Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

vendredi 22 novembre 2013

"Il prit la mouche, ce thon, pour son plus grand malheur". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet".

µµµ
Pensées pour nous-mêmes:

(RESPECTE L'HUMAIN
QUI EST EN TOI)

µµµ
Nouveau court récit au long cours (21)

LE LIBÉRÉ 
DU 
CLUB MAD

PtitBoss, le chef du Club joue les voyeurs, ce qui en dit long sur l'ambiance qui règne dans l'île...



CHAPITRE 6

« On peut habiter le monde sans le comprendre… » Michel Houellebecq


   Rachel se demande bien ce qui lui arrive. Elle flotte, soudain détachée des contingences.

   Au dîner, ils sont parmi les derniers, et parmi les retardataires se trouve Jean-Michel. Elle s’était imaginé ce midi, qu’elle allait se passionner pour l’étude de ce dernier et puis voilà qu’il parle et elle l’écoute à peine.

   - … Je viens donc achever une étude générale sur l’ennui comme vecteur de profit. C’est un système très perspicace, très fin dans le raisonnement. Tout d’abord, les instances dirigeantes font en sorte de générer de l’ennui chez les consommateurs de tout poils, un ennui profond. Et ensuite, ils s’arrangent pour inventer en factice, en superflu, des objets, des concepts, susceptibles de masquer cet ennui. Et ceci dans tous les domaines touchant les biens de consommation, de l’alimentaire au ludique. 

   Mon groupe de recherche m’a donc attribué le créneau bien spécifique du secteur touristique et plus précisément des Clubs de Vacances, afin d’y étudier cette clientèle qui veut oublier l’ennui du quotidien. Afin de voir quels sont ses désirs, s’il lui en reste, ce qu’elle vient chercher là et si ce que l’on met à sa disposition l’oriente bien vers les objectifs fixés en haut lieu…

   "Voilà qui est certainement très intéressant, très juste", pense-t-elle. Mais cela l’ennuie tout à coup. Elle ne veut plus penser à tous ces sujets. Elle a assez philosophé. Elle se sent ouverte à d’autres possibles.

   Jean-Michel, visiblement, attend une réaction de sa part.

   - Je ne sais plus que vous dire, si ce n’est que je lirai volontiers votre travail quand il sera fini, je vous le répète. Pour l’instant, j’ai envie d’oublier les manigances, je veux faire l’autruche. Vous savez, j’avais une case très bruyante et on a bien voulu m’en donner une autre. Je vais profiter de ces quelques jours pour décompresser comme on dit. Cet hiver, on reparlera de tout cela.

   Elle se traite d’imbécile, car ce n’est pas exactement cela qu’elle veut dire à Jean-Michel. Pour un peu, elle lui proposerait un massage !

   Jean-Michel, très disert, dit qu’il comprend, que lui-même a bien envie d’arrêter, que l’on fait tout pour le décourager. Ainsi, il lui est interdit d’interroger les clients et pourtant, il lui aurait été bien nécessaire de faire circuler un questionnaire dans les cases.

   Rachel lui dit qu’elle pourrait distribuer les questions pendant l’heure d’attente qui leur sera imposée à l’aéroport le jour du départ, que ce sera un très bon moyen de patienter. De toute façon, dès qu’elle aura quitté Ipsos, elle ne sera plus entre parenthèses. Il lui faudra se replonger dans les histoires sociales.

   Sa proposition plaît au garçon.

   - Vous pourrez déposer vos questionnaires à ma case « Diane » ou à celle de Daniel, la « Zeus ».

   - Tiens, on vous a mis aux cases réservées pour le Real TV. Le Ptiboss vous gâte !

   Daniel intervient.

   - Que voulez-vous dire au sujet de ces cases ? Nous ne sommes pas au courant.

   - Apparemment seuls les G.O. et la direction ont été prévenus. L’émission ne sera diffusée qu’à l’automne, mais les G.M. devront ignorer de quoi il s’agit même s’ils sont amenés à croiser quelques caméras pendant leur séjour. On ne leur dira pas de quoi il retourne véritablement pour que les réactions de tous restent naturelles. Cinq cases, dont les vôtres, sont équipées pour être sous surveillance vingt quatre heures sur vingt quatre. Je pense qu’elles ne seront opérationnelles que le jour J, c’est à dire lundi prochain.

   Rachel regarde Daniel. Elle hésite entre le rire nerveux et le fou rire. La situation est loufoque. Elle repense à la séance de massage et aux ébats qui s’en sont suivi. A retardement, elle se rejoue la scène dans la peau d’une exhibitionniste. Tout cela aurait pu l’exciter. Mais pas avec Ptiboss comme voyeur !

(A Suivre)
µµµ

(Élégante choisissant un horrible chapeau
avant d'être assassinée par 
un homme de bon goût, lui)


french postcard circa 1908

µµµ

"Pour une fois qu'on ne nous demande
rien en échange, Eve, profites-en!"



INDONÉSIE
Des arbres fruitiers dans la ville

   (...) Planter des manguiers et des durions sur le bords des avenues et des rues de la ville : c'est l'idée d'un nouveau programme lancé par le maire "star" de Jakarta, Jokowi. Les habitants seront libres d'en récolter les fruits.

   Le maire de Jakarta, Joko Widodo, alias Jokowi, vient de lancer un programme de plantation de 40 000 arbres fruitiers le long des rues, avenues et terrains vacants de la capitale indonésienne. Les plantations commenceront fin novembre, avec l’arrivée de la mousson : manguiers, durions, jambosiers et autres letchis chevelus broderont les voies publiques…

   Libre aux dix millions de citadins d’en récolter les fruits, a déclaré Jokowi au quotidien Kompas, en ajoutant : "Une ville se doit d’être esthétique, verte et nutritive". Les arbres serviront également d’ombrage aux piétons et de couloirs aériens pour les aigles de Sibérie, qui migrent chaque année en septembre vers des contrées plus chaudes et pour lesquelles Jakarta est une des ultimes étapes

   Voilà qui va encore grandir la popularité de Jokowi, que tous les sondages donnent déjà gagnant aux élections présidentielles de 2014, alors qu’il ne s’est pas encore déclaré candidat.


µµµ

(Face aux pauvres et à la culture,
il semblerait que les Etats-Unis étaient durs d'oreille)


Les Etats-Unis et Israël 
perdent leur droit de vote à l'Unesco

   (...) Les Etats-Unis et Israël ont perdu automatiquement, vendredi 8 novembre, leur droit de vote à l'Unesco (Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture). Ces deux pays ont en effet cessé de payer leur contribution après l'admission de la Palestine en 2011 au sein de l'agence onusienne. (...) 

   Washington ne s'est pas acquitté de sa cotisation en 2011, 2012 et 2013. "Les Etats qui n'avaient pas réglé leur cotisation avaient jusqu'à 10 heures aujourd'hui pour présenter une justification de non-paiement et un plan de paiement des arriérés, a-t-on précisé à l'Unesco, dont l'Assemblée générale se tient à Paris. A 10 heures, rien n'a été reçu de la part des Etats-Unis." 

   Cette procédure automatique a lieu au moment où les Etats-Unis tentent de sauver les négociations de paix israélo-palestiniennes qui se déroulent dans un climat tendu depuis l'annonce de la relance de la colonisation israélienne en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est. (...)

   L'Unesco est devenue en octobre 2011 la première agence des Nations unies à accueillir la Palestine en tant que membre à part entière, une adhésion qui a suscité une vague d'espoir dans le monde arabe, qui y a vu un pas de plus vers une reconnaissance en tant qu'Etat à l'Organisation des Nations unies (ONU).

    Mais l'adhésion de la Palestine a entraîné la suspension des financements américains, Washington mettant en avant la législation américaine en vigueur depuis les années 1990. Cette dernière interdit tout financement d'une agence de l'ONU qui admet en son sein des groupes ou des organisations ne possédant pas"tous les attributs internationalement reconnus d'un Etat".

   La perte du droit de vote américain porte un nouveau coup à l'organisation internationale, dont près d'un quart du budget venait des Etats-Unis. L'an dernier, Irina Bokova, sa directrice générale, avait déclaré que l'Unesco se trouvait paralysée en raison du gel de la contribution américaine qui a contraint l'Unesco à stopper des embauches, annuler des projets et réduire ses dépenses.

   La perte du vote américain constitue le dernier accroc en date dans les relations mouvementées entre l'agence onusienne et Washington. En 1984, l'administration Reagan avait décidé de quitter l'Unesco, invoquant entre autres une mauvaise gestion et une politisation de l'organisation.

   En 2003 – sous l'administration Bush –, après près de vingt ans d'absence, les Etats-Unis faisaient leur grand retour à l'Unesco et s'engageaient à participer activement aux programmes de l'agence, qui intervient notamment en faveur de l'éducation et de la protection du patrimoine mondial.


µµµ
Luc Desle

Aucun commentaire: