Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

dimanche 31 août 2014

"Echange gros chèque contre petites joies du quotidien". Jacques Damboise in "Annonces déclassées".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LE SAGE NE SORT JAMAIS
SANS SA SAGESSE)

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   Sélection d'illustrations, peintures, dessins tirés du magazine Die Moderne Welt pour les années 1918 à 1920. Die Moderne Welt était un magazine de luxe, publié en Autriche. Les images étaient imprimées à part, puis collées dans la magazine.
   Il traitait de littérature, peinture, théâtre et cinéma, et mode dans ses pages finales.


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"Non, Ma Fille, je refuse de vous
absoudre du péché de joliesse..."


Heinrich Angeli

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"Vous croyez qu'on peut reprendre
notre respiration?
- Chuuuuttt!!!"


Karl Sterrer

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"Oh, Mon Joli Prince...
Veux-tu un baiser?
- Crôôôaaa???"


Heinrich Lefler
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"Ainsi donc, vous m'annoncez...
- Que le petit chat est mort...
- Triste nouvelle"


FlasharMax_FB19

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Blanche Baptiste

samedi 30 août 2014

"Cet oiseau migrateur, soudain, décida de rester tranquillement chez lui". Jacques Damboise in "Pensées contraintes".

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Pensées pour nous-mêmes:

(RÉSISTE AU VENT MAUVAIS 
DE LA PEINE)

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(L'entraînement de cette petite sirène
était un rien répétitif)


(Source: suzyhazelwood, via roboplops)

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CHINE
Riz génétiquement modifié : 
Pékin hésite encore

JOSEPHINE RAYNAULD


   (...) Sans autorisation de commercialisation, l'avenir des OGM en Chine est incertain. Les certificats de sécurité de l'organisme génétiquement modifié issu de la recherche chinoise – un riz – ont expiré le 17 août après trois ans d'expérimentations, sans que le ministère de l'Agriculture ne semble vouloir renouveler ces documents.

   Cependant, note le South China Morning Post, des partisans de cette technologie ont organisé des événements à Pékin et dans 22 autres villes. La démonstration consistait à faire goûter le riz génétiquement modifié par des volontaires. Ils espèrent ainsi recevoir l'accord du gouvernement pour l'exploitation marchande d'une récolte dans les cinq ans à venir.

   Le ministère avait déjà fait polémique à propos des certificats de sécurité d'un épi de maïs et de deux variétés de riz génétiquement modifiés. Il se bornait à rappeler qu'ils étaient sans danger, tout en interdisant leur exploitation commerciale et leur vente.

   Selon le ministère, 17 produits génétiquement modifiés, provenant de soja, maïs, colza, coton et tomates, sont vendus dans le continent. Le coton et la papaye demeurent les seules cultures locales dont la culture à visée commerciale est autorisée. (...)


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(L'Homme aux chaussures immenses était reconnu
pour ses coups de pieds au derche)


Ara Güler ~Alfred Hitchcock, 1974


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Benoît Barvin

vendredi 29 août 2014

"J'offris à mon voisin mes pensées les plus inadéquates". Jacques Damboise in "Pensées inconvénientes".

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Pensées pour nous-mêmes:

(SEUL TON CORPS PLOIE
SOUS LES ÉPREUVES)

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"Mon pauvre Loulou...
J'ai oublié de t'acheter des croquettes!"


(L'humour de la jeune actrice n'était pas du goût de son chien,
comme elle s'en aperçut quand il lui sectionna un doigt)

(Source: avasgal, via desiarnaz)

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"Quelle Horreur!!
Un cheveu de pauvre!"



Daumier Charivari

Sans "riches" pas de salut !

