Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

jeudi 13 juin 2013

"Le sédentaire avait pourtant des idées très mobiles". Benoît Barvin in "Pensées pensées".

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Pensées pour nous-mêmes:

(TU N'ES QU'UN MORT EN SURSIS,
ET ALORS?)

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LONG RÉCIT AU LONG COURS (1/36)
pcc Benoît Barvin et Blanche Baptiste


   Angélus Galin est allé en Corse afin de parfaire son don... 


ANGÉLUS 
ou 
LES SECRETS DE L’IMPALPABLE



CARNET DE SOEUR CAMILLE DE L’INCARNATION

(mai 1877)

   Ces fêtes de Pâques ont été pour moi d’une tristesse infinie. J’avoue n’avoir plus goût à la vie depuis que mon Angélus est parti. Je relis sans cesse la lettre où il me dit de garder confiance, mais le réconfort qu’elle m’apporte est de courte durée. Heureusement, je ne suis plus chargée d’assurer les classes aux fillettes. Soeur Marie s’en occupe avec Soeur de la Miséricorde. Je n’aurais pas supporté de côtoyer celles qui, de près ou de loin, ont pu être mêlées au supplice de mon frère.

   Le Père Grangeais a fait en sorte que je sois attachée à l’officine où je sélectionne les plantes médicinales. Leur contact me calme et me rappelle tellement Angélus que je souffre un peu moins de son absence. J’essaie d’ailleurs de suivre ses conseils et d’enrichir mon esprit. J’ai, de ce fait, l’impression d’être encore plus proche de lui. 

   Avec l’accord de l’évêché, notre congrégation, compte tenu des revenus que cela lui procure, a décidé d’étendre nos activités en matière de pharmacopée. Nous continuerons d’herboriser mais de façon plus intensive ; de même, nous allons faire pousser spécialement des aromates dans le jardin, et ceci afin de fournir non seulement le pharmacien du bourg, mais aussi la droguerie centrale de Clermont qui s’est industrialisée depuis peu. Ce qui fait que les greniers où nous mettons nos plantes à sécher regorgent de mauves, de bourrache, de camomille, de verveine, de sauge, et de mille autres senteurs de notre région. 

   De plus, il est convenu que nous commercialiserons certaines de nos préparations, comme nos différentes poudres à base de valériane, et aussi une crème calmante à l’arnica. Tout cela me fait très plaisir car j’ai l’impression, quand je me trouve au milieu de ces herbes qui ont passé tant de nuits à la belle étoile, de respirer le même air qu’Angélus.

   Cependant, hélas, je sens bien que rien ne pourra remplacer sa présence. J’aimerais tant savoir comment il occupe ses journées, s’il arrive à se débrouiller pécuniairement, et s’il ne souffre plus des séquelles de son accident. Je cherche dans la lecture des Saintes Écritures quelques consolations, et s’il m’arrive parfois de tomber sur un passage capable de calmer mon angoisse et ma peine, j’avoue que la plupart du temps je ne vois dans ces épîtres, évangiles et psaumes, que des phrases dénuées de sens, incapables d’éclairer les ténèbres dans lesquelles j’évolue depuis l’été dernier. 

   Par moment, j’ai l’impression d’avoir une vision nette des choses, de pouvoir jouir de la vie que le Seigneur m’a offerte, sans avoir à me poser de questions culpabilisantes. A d’autres moments, au contraire, je suis persuadée d’être sous l’emprise du Démon, constamment sous le regard d’un Dieu vengeur, tous deux acharnés à vouloir ma perte. 

   Dans ces instants, je ne sais plus que faire. Mes actes de contrition, mes jeûnes prolongés ne font que fatiguer et mon corps et mon âme. Mon esprit, lui, reste solidement arc-bouté à ce silence que l’on m’a demandé d’observer, silence qui fait de moi une pécheresse que Dieu ne peut que honnir. Mais je ne peux trahir l’amour que j’ai pour Angélus, cette fleur poussée par erreur dans l’immonde bouge qu’est la vie à Fontseranne et qui a failli en mourir. Le coeur écartelé, je chemine sur un chemin escarpé où Bien et Mal se sont ligués pour me faire chuter. 

   Comment pourrais-je me délivrer de ces contradictions, seule, au milieu de tant d’austérité ? J’ai peur de devenir folle...

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(A Suivre)

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"Alors, la princesse?
- Oui?
- Tu te l'es... Heu...?
- Oui?
- Oui?
- J'attends... Je me la suis quoi?
- (soupirs)"



Les milles vies de la comtesse du Luart
Virginie BOUYX

   (...) Il est des vies qui sont comme des romans. À travers cette biographie bien documentée, Guillemette de Sairigné retrace celle de Gali Hagondokoff, devenue Leila du Luart. Au fil du récit, elle raconte une épopée qui mènera la jeune aristocrate russe née au tournant du siècle de Petrograd à Shanghai, en passant par l'Amérique, pour finalement arriver jusqu’à Paris. En filigrane, il s'agit aussi d'analyser l'engagement de Gali Hagondokoff dans le secours aux bléssés de guerre, un engagement presque humanitaire qui commence pour elle à partir de la Guerre d'Espagne.

