Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

jeudi 1 août 2013

"Il avait la tête farceuse, le clown de ce petit cirque". Benoît Barvin in "Pensées pensées".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LE TEMPS NE COMPTE PAS,
TOI SI)

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(L'assemblée de requins applaudit à tout rompre
ce nouveau numéro alléchant)


(Source: adavistoremember)

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(Africaine "moderne" vue par les Occidentaux)



Mon Afrique n'est pas 
celle des maîtres du "Je"
Rokia Traoré
Auteur, compositeur malienne


   (...) Il y a quelques semaines j'ai visité au Tate Modern à Londres les expositions d'œuvres d'art de deux artistes africains : Ibrahim El-Salahi (Soudan) et Meschac Gaba (Bénin). Deux hommes dont tant le travail artistique que la réflexion intellectuelle qui l'accompagne méritent d'être mis en valeur au moins autant que les conflits sur leur continent sont mis en avant par les médias dans le monde développé, ces pays du G8, les maîtres du "Je".

   Le politiquement correct protège le principe du "on est infaillible" des maîtres du "Je" dont les erreurs, détruisant des milliers de vies humaines en Afrique, ne sont jamais assumées. Cependant, il arrive que le politiquement correct soit ébranlé par des actions de ses propres maîtres, ainsi l'intervention militaire dirigée par la France au nord du Mali n'est pas aussi facile à protéger que les conséquences de la stratégie qui a été décidée pour mettre fin à la dictature de Kadhafi. Il est vrai que la notion d'erreur est relative. Tant que la sécurité et le bien-être sont assurés pour les électeurs dans le monde développé, il n'y a pas d'erreur.

   Dans les pays des maîtres du "Je", les médias écrivent et montrent de l'Afrique ce qui est le moins susceptible de leur faire perdre leur clientèle: consommateursn lecteurs et téléspectateurs du monde développé. L'Afrique des guerres, de la misère, l'ancestral folklore africain et l'Afrique préhistorique, continent mère des grands singes, se vendent bien auprès des consommateurs du monde développé. La réalité d'une Afrique dynamique, actuelle et positive est moins attirante.

   Dans le monde développé, le consommateur est sacré, on lui donne ce qu'il demande pas plus ni moins. Une image de l'Afrique dans sa forme préhistorique et ses réalités les plus négatives intéresse à la fois le client paternaliste, défenseurs des valeurs africaines polluées par le contact européen, et le client nationaliste européen, ainsi réconforté dans sa conviction d'une Europe qui doit à présent se décharger du poids de cette Afrique qui n'avance pas, et s'occuper de la sécurité et du bien être en son sein. (...)

   (...) Ma peine est profonde de sentir la négativité et/ou la désuétude de l'image d'Afrique qu'ont bien souvent ceux de mon autre moitié. Car je suis bien africaine, mais également européenne, pas par ma double nationalité qui n'est qu'une banale décision administrative, mais par le vécu.

   Mon Afrique est celle d'une Africaine. L'Afrique des difficultés mais également celle d'Africains dignes et forts. Mon Afrique est celle d'Ibrahim El-Salahi et Meschac Gaba, celle de Fatou Diom, celle de Ntone Ejabe avec Chimiranga à Cape Town, celle d'Africains connus ou anonymes qui progressent et croient au progrès en Afrique. (...)


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"Ton nom? Je l'ai sur le bout de ma langue..."



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Benoît Barvin

2 commentaires:

les cafards a dit…

je vais me faire un plaisir de suivre ces liens

Benoît Barvin, Blanche Baptiste, Luc Desle, Jacques Damboise, Nadine Estrella a dit…

Vous ne le regretterez pas! Amicalement, toute l'équipe.