Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

dimanche 30 novembre 2014

"Ce gauchiste attardé avait du mal à conduire à droite". Jacques Damboise in "pensées inconvénientes".

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Pensées pour nous-mêmes:

(AVANCE MEME SI TOUT
LE MONDE RECULE)

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"Oui... C'est pourquoi?"


Reblogué depuis kristinem5

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"Tu pourrais t'acheter des feuilles de brouillon, quand même?!"



Elisa Lazo de Valdez
Reblogué depuis colour-as-experience

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"Ch't'adore, tu sais...
- Chut, Chéri, on nous observe..."



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"Là, là, là... Je tiens en équilibre..."


(Plus tard, sur sa chaise roulante, elle en voulut terriblement
au soudain coup de vent qui l'avait déséquilibrée)

Michael Whelan - “Edgedancer”
Reblogué depuis instant14

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Jacques Damboise

samedi 29 novembre 2014

"Elle était têtue comme une laitue qui refuse de se débarrasser de ses petits vers". Jacques Damboise in "Pensées coïncidentes".

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Pensées pour nous-mêmes:

(AIME LA DANSE
DE LA VIE)

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(Cette cruche de Nathalia et ses amis ne s'étaient pas
rendus compte que l'électrophone avait rendu l'âme)




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Protocole de Montréal :
pourquoi tout le monde s’en fiche



   A Paris, cette semaine, on discutait de l’avenir du protocole de Montréal (voir notre article). Signé en 1987, ce traité visait initialement à éviter que la couche d’ozone ne ressemble, un jour, à un vilain gruyère. Dans la capitale donc, comme dans les grands sommets climatiques de Bali ou de Copenhague, des délégations de pays ont discuté des heures durant de questions techniques, le visage grave derrière leur pupitre. Plusieurs différences de taille néanmoins avec ces célèbres COP (Conférence des parties) : pas de chefs d’Etat (ou si peu), une poignée d’ONG – et pas des plus connues : pas de Greenpeace ou d’Amis de la Terre – et une (encore plus petite) pincée de médias. 

   Tant qu’après avoir erré dans les couloirs et interrogé une réceptionniste ébahie, on dut se rendre à l’évidence : dans les coulisses de la MOP (« Réunion des parties » : c’est ainsi qu’on appelle ces sommets où l’on disserte de l’avenir du Protocole), il n’y avait pas de salle de presse. Une triste nouvelle compensée par une joyeuse découverte : il n’y avait pas non plus de queue à la cafétéria.

   Mais pourquoi l’avenir du protocole de Montréal, qui se joue au rythme de deux réunions par an, n’intéresse-t-il donc personne ? Pourtant, à en croire les ONG, l’enjeu est crucial. Et elles ne sont pas les seules à le penser. Depuis son entrée en vigueur, le protocole de Montréal a évité chaque année le rejet de 10 gigatonnes d’équivalent CO2 dans l’atmosphère. Cinq fois plus que ce que son lointain cousin, le protocole de Kyoto, est parvenu à réaliser annuellement entre 2008 et 2012, première période de son application [1] (...)

   (...) Si l’avenir du Protocole n’intéresse personne, c’est peut-être parce que les choses, longtemps, ont semblé rouler toutes seules :« Depuis vingt-sept ans, on a trouvé des manières assez gracieuses de faire fonctionner le traité », souligne Durwood Zaelke, fondateur et président de l’Institut pour la gouvernance et le développement durable (IGSD). Peut-être à cause du nombre restreint de présents dans les négociations et d’absence notable d’huiles rameutées expressément pour l’occasion. « C’est plus facile à gérer, même s’il y a des désaccords », poursuit l’Américain. Des délégués moins nombreux que les équipes mobilisées pour les COP et qui se « connaissent bien. 

   Certains font ça depuis dix, quinze ans. Ils voyagent partout dans le monde et se retrouvent, précise Brent Hoare, chargé de mission auprès de l’Association australienne de réfrigération (ARA), qui aide les entreprises à trouver des solutions moins polluantes. Il y a cette belle idée d’une famille autour du protocole de Montréal, dans laquelle les gens s’assoient autour de la table et règlent les problèmes de manière très collégiale. » Dans les allées du siège de l’Unesco, ce jeudi, peu de zones interdites aux journalistes [2] ou aux ONG, pas de manifestations non plus aux portes du bâtiment, ni de contre-forum, traditionnels dans les COP.