Michel TAUPIN

   (...) L’Express avec Cuba, c’est comme le Klu Klux Klan avec les Noirs américains : une haine viscérale qui voue aux gémonies tout ceux et tout ce qui les dérangent, avec un mépris profond pour les êtres ou les politiques qui s’opposent à eux. Comme le Klu Klux Klan qui revendique la suprématie blanche, l’Express lui revendique la suprématie du capitaliste ultralibéral. Alors on se permet le pire! Avec l’Express, c’est le lynchage médiatique systématique de Cuba !

   En août, c’est la chroniqueuse Christine Kerdellant, journaliste, ancienne directrice du Figaro Magazine, qui s’y colle. Avec un texte intitulé "La France victime du syndrome de Cuba" on peut être sûr que son seul but est de flétrir à la fois la France et Cuba. L’idée de sa chronique est de taxer la France du même immobilisme dans lequel "l’île des Castro" (sic) s’est figée depuis 50 ans. Bref, comme Cuba, "la France est à l’arrêt", "la croissance est en berne", la France ne cesse de dévisser". Comme elle le dit elle-même, "le parallèle est osé". Mais il est bien plus qu’osé, il est imbécile, malhonnête, arrogant, mensonger, crapuleux et indécent.

   Imbécile en effet, quand vous comparez Cuba, un pays pauvre des Caraïbes, à la France, pays riche d’Europe. La Banque Mondiale s’y refuse évidemment tant les ressources, les infrastructures et les disparités géographique, historique, culturelle, démographique et économique sont différentes et le pays étranglé par le blocus étatsunien.

   Malhonnête, car vous cachez volontairement à vos lecteurs le blocus criminel que les EU infligent à Cuba depuis 53 ans et qui lui a été (et lui est encore) terriblement dommageable au plan de son développement économique puisque cette vengeance anachronique lui a déjà fait perdre 1100 milliards de dollars, sachant que le PIB annuel de Cuba sous blocus s’élève aujourd’hui à environ 80 milliards de dollars. A quoi il faut ajouter la part de budget importante que Cuba doit consacrer à sa défense pour se préserver des attentats et agressions multiples que le pays subit toujours de la part de l’Empire. N’en parler jamais est à la fois une faute journalistique inexcusable et une véritable escroquerie.

   Arrogant, lorsque vous jetez sur Cuba ce regard méprisant et condescendant qu’ont les nantis, installés bien au chaud dans leur appartement cossu du 16ème et que vous jugez, péremptoire, que les cubains n’inventent plus parce qu’on "ne leur permet pas de devenir riches". Pour vous et votre dogme néolibéral, le moteur de l’activité économique ne saurait être autre chose que la cupidité ! Mais Madame Kerdellant, comment faire fortune sinon au détriment de la majorité, par le vol et l’exploitation d’autrui ? Citez moi une autre manière de s’enrichir qui ne fasse pas appel à ces deux là ?

   Mensonger puisque vous affirmez que la croissance cubaine est au point mort. Or c’est tout le contraire, jugez plutôt : la croissance annuelle moyenne du PIB de Cuba a été entre 1971 à 2010 de 3,2% (malgré une chute vertigineuse entre 1988 (3,8%) et 1993 (-15%) due à l’écroulement des échanges commerciaux avec les Pays de l’Est). Elle est remontée dès 1994 pour atteindre 8% en 1996 et, jusqu’en 2012 (derniers chiffres enregistrés par la BM), en net redressement, elle a connu une moyenne de 4,8%. 

   Or, si la croissance moyenne du PIB de la France entre 1961 et 2012 est la même que Cuba (3,2%), de 1996 à 2012, elle n’a été que de 1,57% avec une chute importante en 2008 et 2009... qui continue. Cela signifie que Cuba n’est pas, comme vous l’affirmez, immobile, mais au contraire de la France, un pays qui cherche en permanence à faire évoluer sa démarche révolutionnaire socialiste vers plus d’initiative, d’efficience, d’équité et de bien-être dans la mesure de ses moyens.