   L’enfance de Hala – surnommée Gali – Hagondokoff, née en 1898, d’un père officier issu de la plus vielle aristocratie Khabarde dans le Caucase Nord et d’une mère appartenant à une vielle dynastie militaire pétersbourgeoise d’origine allemande, laisse présager bien des voyages entre la Mandchourie où son père est en charge de la protection du chantier du Chemin de fer de l’Est Chinois, Saint-Pétersbourg, la Montagne Sainte Geneviève, et les terres familiales de Kamenomost, près de Kislovodsk dans le Caucase

   Une enfance qui bascule, comme beaucoup, avec les troubles du début du XXème siècle. Durant la première guerre mondiale, dans le Caucase, Gali, à peine sortie de l’adolescence, et sa sœur ainée offrent leurs services comme infirmières à l’hôpital militaire. C’est là que Gali rencontre son premier mari, Nicolas Petrovitch Bajenoff, un jeune officier grièvement blessé. Elle le suit à Saint-Pétersbourg, rebaptisée Petrograd au début de la guerre, où ils se marient sur fond de révolution. En janvier 1918, le couple fuit la ville dans laquelle la famine ne va pas tarder à faire rage. Tandis que son époux rejoint l’Armée des Volontaires, Gali retourne à Kislovodsk où se retrouve le tout Petrograd, et donne naissance à un fils, lui aussi prénommé Nicolas, sur les terres familiales. 

   Elle reprend la route fin 1919 pour rejoindre son mari, et tous deux repartent, non vers Constantinople comme beaucoup des réfugiés russes, mais vers l’Est. Leur voyage, véritable épopée de plusieurs mois, les mènera jusqu’à Harbin, la ville chinoise que Gali a vu, enfant, se construire sur le tracé du Transmandchourien. De Harbin, où Nicolas travaille pour la Banque russo-asiatique et où Gali fait ses premiers pas dans le milieu de la mode, le couple gagne bientôt Shanghai, plus sûre. Gali y fréquente le cercle français et est embauchée comme mannequin chez Paris Couture, qui présente les modèles de Chanel. Mais leur mariage bat de l’aile. Divorcée, Gali finit par s’embarquer en 1922 avec son fils pour Paris, via l’Amérique où elle retrouve un admirateur rencontré à Shanghai qui léguera à son fils de quoi vivre à l’abri du besoin.

   Dans le Paris des Années folles, la "touche russe" est à l’honneur. Gali, qui a à peine 25 ans, y retrouve sa famille, réfugiée en France. Forte de son expérience shanghaienne, elle est, comme d’autres aristocrates russes, embauchée comme mannequin chez Chanel. Elle devient ensuite parfumeuse à Deauville pour Paul Poiret, avant de retourner à Paris où elle ouvre sa propre boutique de mode et acquiert la nationalité française. En 1934, après s’être convertie au catholicisme et se prétendant veuve, elle épouse un jeune aristocrate, le comte Ladislas du Luart. Elle adopte le prénom d’Irène, très vite remplacé par celui de Leila qu’elle gardera jusqu’à sa mort, comme pour signifier qu’une nouvelle vie s’ouvre devant elle.

   Et en effet, avec la guerre d’Espagne, Gali Hagondokoff, devenue Leila du Luart, entre dans une nouvelle phase de son existence. Marquée par le souvenir de la révolution russe, elle s’engage du côté des nationalistes, mobilisant des fonds pour équiper et distribuer des ambulances qu’elle conçoit dans le but d’opérer les soldats les plus gravement touchés au plus près des zones de combats et de multiplier ainsi leurs chances de survie, et participant elle-même aux soins des blessés. Une aventure qu’elle évitera de mentionner par la suite puisqu’elle n’y était pas du "bon côté" mais qui jette les bases de la formation chirurgicale mobile qu’elle crée avec l’aide de donateurs – y compris américains – à l’approche de la Seconde Guerre Mondiale. 

   Formation qui participe à la "drôle de guerre" puis aux campagnes de Tunisie, d’Italie et de France, et va jusqu’en Autriche. Après la Libération, Leila du Luart ne reste pas inactive bien longtemps. Anéantie par la mort tragique de son fils, elle reprend du service en Algérie, organisant un centre de repos pour les jeunes appelés en permission qui ne peuvent rentrer en métropole. Ni l’âge, ni la fin des hostilités ne la feront quitter totalement cette vie-là : marraine du 1er Premier Régiment Etranger de Cavalerie dès 1943, elle se consacrera à ses filleuls jusqu’aux dernières années de sa vie.

   Décédée en 1985, Leila du Luart, l’une des femmes les plus décorées de France, "icone de la Légion étrangère", reçoit les derniers honneurs aux Invalides. (...)




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"Révolution Femem!
- Mon Dieu, elle a des bas filés... 
Quelle jeunesse..."

france-durant-le-hellfest-le-plus-grand-festival-francais-pour-les-fans-de-metal-
cette-jeune-femme-exprime-son-enthousiasme-en-courant-nue-devant-la-foule-photo-afp-frank-perry 

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(Ancienne jeunesse fuyarde revenant au bercail la q... entre les jambes)

“La grande fuite de la jeunesse”

   (...) Plus de 70% des 2 millions d’émigrés polonais sont âgés de 39 ans et moins, révèle Rzeczpospolita qui commente les derniers chiffres publiés par le Bureau central des statistiques (GUS).

   "Ces chiffres sont consternants. Nous perdons notre sang", déplore Krystyna Iglicka, professeur de démographie et directeur de l’université Lazarski, qui note qu'il s'agit là d'"un exode sans précédent" des jeunes Polonais à l’heure où les chiffres des naissances sont dangereusement bas.

   D’autres spécialistes soulignent que le manque de jeunes gens créatifs "qui n’ont pas connu le socialisme et qui étaient notre espoir" se traduit par "une croissance économique plus basse, moins de consommation, une réduction du potentiel de développement tout comme des dépenses sociales plus élevées". (...)



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Luc Desle

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