   Mais si ce traité s’est révélé plus efficace que Kyoto, c’est aussi parce qu’il était, jusqu’ici, plus facile à négocier : « Il existe des substituts à ces gaz (notamment aux CFC et HCFC présents dans les systèmes de réfrigération, d’air conditionné… et visés initialement par le traité de Montréal, ndlr). Ce protocole est un mécanisme d’atténuation des émissions indolore. On a supprimé 100 produits chimiques et personne ne l’a remarqué. Dans les frigos, les systèmes d’air conditionné ont été remplacés par d’autres gaz, d’ailleurs souvent plus efficaces », précise encore Durwood Zaelke. (...)

   (...) Si efficace que le monde a longtemps cru que la question était bel et bien réglée. Après l’adoption du Protocole, les « gens avaient des autocollants sur leurs frigos qui disaient “sans CFC” avec de jolies images de fleurs et de montagnes. Les gens se sont mis à penser : “Ce problème-là est résolu” », suppose Brent Hoare. Mais depuis quelques années, de nouveaux gaz se sont invités à la table des négociations : les HFC (pour hydrofluorocarbures). Substituts aux CFC et aux HCFC, ils ont pour vilaine caractéristique de booster dangereusement l’effet de serre : leur pouvoir réchauffant est de cent à plusieurs milliers de fois supérieur à celui du CO2. 

   De nombreux pays souhaitent donc que le protocole de Montréal se saisisse du problème et les limitent à leur tour. Un grain de sable dans le rouage bien huilé des négociations. « Depuis quelques temps, il y a des interventions très obstructives et sans fondement de certains délégués. Des interventions qui semblent menacer notre culture de bonne entente. Le protocole est un peu paralysé en ce moment. Nous avons besoin de revenir à nos racines et d’écouter la science », décrypte encore Brent Hoare.

   (...) Si le processus s’est enrayé, c’est peut-être qu’il est parasité par les négociations climatiques. Car on suspecte les délégués de se servir des pions de l’un pour jouer à la table de l’autre : « Certains pays pensent que, s’ils cèdent sur la question des HFC maintenant, ils risquent de devenir otages de ces discussions et ne pourrons plus négocier correctement lors des COP », précise Durwood Zaelke. Bonne stratégie ou pas, une chose est sûre, les deux ou trois MOP [3] qui se tiendront d’ici au sommet de Paris, en décembre 2015 pourraient influencer son issue. « Beaucoup de gens pensent que si une décision était prise à la réunion de Montréal qui se tiendra juste avant la COP de Paris, ça pourrait redonner confiance dans les négociations climatiques », abonde Brent Hoare. Le protocole de Montréal, antichambre des négociations climatiques ? Une ultime raison, s’il en était besoin, de ne pas s’en moquer.

[1] C’est ce que soulignait, en 2010, un rapport officiel sur l’état de la couche d’ozone.

[2] Les négociations portant sur les montants alloués au Fonds multilatéral pour l’implémentation du Protocole se font derrière des portes closes

[3] Une réunion extraordinaire pourrait être ajoutée en 2015 pour régler la question des HFC


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(La femme-gigot n'était pas encore cuite à point)



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Luc Desle

vendredi 28 novembre 2014

"La Princesse au petit pot exigeait de l'amener partout avec elle". Jacques Damboise in "Pensées à petits pas".

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Pensées pour nous-mêmes:

(TU N'AS PAS LE MONOPOLE
DE LA SAGESSE)

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(Ces femmes voilées étaient indécentes)


(Source: adhemarpo, via dubstepcholla)

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(Journalistes travaillant incognito)



ENTRETIEN - 
Médor : l'investigation se paye

Estelle POIDEVIN

   Trois questions à la journaliste Chloé Andries sur le projet MEDOR, un magazine trimestriel belge et coopératif d'enquêtes et de récits.

   / Vous êtes à l'initiative du projet de magazine MEDOR qui se déclinera en version papier et sur internet... Votre parti pris est de privilégier un travail d'enquête... 

   - Oui, cela fait deux ans que nous réfléchissons à ce projet qui a muri d'abord entre journalistes indépendants confrontés à la crise de la presse. On se demandait comment parvenir à financer correctement un travail d'investigation, d'enquêtes qu'on trouve rarement dans la presse aujourd'hui. Or, c'est le cœur du métier. Nous voulions sortir du dilemme qui se pose aux journalistes qui s'ils veulent faire des enquêtes fouillées sont obligés de travailler à perte.... Nous pensons qu'il y a de la place pour un journalisme de qualité et rétribué justement à ce titre...

