Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

mercredi 29 mai 2013

"Il la poursuivait de ses assiduités, déguisées en billets de banque". Benoît Barvin in "Pensées pensées".

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Pensées pour nous-mêmes:

(N'ATTENDS PAS DU TEMPS
QU'IL T'ATTENDE)


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LONG RÉCIT AU LONG COURS (1/22)
pcc Benoît Barvin et Blanche Baptiste

   Dans cet étrange couvent où s'est réfugiée la jeune Elaine Cantagril, pour se consoler de la mort d'Adrien, son bien-aimé, la Mère Supérieure se livre à d'étranges simagrées sous la lumière crue de la lune...

ANGÉLUS 
ou 
LES SECRETS DE L’IMPALPABLE



   Une fois encore, les propos de Soeur Jeanne lui revinrent en mémoire. Elle porte un cilice, avait dit la jeune novice, et cela pour racheter les fautes des pécheurs, à n’en pas douter. 

   Cette boursouflure de peau sanieuse semblait être le résultat de mystérieuses griffures. Mais avec quoi la Supérieure s’abîmait-elle la chair ? Quel terrible instrument de torture utilisait-elle pour qu’il lui procure une blessure si malsaine ?

   Par contraste, le reste du corps apparaissait d’une surprenante beauté. Les jambes de la religieuse étaient élancées, les mollets bien galbés et elle avait des pieds parfaitement tournés. Sœur Camille ressemblait à une toute jeune fille dont la préoccupation aurait été l’adoration narcissique de son corps… s’il n’y avait eu cette terrible plaie, portée comme une oriflamme.

   « Ma Mère, que vous arrive-t-il ? » pensa Elaine. « C’est péché que d’offrir ainsi son corps aux caresses du vent et au regard de l’astre de la nuit. »

   La jeune femme frissonna. En dépit du châle, elle se sentait glacée. La religieuse, après une courte danse, écartait maintenant bras et jambes et paraissait s’offrir à un quelconque amant invisible. Les yeux clos, elle ne bougeait plus. 

   Elaine, submergée par une brusque aversion, se détourna et se mit à réciter un « Pater Noster » avec ferveur.

   La prière lui fit du bien. Quand elle osa de nouveau regarder, elle aperçut la religieuse qui, agenouillée, se penchait en avant, les bras tendus, dans une attitude d’adoration païenne.

   Son aversion se transforma en effroi. La lumière de la lune se fit tranchante et donna soudain à ce spectacle une netteté chirurgicale. A chaque mouvement, la peau de la Supérieure paraissait se friper, se froissant comme un tissu dont on pressent qu’il finira par se déchirer, à force d’être manipulé. 

   Elaine songea à une mue d’un nouveau genre, s’attendant à tout instant à ce que la religieuse déchire cette enveloppe corporelle et apparaisse enfin, transformée, nouvelle espèce destinée à rendre à Dieu un hommage dont elle doutait, cependant, qu’il soit réellement Chrétien.

   Se pouvait-il que sous cette peau qui se chiffonnait, il y en eût une autre, écailleuse par exemple, à moins qu’elle ne fût aussi dure que celle de certains habitants du village ? 

   « Je suis folle, balbutia Elaine. Folle... »

   Et les larmes coulèrent de ses yeux, car tout se mêlait : ce corps dénudé dans une offrande païenne ; la main de l’apothicaire qu’elle voyait griffer le tissu moiré de l’étalage et, enfin, la chair abîmée, souffrante et pustuleuse de son Adrien agonisant.

   « Je suis folle » répéta-t-elle, en s’enfonçant les ongles dans sa chair, incapable cependant de se détourner du spectacle offert par la Mère Supérieure.

   Elaine aurait tant voulu que ce spectacle impie se dilue ; que la silhouette de la religieuse s’efface... Qu’il n’y ait plus, à la place, que cette jolie portion de jardin avec cette délicieuse margelle en pierre du puits. Elle irait s’asseoir sur le banc et se laisserait voguer dans un vague bien-être dont, depuis la mort de son amant, elle ne connaissait plus le goût si suave...

   Mais la jeune femme ne rêvait pas. La Mère Supérieure était bien présente, dans son obscène nudité et, à chaque mouvement, c’est toute sa peau qui se fripait, non seulement du côté de son échine, mais également sur ses cuisses. On avait l’impression qu’une main invisible maltraitait cette chair, comme si elle voulait réduire à néant une œuvre qu’Elaine pressentait, de plus en plus, comme étant celle de Satan.

   Une sueur glacée coulait le long de sa colonne vertébrale. Elle n’en pouvait plus. Ce spectacle la submergeait de dégoût et elle ne désira soudain plus qu’une seule chose : se fondre dans la nuit afin de regagner au plus vite sa cellule, pour s’y recroqueviller... Ne plus penser... Oh, surtout, ne plus penser ! 

   Cependant la lumière de la lune devenait de minute en minute plus ardente, et chaque détail ainsi mis en valeur prenait un relief terrifiant. La jeune femme fut persuadée qu’un effroyable mystère se cachait derrière l’attitude impudique de la Mère Supérieure, mystère dissimulé dans les propos de Soeur Jeanne et des deux vieilles de l’église. 

   Elle fut alors frappée par cette évidence : ce mystère avait quelque chose à voir avec la mort d’Adrien car, derrière l’étrange aspect juvénile du corps quarantenaire de Sœur Camille de l’Incarnation, un terrifiant secret se dissimulait. Un secret qu’elle devait, coûte que coûte, découvrir.

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(A Suivre)

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"Tu vas parler, oui ou m...?"


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Jacques Damboise

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