   Crapuleux, quand vous moquez les transports, effectivement difficiles à Cuba, en ne donnant comme raison à ces difficultés que le fait suivant : "les malheureux cubains ne peuvent s’acheter de voitures individuelles bien trop chères" ! Or la politique éco-socialiste cubaine est tout le contraire de l’individualisme forcené et du consumérisme ravageur qui sont deux des raisons de l’appauvrissement intellectuel et de la dépendance d’un peuple. La priorité du gouvernement cubain est le développement des transports publics accessibles à tous et la préservation de l’environnement. Mais comme vous le savez, elle se heurte au blocus étatsunien et à l’extra-territorialité des lois américaines qui le régissent (crédits bancaires impossibles, paiements comptant obligatoires et prix très élevés), et les empêchent de développer les infrastructures lourdes et d’acheter des véhicules et les pièces de rechange nécessaires à leur entretien.

   Et les vieilles voitures américaines qui roulent nombreuses à Cuba et qui font frémir votre petit cœur de VRP du capitalisme (elles font désormais partie du patrimoine culturel cubain), subissent le même sort puisque leurs propriétaires ne peuvent se procurer de pièces de rechange. L’entretien de ces monuments historiques est bien le seul domaine d’ailleurs où vous reconnaissez aux cubains de l’imagination et de l’inventivité ! Quant au prix des voitures importées, vous êtes aussi sérieuse qu’un clown dans un cirque : Cuba importe ses véhicules au prix fort (tarif moyen appliqué en local) et les taxes que Cuba prélève, servent à développer et moderniser les transports en commun. 

   Il est évident que le revenu moyen des cubains ne peut leur permettre de se payer des voitures individuelles neuves. Et la frustration des cubains n’est pas tant comme vous l’affirmez, l’impossibilité de s’offrir une bagnole (même si cela flatte l’égo) mais dans le fait que Cuba est empêché par l’Empire de développer et moderniser son réseau de Transports Publics. Ce que vous n’arrivez pas à rentrer dans votre petite tête préformatée d’HEC, c’est que Cuba est socialiste et préfère le partage à l’égoïsme destructeur d’une consommation insatiable.

   Indécent, quand vous affirmez que les forces vives d’un pays, ce sont "les riches" qui, seuls selon vous, inventent, innovent. Sans les riches dites-vous, point de salut. Par conséquent, les pauvres sont responsables de leur propre indigence puisqu’ils n’ont aucune imagination et n’osent prendre aucun risque. Puis, sentencieuse, vous assénez : "Un pays qui refuse la logique de l’économie de marché, est un pays mort-vivant". Une logique dévastatrice qui plonge une part toujours plus grande de la population française non seulement dans la pauvreté (9 millions) mais de plus en plus dans la misère (2,5 millions) avec parallèlement un nombre de super-riches qui s’accroît, affichant des fortunes indécentes. 

   D’un côté donc une concentration accrue des richesses, de l’autre une explosion de la pauvreté ! Robespierre disait en son temps : "Le fléau des peuples ce sont les riches. L’intérêt du peuple est l’intérêt général, celui des riches est l’intérêt particulier". Rien n’a changé, seules les féodalités sont passées dans d’autres mains. Des féodalités qui nous enfoncent dans l’obscurantisme du Moyen-âge. C’est un dessein inhumain et mortifère.

   A Cuba, depuis la Révolution, c’est une projet de société autrement plus vivant et humaniste qui est proposé. Une toute autre logique est en œuvre à Cuba, malgré ses faibles ressources et les obstacles mis sur sa route, c’est la logique du partage ! Après le triomphe de la Révolution, les riches capitalistes cubains n’ont jamais voulu partager avec le peuple. Il s’en suivit une série de nationalisations dont les profits ont été enfin redistribués au peuple lui-même. Le socialisme cubain était en marche soutenu par l’une des formes de démocratie les plus avancées, la démocratie participative. Et, comme vous le dites peu et mal, il a permis au pays d’éradiquer la misère et la discrimination raciale, d’éduquer, de soigner, de loger, de cultiver toute la population sans exception.

