Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

vendredi 23 août 2013

"Le chocolat Bamboula attaqua devant les tribunaux la fonderie africaine qui l'avait nommé ainsi". Jacques Damboise in "Pensées inconvénientes".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LE SAGE MARCHE PIEDS NUS
DANS SA TÊTE)

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"Oh... T'as une tache...
- Où?
- Là... Juste là..."

Freddie Mercury signing a stripper’s ass.
(via marcuku)

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"Les yeux dans les yeux,
sachez que je n'ai pas,
que je n'ai jamais eu,
que je n'aurai jamais
de réserve parlementaire!
- Ah ça..."


Explorez les 150 millions 
de subventions de la réserve parlementaire
Hélène Bekmezian et Alexandre Léchenet

   (...) Plus de mille pages de documents, des dizaines de tableaux, des centaines de communes, des milliers de projets… Pour la première fois, la valise de la réserve parlementaire est ouverte. Grâce à la ténacité d’un professeur de mathématiques, Hervé Lebreton, qui voulait "montrer que les citoyens peuvent agir en démocratie",le ministère de l’intérieur a fini par dévoiler l’utilisation, pour l’année 2011, de cette enveloppe de 150 millions d’euros distribuée chaque année entre les parlementaires pour financer des projets "d’intérêt général".

   Une ligne budgétaire en hausse constante depuis 2008 (+ 29 % en cinq ans), orientée à 90 % sur les collectivités et à 10 % vers les associations et les fondations – seules subventions sur lesquelles l’intérieur n’a pas transmis d’informations. Inscrit dans aucun texte, le système repose sur une coutume qui remonte, pour certains, aux années 1970, pour d’autres à la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat en 1905. La réserve parlementaire se maintient et l’exploration des informations recueillies sur l’année 2011 donne des enseignements précieux sur cet archaïsme de la République.(...) 

   (...) Avant les premières réformes impulsées par la nouvelle majorité, l’arbitraire régnait en maître. Au début, même, "seuls les membres de la commission des finances étaient au courant de son existence. Ils se partageaient la cagnotte entre eux", selon le député René Dosière (PS, Aisne). En 2011, encore, les mieux lotis étaient dans la majorité : quand un député UMP pouvait octroyer, en moyenne, 191 000 euros de subventions, un élu PS devait se contenter de 39 000 euros.

   Au sein même de l’UMP, les écarts étaient flagrants entre le premier d’entre eux, le président de l’Assemblée de l’époque, Bernard Accoyer (11,9 millions) et le tout dernier, le député du Nord Sébastien Huyghe (1 319 euros). Dans le carré de tête, trois autres hommes, tous haut placés : Gilles Carrez, alors rapporteur du budget à l’Assemblée (3,85 millions), Gérard Larcher, à l’époque président du Sénat (3,13 millions) et Philippe Marini, ex-rapporteur du budget au Sénat (2,7 millions).

   Une aide au financement pour les communes Parmi les 222 parlementaires également maires en 2011, plus de la moitié (112) ont utilisé une partie de leur réserve parlementaire pour financer un projet dans leur commune, et 78 d’entre eux y ont consacré plus de la moitié de leur enveloppe. Ainsi, M. Carrez a versé l’intégralité de sa réserve à sa ville du Perreux-sur-Marne (Val-de-Marne) pour aider à financer 51 projets, allant de l’aménagement urbain à l’acquisition de matériel informatique. Jean-François Copé, député de Seine-et-Marne et maire de Meaux, a quant à lui utilisé ses 200 000 euros pour subventionner une nouvelle salle des fêtes, dans sa ville de Meaux.

   Noël Mamère, député écologiste de la Gironde et maire de Bègles, a utilisé sa réserve dans sa commune pour un montant total de 26 000 euros, auxquels s’ajoutent 3 000 euros perçus au titre de la réserve d’Yves Cochet, ancien député écologiste de Paris. (...)

  (...) Ils sont un petit pourcentage (4,8 %) à utiliser leur réserve en dehors de leur circonscription – ce qui représente tout de même 14 % du montant global de la réserve parlementaire. Ainsi, M. Accoyer a certes pu octroyer les subventions les plus généreuses, mais il en a fait bénéficier 44 départements, en portant des projets au nom d’autres députés.

   Idem pour Gérard Larcher, qui a financé des projets dans 39 départements ou encore pour le sénateur socialiste David Assouline, vice-président de la commission de la culture, dont l’importante réserve de 636 000 euros correspond à l'ensemble des doléances de ses collègues qu'il était chargé de rassembler. Laurent Fabius, à l’époque député de la Seine-Maritime, ou Xavier Bertrand (UMP, Aisne) ont externalisé leurs subventions vers leur lieu de vacances : Carla-Bayle en Ariège pour le premier et le village d’Aregno (Haute-Corse) pour M. Bertrand, d’où est originaire sa femme, et où il a participé à la rénovation des portes de l’église. (...)

   (...) L’utilisation de la réserve parlementaire soulève un véritable conflit d’intérêts en ce qui concerne les sénateurs, dont l’élection dépend des élus locaux. Selon un calcul de Mediapart, M. Larcher, l’ancien président du Sénat, a orienté 83 % de ses 3,13 millions de réserve vers des communes concernées par le renouvellement sénatorial de septembre 2011. Le président du groupe radical du Sénat, Yvon Collin, admettait à cette époque avoir fait bénéficier des collègues renouvelables d’une partie de sa réserve.

   Côté Assemblée, M. Carrez, député du Val-de-Marne, a financé le renforcement d’une route dans la Vienne… où son attaché parlementaire entre 2004 et 2010, Enguerrand Delannoy, allait être candidat aux législatives de 2012. En Eure-et-Loir, le maire de Maillebois, Vincent Gajas, a bénéficié d’une part de la réserve de François Trucy, sénateur (UMP) du Var, dont il est l’attaché parlementaire. (...)

   (...) Les réformes mises en place par la gauche, fin 2011 au Sénat puis en 2012 à l’Assemblée, ont changé la donne. Chaque parlementaire se voit désormais attribuer le même montant (environ 130 000 euros), avec double ration pour les responsables de groupe et bonus pour les élus à des postes à responsabilités. Claude Bartolone, président de l’Assemblée, a décidé de rendre publique, chaque année, l’utilisation de la réserve parlementaire.

   Rares sont ceux qui plaident pour sa suppression, à l’instar de René Dosière. Les partisans de son maintien la jugent nécessaire pour compenser les inégalités entre Paris et les régions, d’autant plus en période de restriction des dotations publiques. Personne ne veut être le premier à baisser la garde, car les élus locaux connaissent le système et attendent à la caisse. (...) 


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(Cette Démocratie avait des yeux
- et des intérêts - partout)


Spiderlady, 2013.
(via chem-love)

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Luc Desle

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