Ces millions d'euros que Pôle Emploi 
réclame... aux chômeurs
 Martine Gilson

   Depuis peu, Jean, 31 ans, vit seul dans son studio de Maurepas, dans les Yvelines. Son épouse est partie chez sa mère, avec leur bébé, pas loin de là. Impossible de les nourrir. Lui-même ne prend qu'un repas par jour, une omelette en général. Câbleur en contrat à durée indéterminée dans une fabrique de machines agroalimentaires, il s'est inscrit à Pôle Emploi en 2009 quand l'usine s'est délocalisée à Angers. Il n'a pas pu suivre, faute de trouver un logement social. Depuis, il passe de mission d'intérim en mission d'intérim. Aujourd'hui, à nouveau demandeur d'emploi, il perçoit en moyenne 800 euros par mois. "Mais il y a le loyer, 400 euros par mois à payer, et l'électricité avec l'hiver qui se prolonge."(...)

   (...) Cauchemar supplémentaire : au début de l'année, il a reçu une lettre recommandée de Pôle Emploi lui demandant de rembourser... 3.300 euros pour "allocations indues". Explication : quand il termine une mission, Jean se déclare à nouveau chômeur, donc pense avoir droit à une indemnisation immédiate. Le problème, c'est que, conformément à la loi, l'entreprise d'intérim qui l'a employé, comme toutes les autres avant, ne déclare sa fin de mission qu'une semaine plus tard... "Je l'avais oublié, dit-il. C'est vrai que lors de mon premier rendez-vous, le conseiller de Pôle Emploi m'en avait parlé. Je ne leur en veux pas, ils font ce qu'ils peuvent !"

   Le 4 avril dernier, Jean a écrit à son agence pour demander un étalement de sa dette. Réponse favorable : il doit restituer 133 euros par mois, pendant deux ans. Mais c'est encore trop : "Je ne peux pas", dit-il simplement.(...)

   On appelle ces sommes à rembourser les "indus", depuis qu'en 2010 un demandeur d'emploi s'était donné la mort après avoir reçu une lettre recommandée de Pôle Emploi lui réclamant un "trop-perçu" de 8.944,70 euros. Selon l'ancienne ANPE, ils sont 500.000 aujourd'hui en France à avoir accumulé des dettes avec cet organisme. Pour un montant moyen de 596 euros et un total de 300 millions d'euros.

   Des tricheurs, ceux qui touchent ces "indus" ? Non, répond-on catégoriquement à la direction de Pôle Emploi. Chez nous, les fraudes s'élèvent à 0,1% de la masse salariale ! Le problème, c'est l'augmentation massive des salariés en "activités réduites" [1.545.000 fin mars, NDLR], CDD ou intérim. Notre réglementation est devenue très complexe. Il y a les règles générales et les cas particuliers, difficiles à expliquer. Nous devons faire des efforts de transparence. Nous avons commencé, avec des simulations de situations sur internet. Mais il faut continuer." (à appliquer des règlements ineptes?)
Lire sur:

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Luc Desle

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