   Cette logique que vous exécrez tant, a ouvert des droits nouveaux, inconnus jusqu’alors, comme l’égalité des droits hommes-femmes, l’interdiction du travail des enfants, la prise en charge des anciens, le respect de la diversité sexuelle et la défense de l’environnement pour n’en citer que quelques uns.

   Cette logique que vous haïssez tant, a permis au peuple cubain de retrouver sa dignité, sa fierté et sa joie de vivre, et a fait de Cuba un pays phare détesté par les cupides mais aimé par tous les humanistes. Imaginez un petit instant, Mme la chroniqueuse, que Cuba ait disposé depuis 1960 de toute sa liberté, de sa souveraineté pleine et entière et de tous les moyens financiers dont les USA l’ont privé depuis 50 ans, imaginez alors ce qu’aurait pu être Cuba aujourd’hui !

   C’est la peur de voir le modèle capitaliste KO qui fait que l’Empire refuse de voir cette expérience se développer sans entrave. Cuba résiste parce que son peuple sait depuis longtemps que le système que vous proposez est un leurre et que si le socialisme cubain est perfectible, le peuple dans son immense majorité lui est acquis et ne voudra jamais revenir aux temps d’avant la Révolution. Alors vous enragez.

   Vous auriez dit : "Seuls souffrent de l’horreur du monde ceux qui en ont vu la beauté." Je partage cet aphorisme en le précisant : "Voyez la beauté de Cuba et vous souffrirez sans doute plus encore des horreurs de votre monde".


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"C'est une tarte à quoi?
- Aux bigarreaux et au sable... En effet,
 je n'avais plus de  farine..."


(Source: abrittann, via pastavalon)

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Luc Desle

jeudi 28 août 2014

"La collusion avec mon colocataire était collante". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LE MENSONGE
N'EST PAS UNE VÉRITÉ DEGUISÉE)

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"Hé, Papa, attends-moi!
Je ne suis pas encore monté
dans la voiture... PAPA!!!"


sail0rmoonlight reblogged this from mewringo

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"Et allez! Bis repetita placent...
- Tu m'insultes, c'est ça?"


muhammad-ali-vs-superman


«Avec Obama, les Noirs 
ont cru que ça allait s’améliorer»


INTERVIEW
Thomas Sugrue, 
professeur d’histoire et de sociologie 
à l’université de Pennsylvanie

   / Ferguson est-il un cas isolé ou reflète-t-il des tensions raciales plus générales aux Etats-Unis ?

   - Ce qui se passe à Ferguson fait écho à des tensions anciennes, qui se sont déjà vues en d’autres endroits, comme en Floride après la mort de Trayvon Martin. L’émoi que l’on voit à Ferguson est le produit de quarante ans d’investissements dans le traitement policier et judiciaire, plutôt que social, des inégalités raciales. Les Afro-Américains sont beaucoup plus souvent contrôlés, arrêtés, poursuivis et emprisonnés que les Blancs. Le phénomène est si courant qu’il a engendré l’expression«Driving While Black» (littéralement «conduite en état de négritude»), exprimant le fait que les conducteurs noirs ont beaucoup plus de probabilité que les Blancs d’être arrêtés et poursuivis pour infraction routière. Souvent, les policiers profitent des contrôles routiers pour fouiller leurs voitures et voir s’ils ne transportent pas de drogue ou d’autres produits interdits. Dans des villes comme Ferguson, c’est aussi une source majeure de revenus pour les policiers locaux qui encaissent les amendes. Cela nourrit bien sûr beaucoup de ressentiments.

   / Cela aurait empiré ces dernières années ?

   - Le changement le plus dramatique, c’est la militarisation de la police. Cela a débuté dans les années 60 avec les émeutes urbaines, mais cela s’est dramatiquement aggravé après les attentats du 11 septembre 2001. Dans une petite ville de banlieue comme Ferguson, on a pu voir que la police locale était équipée comme une véritable petite armée!

