Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

vendredi 8 août 2014

"Ce foudre de guerre joua soudain les paratonnerres". Jacques Damboise in "Pensées de peu".

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Pensées pour nous-mêmes:

(TE RAPPROCHERAS-TU JAMAIS
DE L'HORIZON?)

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(Les doigts de Dieu étaient aussi efficaces
que Sa main)



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"Moi, j'aime pas les humbergers"




CHINE
Scandale alimentaire : 
des burgers à la viande périmée

AGNÈS GAUDU ET WEI LAN
COURRIER INTERNATIONAL

   Un nouveau scandale de sécurité alimentaire ébranle la Chine. De la viande périmée aurait été écoulée dans des établissements de restauration rapide. Le scandale a été révélé par un journaliste du groupe audiovisuel shanghaien SMG, qui a travaillé dans l'usine de Husi Food à Shanghai, et filmé en caméra cachée pendant deux mois. Son enquête, diffusée par la chaîne Dragon TV le 20 juillet, montrait que les ouvriers devaient changer de manière routinière la date limite de consommation de la volaille, dépassée de plusieurs mois. Du bœuf haché impropre à la consommation était remis dans la machine.

   Husi Food, la filière chinoise d'OSI Group - grand fournisseur américain de viande dans monde entier - est une marque labellisée par l'administration chinoise. L'entreprise a une longue liste de clients en Chine et au Japon, dont McDonald's, KFC et Starbucks.

   Dès la diffusion de l'enquête, les autorités shanghaiennes ont immédiatement ouvert une enquête sur Husi Food et ordonné la suspension de l'utilisation de ses produits. Le 23 juillet, cinq personnes ont été arrêtées. Environ 100 tonnes de viande toxique ont été saisies.

   Tous les médias chinois ont poursuivi l'enquête, y apportant chaque jour de nouveaux détails, remettant en cause les entreprises concernées, mais aussi le système de contrôle de la sécurité alimentaire en Chine. (...)

   Selon des informations du quotidien officiel shanghaien Jiefang Ribao, l'utilisation de viandes périmées a toujours été en cours chez Husi. Une politique déterminée par la hiérarchie de l'entreprise. "Les ordres venaient de quelqu'un qui a un poste supérieur à celui du dirigeant de l'usine", affirme Zhang Hui, chargé du contrôle de qualité de Husi Shanghai. Le groupe a tenu à annoncer dès le lendemain au public chinois que "le siège n'était pas au courant des infractions".

   Selon le quotidien économique Meiri Jingji Xinwen, "Husi Food pratiquait deux comptabilités en parallèle. Dans l'une, l'entreprise enregistre ses opérations réelles, tandis que l'autre est destinée au contrôle de l'administration et des clients. Pour une entreprise aussi expérimentée que OSI Group, ces actions systématiques et délibérées sont irresponsables..." souligne le quotidien.

   Remarque reprise à son compte par le site officiel Xinhua Wang et poussée sur le terrain nationaliste :

De s"A l'étranger, l'entreprise pratique des mesures de contrôle de qualité strictes, alors qu'en Chine, la même entreprise va appliquer un autre système, c'est ce que l'on appelle "deux poids, deux mesures". De son côté, le portail d'information Wangyi, sous la plume de la chroniqueuse Wang Lei, estime que ces critiques ne suffisent pas: "Pour faire plaisir aux lecteurs, quelques médias ont condamné les entreprises de restauration rapide, notamment étrangères. Or, le gouvernement est responsable de ce qui arrive à sa population." (...)

   D'autres médias s'étonnent également du fait que la marque Husi ait obtenu en 2014 le label "niveau de sécurité sanitaire supérieure", et remettent en question l'efficacité du système de contrôle et de labellisation. "Le gouvernement doit répondre à cette question", affirme le Jiefang Ribao. "Les autorités ne peuvent pas se dédouaner en disant qu'il s'agit 'd'activités cachées', alors que les responsables devraient faire leur travail". Le quotidien de Nankin Jinling Wanbao pousse un peu plus loin encore la critique: "Si le système de contrôle était efficace, il n'y aurait pas d'activités illégales et immorales de ce genre... " Ce système, centralisé en 2014 pour plus d'efficacité, ne tient pas ses promesse, commente le journal.

   La question de la sécurité alimentaire n'est pas nouvelle pour les Chinois. Un scandale du lait frelaté à la mélamine a bouleversé le pays en 2008, faisant des milliers de victimes. Trois responsables de l'entreprise avaient été par la suite condamnées à mort. L'ancienne patronne du groupe Sanlu, l'un des groupes incriminés, avait été condamnée à la réclusion criminelle à perpétuité.


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Benoît Barvin

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