   / En quoi votre modèle est-il original ?

   - Il est clair qu'aujourd'hui le schéma traditionnel avec un rédacteur en chef qui anime la rédaction et qui est bien souvent soumis aux actionnaires et aux annonceurs a du plomb dans l'aile et ne répond plus toujours, nous semble-t-il, aux attentes des lecteurs. Nous avons aussi été influencés par divers travaux, comme ceux du philosophe Bernard Stiegler sur les effets de la révolution numérique ou l'économie de la contribution. Nous avons donc essayé de bâtir un autre modèle.

   MEDOR est une coopérative à finalité sociale. Concrètement, notre idée est de décloisonner les pratiques et la distribution du pouvoir au sein de la rédaction. Nous supprimons le poste de rédacteur en chef pour en faire une charge tournante, nous travaillons avec des logiciels libres et les lecteurs, qui financent, ont la possibilité d'envoyer un représentant aux conférences de rédaction. Ils sont garants du respect de la philosophie du projet. Ce qui nous anime, c'est de ne sacrifier ni à l'urgence ni au paiement au lance-pierres... Nous voulons une transparence et une indépendance éditoriale totale.

   / Quid de votre financement ?

   Nos financeurs sont les lecteurs. Nous avons imaginé trois possibilités de participation (don, participation à la coopérative par la prise de parts sociales, abonnement de 60 e par an pour 4 numéros). Notre plan financier a été établi sur une base de deux années pour garantir plus de stabilité. Nous devons réunir la somme de 226 000 euros à terme. Pour l'instant, en un peu plus d'un mois, nous avons rassemblé 48 000 euros. C'est un bon signal.

   Medor s'intéressera essentiellement à la Belgique. Chaque numéro comprendra deux enquêtes de 18 pages chacune, 3 reportages ou récits longs, des rubriques et un article flamand qui sera traduit. Nous envisageons des partenariats et formules qui nous permettront d'aborder la Belgique dans sa globalité. MEDOR ne veut pas être un magazine de francophone pour les francophones. Enfin, nous ne refusons pas la publicité, qui sera présente de façon marginale, à hauteur de 10%, mais qui sera "choisie" pour son adéquation à nos valeurs.

Plus d'infos :

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(La terrible poupée gonflable créée par le Monstre
de Frankenstein faisait des siennes)


(Source: rrrick)

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Luc Desle

jeudi 27 novembre 2014

"Cette tête de gondole vénitienne me fit penser à l'étrange bobine de ma Belle-Mère". Jacques Damboise in "Pensées inconvénientes".

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Pensées pour nous-mêmes:

(FAIS DE TA MORT
UN HYMNE A LA VIE)

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(Très aimablement ce panda me désignait
l'endroit exact où je devais tirer)



Balazs Solti

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(Ce village fantôme, près d'une banale centrale,

ne trouvait toujours pas preneur)



Village fantôme de pirou - Cotentin
vos-photos.eu

En Espagne, des villages entiers 
pour le prix de places de parking


   Posé sur un plateau à la maigre végétation, le hameau ne porte pas de nom. Une enfilade de maisons en ruine, une carcasse d’église, les moignons d’un édifice public, des morceaux de pierre disséminés, le tout envahi par des herbes folles. Pas une âme ne rôde. Nous sommes à 72 kilomètres de Madrid, non loin du fameux monastère d’El Escorial, au nord de la capitale. Dans le village voisin de Peguerinos, la municipalité explique que ce lieu-dit est à vendre : «23 parcelles réparties sur 4 144 m2. Prix : 900 000 euros négociables.» Des acquéreurs potentiels se sont manifestés, assure-t-on, mais pour l’instant, l’affaire n’a pu être conclue. «Cela reste cher, estime un patron de bar, surtout pour un endroit aussi désolé. Mais je suis sûr que ce serait un très bon placement. Les gens en ont assez des villes. Les campagnes, c’est l’avenir.»

   (...) Des annonces de ce type sont à la mode en Espagne, où une grosse centaine de villages abandonnés se proposent au plus offrant. Le portail qui domine le secteur, Aldeasabandonadas.com, parle d’un boom. «Depuis le début de l’année, nous recevons une très forte demande, nous sommes saturés par les mails», assure le directeur, Rafael Canales. Depuis 2011, les achats-ventes de villages à l’abandon ont augmenté de 23%, notamment en Galice, aux Asturies, en Castille-et-León, en Aragon ou en Navarre. Les gens intéressés sont des Espagnols, mais surtout des étrangers, en majorité allemands, suisses, chinois, américains, mexicains ou russes. On y trouve des retraités, des urbains en mal de campagne qui s’adonnent au télétravail, des couples voulant ouvrir une maison rurale, ou, principalement, des investisseurs. 

   Il faut dire que les médias de ces pays font grand bruit sur ce qui est présenté comme une juteuse affaire. «Un village espagnol pour le prix d’un appartement», vante par exemple la BBC. Ce n’est pas faux : si des localités pleines de charme sont proposées pour 2 à 3 millions d’euros, la plupart sont bien meilleur marché - la moins onéreuse, dans la province galicienne de Lugo, ne coûte pas plus de 60 000 euros, soit le prix d’une place de garage à Madrid. Ailleurs, d’autres se braderaient pour 20 000 à 30 000 euros.

   Mais si l’intérêt porté est croissant, l’opacité du secteur ne permet pas de savoir si beaucoup de tractations vont à leur terme. Les résistances semblent importantes : difficulté d’accès au crédit bancaire, absence de titres de propriété en bonne et due forme, lenteurs administratives, impossibilité d’acheter des villages en entier… A l’inverse, la presse locale s’est fait l’écho de l’histoire d’un couple d’Anglais qui, pour 125 000 euros, a pu s’adjuger un village de la vallée d’Eo, à Pontenova, en Galice - soit quatre maisons sur un hectare.

   (...) Il s’agirait d’une «mine d’or», assure Manuel Amat, patron de l’agence Rusticas Particulares. A l’en croire, sous l’effet de la crise et du besoin d’argent frais, beaucoup de propriétaires veulent vendre au plus vite et sont disposés à négocier.«Le futur de ce négoce est très prometteur, affirme Mark Atkinson, qui a mis en vente une demi-douzaine de villages. Quand les investisseurs se décideront à franchir le pas, ils verront qu’il est juteux de posséder des bleds charmants, au milieu de beaux paysages. Je crains même une dynamique spéculative.»

   (...) Quelque 3 000 bourgades inhabitées sont réparties sur le territoire, et autant dans les prochaines années. Un des records en Europe. Sur le continent, l’Espagne serait à part. «Notre modèle de développement depuis les années 60 s’est concentré sur quatre à cinq villes et leurs agglomérations, analyse l’écrivain Julio Llamazares. Cela a condamné le milieu rural à l’abandon. Ailleurs, en Europe, on a promu un équilibre géographique entre zones riches et pauvres. Ici, la modernité et le progrès ont été associés au mépris pour la ruralité. On en paie le prix.»

   Avec la crise, le vent a tourné. Des laissés pour compte jetés au chômage ou des urbains fatigués de la ville rêvent d’un retour à la campagne. «Les initiatives se multiplient, le village peut être aussi bien un mode de vie différent qu’un bon investissement», assure Juan Carlos Aguilar, d’Abraza la Tierra, organisme qui aide de jeunes entrepreneurs à s’installer hors des villes. «La situation va être bouleversée, poursuit Julio Llamazares. Des villages vont se transformer en centres de vacances, d’autres en territoires de chasse ou en lieux de spéculation. Il est triste de voir que la plupart de ces initiatives viennent de l’étranger.»


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(Cette mésange avait pris la tête de Mathilda
pour perchoir et plus, si affinités)


Rudy Faber

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Luc Desle

mercredi 26 novembre 2014

"Il écrivait de banales histoires de Morts-Vivants, ce Mort-Vivant". Jacques Damboise in "Pensées inconvénientes".

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Pensées pour nous-mêmes:

(TU N'ES PAS LE PORTE-PAROLE
DU MAÎTRE)

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José Simont Guillèn 

   Peintre et dessinateur d’origine espagnole, José Simont Guillèn a été un des principaux collaborateurs de l’Illustration, entre la Belle Epoque et les années 1940. José Simont, né à Barcelone, le 30 septembre 1875, passe son enfance puis son adolescence à Valladolid, à Valence, à Alcala de Henares, à Madrid et, enfin, à La Corogne. Des changements de résidences qui s’expliquent par le métier de son père qui était sellier bourrelier pour l’armée, ce qui l’amenait à travailler pour divers régiments. Très tôt, José Simont démontre qu’il a une réelle vocation artistique. Une fois acquises ses premières connaissances à La Corogne, sous la houlette du professeur Ramon Navarro, il retourne dans sa Barcelone natale. 

   Après examen par Ramon Marti Alsina, il entre à la Escuela de la Lonja, l’académie que dirigeait le fils de ce dernier, Ricardo Marti, lequel était par ailleurs peintre. Elève préféré de Marti en raison de ses talents, José Simont considère, au bout de quelques années, que pour progresser il doit se rendre à Paris, ce qu’il fait durant l’hiver 1898. Il a alors vingt-trois ans. Les premiers mois parisiens sont des plus difficiles, mais il parvient assez rapidement à vendre des dessins à une publication pour enfants, intitulée Noël. Elle appartenait à La Maison de la Bonne presse, l’importante entreprise de presse catholique, qui publiait le journal La Croix et d’autres titres. Dans leurs pages, Simont donne la preuve de ses qualités et il commence à se faire un nom, dans le petit monde des dessinateurs de presse. 

   Il est recruté par Le Monde Illustré, alors concurrent de L’Illustration, qui le charge de couvrir, en tant que reporter et dessinateur, les grands événements de l’époque. L’exposition universelle de 1900 lui permet de mettre en valeur ses dessins, qui ne manquent pas d’attirer l’attention de L’Illustration.C’est Lucien Marc qui fait appel à lui en 1901. On lui propose un contrat inespéré : dessiner pour la revue, en exclusivité, pour 15.000 francs par an, exception faite des voyages et repas. Une proposition fabuleuse, à une époque où les journaux se vendaient 5 centimes et où les linotypistes, les ouvriers les plus qualifiés dans les imprimeries, gagnaient 10 francs par jour.

   Dès lors, José Simont se retrouve confronté aux grands événements du monde. Il se rend ainsi à La Martinique pour retranscrire par l’image le désastre provoqué par l’éruption volcanique de 1902. Il immortalisera sous son crayon la conférence d’Algésiras en 1906, tout en donnant un panorama des grandes fêtes, ainsi que des événéments les plus variés, qu’ils se déroulent à Paris, à Londres ou à Berlin. La Grande guerre fait de lui le chroniqueur de ses horreurs, avec toujours un certain sens de l’humanité, qui tendait à exalter les vertus humaines. Ses talents lui vaudront aussi de collaborer, par la suite, à d’autres grandes revues illustrées européennes, comme The Illustrated London News et la Berliner Illustrierte Zeitung.

   En 1921, alors qu’il n’était de passage à New York que pour quelques mois, il signe un contrat fabuleux avec la revue Collier’s qui lui assurait 10.000 dollars par an. Il devient le dessinateur attitré de la haute société nord américaine et il le restera jusqu’en 1932. De retour à Paris, il est à nouveau bien accueilli et l’Etat français le distingue même en lui décernant la légion d’honneur, pour mérites et services rendus durant la Grande guerre. Il réintègre l’équipe de dessinateurs de l’Illustration. Même s’il semble que rien n’a changé pour lui, l’éclatement de la guerre civile espagnole va l’affecter profondément. Il s’inquiète beaucoup du sort de toute sa parenté restée outre Pyrénées, d’autant qu’il avait toujours su maintenir des relations affectueuse avec sa famille qui résidait à Madrid et à Barcelone. 

   Au moment de l’Exode, entre juin et septembre 1940, il suit l’équipe du journal qui se replie à Bordeaux puis à Clermont-Ferrand. On retrouve plusieurs de ses compositions dans les éditions de Bordeaux et de Clermont-Ferrand, dont la fameuse séance du 10 juillet 1940 au casino de Vichy. Avec André Galland, autre grand dessinateur de la maison, il compose les unes des numéros parus entre le 22 juin 1940 et le 14 septembre. 

   Le tout premier numéro de Bordeaux affiche « Le maréchal Pétain, président du conseil ». Dans le suivant, il retranscrit « Le deuil national », après la cérémonie tenue en la cathédrale Saint-André de Bordeaux. Une semaine plus tard, on peut découvrir sa fameuse image du vieux jardinier, appelant les Français « Au travail ». Certains y verront, non sans quelques raisons, l’image du maréchal Pétain. Le 27 juillet, il célèbre, toujours en couverture « L’école pour la patrie », avec les enfants rassemblés autour de leur instituteur. 

   De l’école, il sera encore question dans l’ultime numéro de Clermont-Ferrand, paru le 14 septembre. Il s’agit d’illustrer la première rentrée scolaire d’après la défaite. On y voit des élèves attentifs aux paroles de leur instituteur qui a pris soin d’inscrire la formule du maréchal Pétain : « Je fais à la France le don de ma personne ». Dans la même série des numéros de l’exode, à formats réduits, on retrouve également sa signature dans les pages intérieures, ses compositions alternant avec celles d’André Galland. 

   Par ses dessins, José Simont se situe dans l’air du temps : comme la plupart des collaborateurs de l’Illustration, il veut « croire » dans le chef de l’Etat Français. C’est d’ailleurs lui qui réalisera le portrait en couleur du maréchal Pétain en uniforme, pour lequel l’Illustration avait ouvert une souscription dans son numéro du 10 mai 1941. Il s’agissait d’un portrait en quadrichromie (670 X 440 mm), proposé au prix de 15 francs. En visite au stand de l’Illustration, à la Foire de Lyon en octobre 1941, le chef de l’Etat français ne manquera pas de saluer l’équipe de l’hebdomadaire. 

   José Simont se détachera progressivement des questions de politique et il passera les dernières années d’occupation comme simple réfugié à Lyon, où il organise quelques expositions, en même temps qu’il réalise des portraits pour honorer des commandes. On lui doit ainsi un portrait de Denis Baschet, fils de Louis Baschet.

   En 1947, à 72 ans, mais avec un esprit et une vigueur créatrice toujours intacts, José Simont retourne en Espagne. Il réside à Barcelone où il organise deux expositions, d’abord à la Galerie Syra, en 1951 et en 1958, puis à Madrid. Dans la capitale, il participe au Salon national du dessin, au cours duquel on lui remettrale crayon d’or. Des dessinateurs madrilènes lui feront obtenir la Croix d’Alphonse X, le Sage. Par la suite, en 1962, à la demande d’une de ses filles qui vivait à Caracas, il se rend au Venezuela et c’est là qu’il vit des dernières années, en compagnie de son épouse, après avoir rendu visite à son fils et à son autre fille qui résidaient aux Etats-Unis. 

   Dans une lettre adressée à un ami journaliste, publiée en avril 1966, par le quotidien espagnol ABC, il disait que malgré son grand âge, il "dessinait continuellement" parce que, s'il ne le faisait pas, "il se considérerait comme mort". José Simont devait disparaître le 19 novembre 1968, à l’âge de 93 ans.


***

"Comment ça, ma Charlotte aux fraises 
aurait un goût de pommes?!
- Ahahaha...
- Oh, cela suffit comme ça, ma fille. 
Allez plutôt voir si j'y suis en cuisine!"


***

"Vous croyez vraiment, Gladys, que les assiettes
poussent sur le sol?
- Ahahaha...
- C'est vilain, Monsieur, de se moquer ainsi"


***

"Et Blablabla, je lui dis que...
- A ce moment, le Général se retourne et...
- Une robe mal repassée, très chère, comme je vous le dis...
- Bon Dieu, comme je me fais ch..."


(Soudain, un silence de mort pesa sur la pièce...)

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"Médème la Vicomtesse, je...
- Madame la Duchesse!
- Médème la Duchesse Hautbois, je...
- Madame la Duchesse Dubois!
- Médème vous êtes sûre?
Là j'ai tout juste, n'est-ce pas?
- Hihihihi..."


(Henri Delaglandière n'en ratait pas une)


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Blanche Baptiste

mardi 25 novembre 2014

"Les blagues de l'Homme qui rit ne me faisaient pas rigoler". Jacques Damboise "Pensées inconséquentes".

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Pensées pour nous-mêmes:

(VIVIFIE-TOI PAR L'AMOUR)

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"Je ne suis pas le monstre de Frankenstein...
Je suis mon propre monstre"





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"Comment ça, je devrais balancer mes
habits dans les conteneurs de récupération?"




Business contre solidarité !


   L’émission "envoyé spécial de France 2" qui est passée à l’antenne le 20 novembre, 25 ans jour pour jour après l’adoption de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant, n’est pas passée inaperçue…Loin de là. Elle a suscité beaucoup de réactions et risque d’avoir des conséquences lourdes de conséquences, si rien ne bouge.

   Le reportage en question qui titrait « De l’or dans nos armoires » a dévoilé à ceux qui l’ignoraient le « pot aux roses » : Les conteneurs de récupération de vêtements qui aujourd’hui pullulent en France appartiennent pour la plupart ou toutes ( ?) à des entreprises privées marchandes et non à des associations caritatives.

   Ainsi quand vous pliez des vêtements parfois en excellent état et que vous les présentez dans des sacs en plastique déposés dans les grands conteneurs métalliques, vous ne soutenez pas une œuvre charitable désintéressée mais vous enrichissez un tiers, marchand qui réalise des bénéfices substantiels. Les noms d’associations accolés sur les conteneurs procéderaient d’une campagne publicitaire mensongère.

   Des informations fort intéressantes sont sur le net et notamment ce témoignage repris ici. Je cite : « Christian est l'un des pionniers de la collecte de vêtements usagés en Europe. Il critique vivement les contrats passés entre les entreprises privées et le monde caritatif : "Il est sûr que mettre Emmaüs, au niveau de l'image de marque, est quelque chose qui a aidé." Et de souligner que "le monde associatif est en train de se faire doubler par le privé". 

   Les effets pervers de cette émission risquent d’être désastreux pour les associations caritatives et pour l’environnement. Des réactions comme celles-ci risquent de se multiplier :« Vu que tout ça n'est pas donné à des gens dans le besoin maintenant je vais découper mes vêtements et les jeter à la Poubelle »

   Eh bien non, il faut ni baisser les bras, ni réagir ainsi : Des associations caritatives ont besoin de vêtement qu’elles redonnent à des familles en difficultés, beaucoup d'enfants arrivent à s'habiller correctement, quant aux poubelles, elles risquent de regorger ainsi de matières en bon état ou facilement recyclages. Je pense qu’il faut que les personnes qui ont des vêtements corrects usagés aillent les porter à des associations.

   Mais attention à ne pas donner n’importe quoi. Comme me l’a dit ce matin une responsable du Secours populaire français présent au vide-grenier des jouets : « il nous arrive de recevoir des sacs de vieux vêtement contenant des véritables chiffons. Nous passons alors des heures et des heures à trier pour récupérer à peine un quart des vêtements ». Quant aux conteneurs, il est de la responsabilité des municipalités de ne passer des contrats qu’avec des associations et à la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) de veiller et de sanctionner ceux qui fraudent.

   Que des entreprises installent des conteneurs, pourquoi pas, mais il faut que cela soit explicite et que tous les frais soient supportés par l’entreprise : y compris la location de l’espace de dépôt.


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(Le salut de la Princesse d'Oméron
était toujours sacrément gracieux)



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Benoît Barvin

lundi 24 novembre 2014

"C'est d'un dentier distrait qu'il croqua dans ce gâteau bien mou". Jacques Damboise in "Pensées de conifères".

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Pensées pour nous-mêmes:

(LA VIE NE REGARDE PAS
A LA DÉPENSE)
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"Non, Jeannie, pas la tête dans les épaules!
Combien de fois il faudra que je te le dise?
Jeannie, tu m'entends? "



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Embargo russe : 3 idées 
pour éviter le gâchis 
de fruits et de légumes 



   Cet automne, l’Europe croule sous les pommes. L’embargo décidé par la Russie le 7 août dernier sur fond de crise ukrainienne frappe de plein fouet les vergers français. Et pour ne rien arranger, cette année, la récolte est «abondante et exceptionnelle», si l’on en croit l’Association nationale pommes poires (ANPP). Conséquence de cette surproduction, les produits sont vendus au rabais. «On propose des pommes à 3 ou 4 centimes d’euro le kilo, ça ne paie ni la taille, ni la récolte, et encore moins les frais de mise en culture», indiquait Xavier Beulin, le président de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles), le premier syndicat agricole français, lundi sur France Inter, pour justifier la colère des agriculteurs. 

   En janvier, les producteurs laitiers seront à leur tour frappés par une dégringolade des prix, prédit La Revue laitière française. Soucieuse d’éviter une crise majeure, l’Union européenne a débloqué 165 millions d’euros, un montant jugé insuffisant par les agriculteurs. L’Europe finance le retrait de certains produits, qui peut impliquer des destructions massives. Pour l’heure, le ministère de l’Agriculture français ne communique pas sur les quantités concernées, mais Stéphane le Foll, le titulaire du portefeuille, a plusieurs fois confirmé l’usage de ce levier. Epandage de prunes, compostage de carottes, broyage de poires et méthanisation : sur le site de France Agrimer, les agriculteurs trouvent des fiches indiquant la marche à suivre pour se débarrasser des fruits de leur labeur. 

   Comme le souligne l’économiste Bruno Parmentier, auteur du livre Faim Zéro, sur son blog, « la mesure fait mauvais genre aux yeux du citoyen et démoralise le producteur ». En France, 50 000 tonnes de fruits et de légumes, traditionnellement vendues sur le marché russe pourraient être gaspillées sur une année. L’Hexagone n’est pourtant pas le plus touché des pays européens (voir la carte des coûts par pays). De la Pologne et la Belgique en passant par le Danemark, d’autres solutions ont été testées. Tour d’horizon. (...)

   (...) Quand la Russie ferme ses frontières, le Danemark sert du fromage aux plus démunis. Comme le rapporte le journal belge Le Soir, le groupe laitier Arla a déjà distribué 15 tonnes à la banque alimentaire. Cette mesure permet d’éviter que les produits qui « ne peuvent être réemballés et revendus » selon la coopérative, ne soient jetés. Elle donne un peu d’air aux associations dont les budgets européens ont été grignotés ces dernières années. Seule ombre au tableau : le goût. Le fromage épicé au bleuet ou à la roquette, très prisé du consommateur russe n’a pas toujours les faveurs des papilles danoises.

   En France, les associations de distribution d’aide alimentaire ne rencontrent pas ce problème. Pour l’heure, elles n’ont récolté que des pommes. Les Banques alimentaires s’en sont vu livrer 300 tonnes, dispatchées auprès des quelque 900 000 bénéficiaires, « ce qui revient à deux pommes par personne », relativise Maurice Lony, le président de l’association. Même type de collecte du côté des Restos du cœur qui soulignent par e-mail que d’autres produits frais – « carottes, poires, kiwis, choux-fleurs, tomates, choux blancs, concombres » – pourraient être concernés. Car les associations ne peuvent pas écouler des quantités infinies d’une même denrée. « Le problème avec les produits frais, c’est qu’il faut les distribuer avant qu’ils se gâtent, souligne Maurice Lony. C’est pourquoi il va falloir se poser la question de leur transformation ». (...)

   (...) Bon gré mal gré, les Polonais sont devenus de gros buveurs de cidre. Quelques semaines après le début de l’embargo, dans ce pays où une pomme sur deux est destinée au marché russe, l’acte est devenu « un devoir patriotique », comme le rapporte Le Monde. A tel point que, à la fin du mois d’août, les intentions d’achat de la boisson, pourtant peu prisée jusqu’alors, avaient déjà augmenté de 163%. En France, où entre 3% et 4% des pommes sont destinées au marché russe, la production massive de compote et de jus de fruit a bien été évoquée. Mais les industries de transformation ne sont pas emballées. Comme l’explique La Dépêche du Midi, leur réticence est liée à un risque de saturation du marché : la production de 2013 n’ayant pas été écoulée, les produits transformés risquent à leur tour de voir leurs prix chuter. Même problématique pour le lait. Immédiatement après l’annonce de l’embargo russe, les fabricants européens de produits laitiers ont ralenti la production de fromage, au profit du beurre et de la poudre de lait. Résultat, le cours de ces produits s’est effondré. (...)

   (...) « Mangez des pommes » ! Le leitmotiv de Jacques Chirac dans Les Guignols de l’info est une piste sérieuse de sortie de crise pour les agriculteurs. A tel point que la Belgique a lancé une campagne nationale incitant chaque citoyen à croquer une pomme et une poire par jour par solidarité avec les agriculteurs. L’appel, relayé entre autres par la presse belge, a été entendu. Sur certains marchés, des producteurs ont vu leurs ventes de poires grimper de 50%. En Pologne, la mobilisation a pris de l’ampleur grâce aux réseaux sociaux. Comme le rapporte Le Monde, journalistes et politiciens se sont photographiés pomme entre les dents et bouteille de cidre à la main pour inciter leurs concitoyens à faire de même. Sur Twitter, le hashtag #jedzjablka (#mangedespommes) s’est propagé. Un exemple à suivre pour Daniel Sauvaître, président de l’ANPP, qui déclarait en septembre à l’AFP : « J’appelle les Français à faire la même chose que les Polonais : contre l’embargo russe, croquez une pomme, faites-en des selfies et militez pour la paix commerciale. »


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"Toi, tu t'es encore baigné dans un fleuve de lait, hein?
Tu sais combien ça me coûte, petit sacripant?"



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Luc Desle