   / L’élection d’Obama n’a donc pas apaisé les tensions raciales aux Etats-Unis ?

   - L’élection d’Obama a conduit beaucoup de gens à croire que l’Amérique avait surmonté sa longue histoire d’inégalités raciales. Avec un Noir à la Maison Blanche, beaucoup ont pensé que le problème était réglé. Les Blancs sont moins prêts à reconnaître le problème. Et les Noirs ont cru que leur situation allait s’améliorer : il y a aujourd’hui un gouffre entre leurs attentes et les inégalités qui perdurent, c’est ce gouffre qui nourrit la colère. Ferguson et Saint-Louis sont deux parfaits exemples de villes encore profondément «ségréguées». Les Noirs sont partis vivre dans ce que j’appelle les «banlieues de seconde main» : les maisons n’y sont plus en très bon état, les Blancs les quittent et les Noirs s’y installent. Il y a beaucoup d’autres Ferguson aux Etats-Unis, où Noirs et Blancs vivent dans des quartiers encore séparés. Il y a bien un mouvement d’intégration, mais il est extrêmement lent. Les changements ne se font qu’aux marges.

   / Barack Obama aurait-il pu faire plus ?

   - Sa réaction à Ferguson a été typique : il a appelé à la paix, au respect et au rassemblement. Il reprend sa rhétorique bien connue de réconciliation des races. Il aurait pu faire plus, en allant lui-même à Ferguson ou à Saint-Louis s’adresser à toutes les communautés rassemblées pour l’occasion. Mais chaque fois qu’il aborde ce sujet racial, il déclenche des controverses.

   Ses détracteurs de droite l’accusent aussitôt d’être lui-même raciste… ce qui l’amène à être extrêmement prudent. Ceci dit, il a aussi demandé une enquête approfondie à son ministre de la Justice, Eric Holder, qui a plus de crédit parmi les militants des droits civiques.

   / Certains militants noirs accusent même Barack Obama d’avoir aggravé le problème en faisant croire que l’Amérique serait maintenant post-raciale…

   - Le fait est que nous sommes piégés dans cette illusion que les Etats-Unis sont entrés dans une ère post-droits civiques. L’idée est que s’il y a encore des inégalités, c’est le fait d’échecs individuels plutôt que d’injustices systémiques. Alors même que les systèmes éducatif, policier ou bancaire perpétuent toujours ces inégalités. Le taux de chômage des Noirs est encore le double de celui des Blancs.

   Ceci dit, le mouvement de protestation à Ferguson, comme celui qui avait suivi la mort de Trayvon Martin, donne aussi l’espoir que les Afro-Américains expriment maintenant leur mécontentement. A Ferguson, les manifestants sont descendus dans la rue pour s’en prendre aux institutions qui les discriminent, la police et le gouvernement local. On se rapproche des émeutes urbaines des années 60. Il faut écouter ces manifestants.

(1) Editions Fahrenheit, 174 pp., 16 €.


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"Tu peux te pousser? Je voudrais ouvrir ma porte...
- Pourquoi moi? J'étais là avant toi.
- Pas du tout, sale pouf...
- Répète ce que tu as dit, pour voir!"


(C'est ainsi que débuta le combat fratricide entre 
la Tribu des Blondes évaporées et celle des Brunes teigneuses)

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Luc Desle

mercredi 27 août 2014

"Je buvais des yeux la femme soûle". Jacques Damboise in "Pensées contre-épiques".

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Pensées pour nous-mêmes:

(TU PEUX TE FAIRE UN MANTEAU
DE LA PENSÉE DU MAÎTRE)

°°°
(Conchita Alvarez était une caviste
qui aimait énormément son métier)



°°°
(Gwendoline Delanove collait tous ses bijoux
les uns aux autres pour en mettre
plein la vue)


Jennifer Madden

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(Lydia Tungstène avait des problèmes de vue...
Mais comment le lui dire sans qu'elle se vexe?)


Javier Medellin Puyou

°°°
(Quand j'appelai ce modèle "la femme de couleur",
elle me fit un procès)



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Blanche Baptiste

mardi 26 août 2014

"Cet océan miniature n'était qu'une banale piscine". Benoît Barvin in "Pensées pensées".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LA MORT T’INDIFFÈRE-T-ELLE?)

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(Cette tempête dans mon bol ne présageait rien de bon)


The Fine Art of Japanese Cuisine by Sheharzad Arshad
A homage to Katsushika Hokusai.

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(Représentant de fonds vautours
s'apprêtant à se goberger)



ARGENTINE

Un projet de loi 
pour contourner les vautours



   (...) Après plusieurs jours d'incertitude sur les effets de la cessation de paiement du pays depuis le 31 juillet, la présidente argentine Cristina Kirchner a fait parvenir au Congrès un projet de loi pour rembourser ses créanciers à Buenos Aires et non plus New York, où les fonds ont été gelés par la justice américaine. Le texte propose aussi de rouvrir la restructuration de la dette aux créanciers qui ne l'avaient pas acceptée en 2005 et 2010. 

   Dans une allocution préenregistrée de quarante-cinq minutes, diffusée mardi 19 août en prime time, en lieu et place des séries télé préférées des Argentins, Cristina Kirchner n'a pas retenu ses critiques à l'encontre des fonds spéculatifs et du juge américain Thomas Griesa, chargé du dossier. 

   “Par son ton grave, le discours de Cristina a rappelé certains des pires moments de l'Argentine dans le passé récent [les manifestations survenues fin 2001, quand les Argentins ont vu leurs économies en dollars converties en pesos]”, analyse le journal économique El Cronista

   Le texte va être soumis aux députés, porté par la rhétorique de “la patrie ou les vautours” chère aux supporters de Kirchner, faite pour museler l'opposition. 

   “L'initiative a l'impact politique dont rêvait le ministre de l'Economie, Axel Kicillof. Elle comporte aussi tous les aspects juridiques et financiers déconseillés par les analystes les plus respectés”, relève El Cronista. (...)


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(Petite nation en défaut de paiement
très justement fustigée par un gentil fond souverain)


The responsibility of being in charge!
(Source : savagepumpkin, via animageisha)

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Benoît Barvin

lundi 25 août 2014

"J'emprisonnai le fils de mon voisin dans une pièce empuantie par l'odeur infâme de sardines que faisait griller son père, tous les week-ends, dans son jardin". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet".

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Pensées pour nous-mêmes:

(N'ATTENDS PAS DU MAÎTRE QU'IL NE 
T'INDIQUE PAS LA MARCHE A SUIVRE)

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(Alice avait sacrément mal tourné)


Giggle their true nature revealed
(Source : lordwanjavi, via whateversexy)

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(Les lobbyistes transatlantiques avançaient masqués)



Le Partenariat transatlantique, 
outil de démolition de la sécurité sanitaire 
et environnementale


   (...) Un véritable déploiement de forces : ainsi peut-on résumer l’action des lobbies agro-industriels auprès de la Commission européenne dans le contexte des négociations sur le Partenariat transatlantique entre l’UE et les États-Unis (TTIP, TAFTA ou GMT – lire "C’est quoi le Partenariat transatlantique ?"). L’ONG Corporate Europe Observatory a récemment publié une enquêtesur les rencontres entre les représentants des différents secteurs économiques concernés, indiquant notamment que les multinationales de l’alimentation, les traders de denrées et les semenciers ont eu plus de contacts avec la Direction générale du commerce que les industries pharmaceutique, chimique, automobile et financières réunies.

