Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

lundi 19 août 2013

"Ce gobeur de mouches gobait également les émissions de télé-réalité". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet".

@@@
Pensées pour nous-mêmes:

(APPRENDS A TON ESPRIT
A VOGUER SUR L'AILE DU VENT)

@@@

"Mon Dieu, cachez les agissements de la NSA,
que je ne saurais voir..."


Vanity Fair Outtake #7
photo by Mark Shaw
1953


@@@

"Ainsi donc, les comptes de ces JO sont au rouge...
- A votre avis?"


JO, Coupe du monde, Euro : 
un gouffre financier, forcément ?
Jean Saint-Marc 

   (...) Deux cent milliards de dollars. Selon une étude du cabinet Deloitte, c’est ce que le Qatar prévoit de dépenser pour organiser la Coupe du monde de football 2022. Un chiffre qui rend tous les autres dérisoires. Au Brésil, le coût de la Coupe du monde est pour l’instant estimé à 11 milliards d’euros : trois fois rien comparé au Mondial qatari mais suffisant pour éveiller la colère. Parmi les principales revendications des manifestants au Brésil, le coût des événements sportifs – Coupe du monde puis JO – organisés en 2014 et 2016.

   Notamment parce que les budgets de rénovation des stades ont explosé : les travaux du stade Mané-Garrincha, par exemple, à Brasilia, devaient coûter 250 millions d’euros. La facture définitive se chiffre à plus de 500 millions.

   Pour les prochains JO d’hiver, organisés à Sotchi (Russie), la situation financière est encore pire : de 12 milliards de dollars, le budget des JO 2014 est passé à 50 milliards, un record absolu dans l’histoire des Jeux.

   Un phénomène classique : les coûts prévus initialement sont souvent dépassés. Quand une ville se porte candidate, elle doit proposer une étude estimant les coûts et les retombées de l’événement.(...) 

   (...) Joint par Rue89, l’économiste du sport Wladimir Andreff explique que ces études sont « la plupart du temps faites n’importe comment » pour trois raisons :

   / la première est politique : « Il y a des conflits d’intérêts, tout simplement. Les sociétés de consulting ne peuvent pas remettre aux maires des études facturées quelques millions d’euros et qui disent “Laissez tomber, c’est un mauvais projet”. Elles ne seraient plus jamais sollicitées... » ;
   / la deuxième est méthodologique : "L’étude d’impact économique compte souvent des choses qui ne devraient pas être comptabilisées. Par exemple, pour les JO d’Athènes, comme pour la Coupe du monde en Afrique du Sud, les études prévoyaient un boom du tourisme grâce à l’événement, alors qu’il y a eu une chute du nombre de touristes en Grèce l’année des Jeux."
   / Il y a aussi des effets de substitution : tout ce que les gens dépensent est comptabilisé comme revenus pour les Jeux mais on oublie de se demander ce que les gens auraient fait de leur argent si les Jeux n’avaient pas été organisés

   « Il y a enfin un vice plus fondamental, ce qu’on appelle la malédiction du vainqueur de l’enchère. Le meilleur moyen de gagner, c’est de tricher un peu, de biaiser l’information. La ville qui est choisie en fin de compte est “piégée” : elle obtient les Jeux, mais elle obtient aussi un déficit financier quasi certain. » (...)

   (...) /Les coûts d’organisation sont pris en charge par le CIO, qui abonde le comité d’organisation des Jeux avec les droits de retransmission, les revenus apportés par les sponsors, etc.
   / le coût des équipements sportifs : le CIO y participe, mais les collectivités locales règlent une bonne partie de la facture ;
   / les coûts des infrastructures non-sportives : aéroports, RER, autoroutes, etc. Entièrement pris en charge par les collectivités, ce sont principalement eux qui provoquent les dépassements de budgets.

   Souvent, les recettes directes – billetterie, droits télé, sponsors – ne parviennent pas à couvrir les coûts d’organisation, sans même parler des dépenses d’infrastructure.

   Et quand le comité d’organisation est déficitaire, c’est la municipalité qui doit rembourser. Le record en la matière est détenu par les JO de Montréal, en 1976. Les contribuables québécois ont fini de les payer trente ans plus tardParmi les éditions récentes, les comités d’organisation des Jeux de Sydney, Salt Lake City, Athènes, Turin ou Vancouver ont eux aussi été déficitaires.

   Mais les défenseurs des Jeux assurent qu’à long terme, les Jeux sont généralement rentables pour l’économie du pays grâce aux recettes indirectes qu’ils génèrent. (...) 

   (...) C’est par exemple ce qu’assurent les organisateurs des JO de Londres. Un an après, le gouvernement britannique affirme que les retombées des Jeux se chiffrent à 9,9 milliards de livres alors qu’ils en ont coûté 9. Certes ils devaient coûter initialement 2 milliards... Mais tout va bien puisque les retombées sont plus importantes que prévu. Trop beau pour être vrai ? C’est le point de vue de Wladimir Andreff:

   « Dans son dossier de candidature, Londres parlait de 2 milliards de livres de retombées positives. [...] Depuis la fin des Jeux, les organisateurs, les ministres affirment que les retombées se situeront entre 10 et 16 milliards de livres... Simplement pour essayer de dire que les coûts sont couverts. » L’économiste regrette l’absence d’études indépendantes pour étayer ces affirmations :

   « On fait faire des études avant pour promettre des Jeux magnifiques... Mais après l’événement, on se borne à des déclarations de ministres ! »

   A défaut d’études systématiques et objectives sur la rentabilité à long terme de ces évènements sportifs, le débat sur leur pertinence pour l’économie d’un pays ne sera jamais tranché. On peut donc déjà anticiper les polémiques sur l’organisation de l’Euro 2016 en France. (...)

Lire la suite sur:

@@@

(Sous le chapeau la plage...)



@@@
Luc Desle

Aucun commentaire: