Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

dimanche 10 novembre 2013

"Il écrivait des poèmes à l'ancienne sur les chairs parcheminées de ses vieilles conquêtes". Benoît Barvin in "Pensées pensées".

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Pensées pour nous-mêmes:

(L'OISEAU SUR LA BRANCHE
EST-IL AUSSI TOUCHANT QUE
L'OISEAU DANS SON NID?)

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Nouveau court récit au long cours (9)


LE LIBÉRÉ
DU
CLUB MAD


   Daniel raconte à sa nouvelle amie ce qui a changé dans le Club et il dévoile une partie de sa vie, riche en péripéties.



   Au restaurant, ils sont peu nombreux les lève-tôt. Daniel et Rachel vont s’asseoir sous les oliviers, sur la terrasse qui domine le levant. Le temps est comme suspendu, devant ce paysage dont l’atmosphère a pu garder une extrême sérénité, quasi immuable.

   Des moineaux viennent jusque sur les tables. Rachel est pareille à l’enfant qui s’émerveille.

   - Je comprends que vous aimiez ce lieu. On se laisse enchanter. Il faut juste parvenir à oublier les ajouts indésirables qui sévissent à certaines heures.

   - Il convient d’en prendre conscience et d’avoir la volonté de s’y soustraire, oui. Mais le repli personnel est-il suffisant ? N’est il pas nécessaire d’éradiquer ces nuisances ? Vaste débat… Je vais te dire, autrefois, j’étais chargé de mission auprès de grandes maisons d’édition, puis de grandes firmes. J’ai travaillé entre autre, au début, pour 50 Millions de Consommateurs et Que Choisir. Plus tard pour des sociétés immobilières et touristiques. 

   Mon boulot consistait à me rendre sur le terrain et à enquêter, afin de déterminer si tel ou tel produit était nocif, si tel ou tel lieu ferait un bon site rentable. Bref, je n’avais aucune déontologie et acceptais tous les contrats, qu’ils visent à dénoncer des abus ou au contraire à cautionner des démarches véreuses. Et puis, peu à peu, je n’ai plus supporté que mes rapports puissent servir à déloger des populations ou à dévaster des sites, comme ce fut le cas lors de l’implantation du complexe hôtelier allemand à Tozeur. Une vraie catastrophe écologique.

   - Je ne suis pas au courant.

   - On en a très peu parlé, mais ce sont les dernières ressources en eau de la région qui ont été sacrifiées pour une poignée de férus de golf. Imagine, un golf international, de plusieurs hectares, sur une terre désertique… ! Après ce coup de maître, on m’a envoyé sur la banquise, afin de délimiter un secteur propice à la création d’une immense serre tropicale !

   - Vous plaisantez !

    - Pas du tout. C’était tellement gros que j’ai démissionné. J’étais encore loin de la retraite.

   - Ça a du être la galère.

   - Un peu, mais on s’est organisés. On a changé de mode de vie. En fait, j’ai abandonné le superflu. Sans aucun mal. Je suis même devenu plutôt ascète. J’ai laissé la quasi totalité de mes allocations chômage à ma femme qui vivait mal ce retour à la restriction, et je suis allé vivre deux ans dans une communauté rurale, engagée dans la non-violence. Avec du recul, je me dis qu’ils étaient utopistes mais parmi eux, l’utopie devenait réalité car ils parvenaient à vivre de la façon qu’ils prônaient. Il fallait voir leur endurance, leur enthousiasme ! 

   Avec eux, je suis allé manifester contre les essais nucléaires de Mururoa. Ca s’est terminé en pension complète dans les geôles de la capitale. Puis, on a soutenu Bové à Millau Tout ça, pour être taxés de terroristes pactisant avec les groupes islamistes. Alors, ça a été un tournant pour moi. A y être, pourquoi ne pas s’engager à fond, non plus dans la non-violence qui n’aboutissait jamais concrètement, mais dans des mouvements un peu plus musclés. Je n’ai plus hésité après avoir vu comment les CRS ont donné l’assaut à la noble bâtisse communautaire, comment ils ont expulsé ces doux rêveurs post gandhiens, les sommant de retourner à la ville, avec le gros de la masse abêtie.

   Cela m’a valu, dans les mois qui ont suivi, d’être matraqué copieusement au rassemblement anti-mondialisation de Bruxelles, il y a cinq ans à peu près. Résultat : traumatisme crânien, multiples plaies au visage, perte ponctuelle de la mémoire et hallucinations. Bref, il m’arrive de ne plus trop savoir qui je suis, ni avec qui j’habite. C’est drôle, non ?

(A Suivre)

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(Cette femme voilée avait un joli crâne)


Konstantin Voronov - Vanitas 2

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(Doudou le chat fripon dans ses œuvres)


David D - domestic nudging

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"Non... Non, tu ne bouges surtout pas et...

Nooonnn!!!"


Taimas - Li River. The Old Man and cormorants.

(Ne sachant pas nager, le vieil homme se noya

 dans vingt centimètres d'eau)

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(Épouse fuyant un mariage raté

dès la nuit de noces)


orlan
http://orphanwork.tumblr.com/post/61580698786/orlan

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Jacques Damboise

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