   C’est dans les domaines sensibles de l’alimentation et de l’environnement que s’exerce l’action des lobbies agro-industriels sur les négociations transatlantiques, comprenant bien quelles opportunités elles présentent pour eux – le tout dans une confortable discrétion, que les mobilisations ont fini par compromettre au cours des derniers mois. Malgré les réassurances données par le commissaire au Commerce Karel de Gucht ou le président Obama lui-même, les demandes de ces secteurs ont bien été mises sur la table par les négociateurs. Notamment américains, s’agissant de remettre en cause les législations européennes restrictives sur les OGM ou la viande aux hormones, mais aussi européens [1]. (...)

   (...) La volonté, en matière de sécurité alimentaire, d’introduire la nécessité de "certitudes scientifiques" [2]pour interdire des substances, des produits ou des modes de production revient à remettre en cause le principe de précaution. L’application de ce dernier s’est étendue en Europe au cours des dernières années (par exemple pour les OGM ou des substances comme les parabens ou le bisphénol A), en s’appuyant sur des présomptions de risques, sans attendre une unanimité scientifique qui survient – on l’a vu dans les différents scandales sanitaires – toujours trop tard. Ce sont particulièrement les politiques de santé européennes, plus contraignantes que leurs équivalents états-uniens (notamment parce qu’elles s’attachent à toutes les étapes de la production, et pas seulement au produit fini), qui sont visées. Alors que les industriels vantent leur référence à cette science rigoureuse, eux-mêmes préservent la plus grande opacité sur leurs propres recherches, combattant les initiatives en faveur de l’accès des citoyens à leurs données.

   Les programmes européens d’encadrement des perturbateurs endocriniens et de recherche sur leurs effets sont particulièrement dans le collimateur des intérêts privés, malgré un consensus scientifique toujours plus large sur l’urgence d’agir. Sous la pression des lobbies, la Commission et la Direction générale de la santé et des consommateurs ont entrepris des démarches dilatoires visant, selon la députée verte Michèle Rivasi, à retarder les démarches réglementaires et scientifiques jusqu’à la signature du traité. « Les initiatives contre ces substances chimiques constituent un engagement acquis de l’Union européenne, mais elles sont désormais violemment attaquées par les entreprises transnationales, qui se servent du TTIP comme d’un outil de démolition », résume Corporate Europe Observatory. (...)

   (...) Pour parvenir à leurs fins, les industriels comptent sur plusieurs leviers, comme la notion de "reconnaissance mutuelle" consistant à retenir les dispositions les plus avantageuses de part et d’autre de l’Atlantique, ce qui permettrait aussi de contourner les législations existantes sans devoir les remettre en cause. Si les États conserveraient leur souveraineté sur les produits alimentaires élaborés localement, ils ne disposeraient que d’une« capacité limitée à appliquer leurs politiques à leurs partenaires commerciaux et aux produits importés pour être consommés localement ». En clair, un produit réputé conforme aux États-Unis, même s’il ne répond pas aux normes européennes, pourrait être autorisé à la vente en Europe (la réciproque étant valable).

   Ce principe aurait des conséquences pour la sécurité alimentaire des consommateurs, mais aussi pour les producteurs, soumis à une concurrence déloyale qui les contraindrait à abaisser leurs standards sous peine de disparaître. Sont directement concernées les normes sur les résidus de pesticides dans les fruits et légumes, sur l’utilisation d’antibiotiques et d’hormones dans l’élevage ou sur les additifs alimentaires. C’est-à-dire la rupture des barrières réglementaires, qui sont aussi des barrières sanitaires. La "reconnaissance mutuelle" ne serait qu’une première étape, avant une marche forcée vers "l’harmonisation" des réglementations, au sein du grand marché transatlantique. (...) 

   (...) Souhaitée par les industriels, la "coopération réglementaire" impliquerait en réalité d’étendre les principes majeurs des négociations actuelles pour le TTIP : opacité et influence directe des lobbies. Ladite coopération ne serait rien d’autre qu’une manière de réviser les règles et les standards, et de bloquer leur évolution puisque toutes les décisions – politiques – en faveur d’une plus grande sécurité sanitaire et environnementale pourraient être contestées comme des obstacles au libre-échange.

   Comme l’écrit CEO : « Des organisations comme BusinessEurope et la chambre de commerce américaine ont œuvré en faveur d’un tel scénario de rêve, avant même que les négociations transatlantiques ne commencent. Elles attendent de la coopération réglementaire de pouvoir co-écrire les législations. » Le pire est que la Commission européenne les encourage, en épousant les souhaits de lobbies comme ECPA et Croplife (pesticides) ou FoodDrinkEurope et COPA-COGECA (industries alimentaires et agriculture intensive). Des propositions de sa part, qui ont fuité en décembre dernier, prônent un système de coopération réglementaire permettant des décisions qui esquiveraient toute consultation démocratique. Il consisterait à tuer dans l’œuf toute velléité législative, y compris au niveau des États, avec un dispositif d’alerte dès les premiers stades d’élaboration et les fourches caudines d’une instance américano-européenne chargée d’évaluer l’impact économique des règlementations envisagées pour les industriels.

   Les industries agroalimentaires entendent ainsi se placer à la racine de toutes les initiatives réglementaires et législatives, afin de mieux les bloquer en usant au besoin de la menace de procès contre les États – comme l’ont illustré les dossiers des pesticides ou des OGM, et comme ils l’espèrent au travers des instances arbitrales internationales que le Traité transatlantique pourrait instaurer par dessus les pouvoirs nationaux et européens, et par conséquent au détriment des souverainetés populaires. Dans leur conception, le TTIP est un processus évolutif, impliquant des négociations permanentes et qui ne se limitera pas à ce qu’il établira à court terme : « Même si le texte final n’inclut pas de concessions explicites sur l’alimentation ou l’environnement, la "coopération réglementaire" ouvre la voie à ces concessions. C’est l’aspect le plus dangereux du TTIP, qui verrouillera l’action politique dans de nombreux domaines », conclut CEO. (...)

   (...) Au-delà des dossiers agro-alimentaires, l’enquête de CEO montre que les consultations de la Commission sont totalement déséquilibrées en faveur des lobbyistes : 520 des 560 rencontres organisées pour préparer les négociations, soit 92%, l’ont été avec eux, contre 26 (4%) avec des représentants de la société civile – syndicats ou associations. Un rapport de un à vingt. Il apparaît aussi que presque un tiers des groupements d’intérêts du secteur privé ne figurent pas dans le registre de transparence de l’UE, parmi lesquels des géants comme Walmart, General Motors, France Telecom ou Maersk. Ces données confortent celles récemment collectées à propos de la seule industrie financière, édifiantes quant à la puissance et l’opacité des mécanismes d’influence sur les décisions européennes (lire "Comment le lobby financier condamne Bruxelles à l’impuissance politique").

   « La direction du commerce a activement impliqué les lobbies d’affaires dans la définition des positions de l’UE envers le TTIP, tout en maintenant soigneusement à l’écart les "encombrants" syndicats et organisations citoyennes. Le résultat, ce sont des négociations dominées par les grands intérêts économiques et qui menacent beaucoup de réalisations européennes pour lesquelles les gens se sont battus depuis longtemps, comme la sécurité alimentaire et la protection de l’environnement », a résumé Pia Eberhardt, responsable de la campagne pour CEO.

Notes

   [1] Un e-mail de la direction du Commerce, que s’est procuré CEO, invitait ainsi en octobre 2012 les producteurs de pesticides, via leur lobby ECPA, à faire part de leurs désidératas.

   [2] Traduction imparfaite de "sound science", qui désigne une hypothétique science rigoureuse, officielle.


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(La voleuse de poissons
n'était pas très maligne)


Paintings by Iranian Artist Afarin Sajedi

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Luc Desle