Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

mercredi 26 novembre 2014

"Il écrivait de banales histoires de Morts-Vivants, ce Mort-Vivant". Jacques Damboise in "Pensées inconvénientes".

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Pensées pour nous-mêmes:

(TU N'ES PAS LE PORTE-PAROLE
DU MAÎTRE)

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José Simont Guillèn 

   Peintre et dessinateur d’origine espagnole, José Simont Guillèn a été un des principaux collaborateurs de l’Illustration, entre la Belle Epoque et les années 1940. José Simont, né à Barcelone, le 30 septembre 1875, passe son enfance puis son adolescence à Valladolid, à Valence, à Alcala de Henares, à Madrid et, enfin, à La Corogne. Des changements de résidences qui s’expliquent par le métier de son père qui était sellier bourrelier pour l’armée, ce qui l’amenait à travailler pour divers régiments. Très tôt, José Simont démontre qu’il a une réelle vocation artistique. Une fois acquises ses premières connaissances à La Corogne, sous la houlette du professeur Ramon Navarro, il retourne dans sa Barcelone natale. 

   Après examen par Ramon Marti Alsina, il entre à la Escuela de la Lonja, l’académie que dirigeait le fils de ce dernier, Ricardo Marti, lequel était par ailleurs peintre. Elève préféré de Marti en raison de ses talents, José Simont considère, au bout de quelques années, que pour progresser il doit se rendre à Paris, ce qu’il fait durant l’hiver 1898. Il a alors vingt-trois ans. Les premiers mois parisiens sont des plus difficiles, mais il parvient assez rapidement à vendre des dessins à une publication pour enfants, intitulée Noël. Elle appartenait à La Maison de la Bonne presse, l’importante entreprise de presse catholique, qui publiait le journal La Croix et d’autres titres. Dans leurs pages, Simont donne la preuve de ses qualités et il commence à se faire un nom, dans le petit monde des dessinateurs de presse. 

   Il est recruté par Le Monde Illustré, alors concurrent de L’Illustration, qui le charge de couvrir, en tant que reporter et dessinateur, les grands événements de l’époque. L’exposition universelle de 1900 lui permet de mettre en valeur ses dessins, qui ne manquent pas d’attirer l’attention de L’Illustration.C’est Lucien Marc qui fait appel à lui en 1901. On lui propose un contrat inespéré : dessiner pour la revue, en exclusivité, pour 15.000 francs par an, exception faite des voyages et repas. Une proposition fabuleuse, à une époque où les journaux se vendaient 5 centimes et où les linotypistes, les ouvriers les plus qualifiés dans les imprimeries, gagnaient 10 francs par jour.

   Dès lors, José Simont se retrouve confronté aux grands événements du monde. Il se rend ainsi à La Martinique pour retranscrire par l’image le désastre provoqué par l’éruption volcanique de 1902. Il immortalisera sous son crayon la conférence d’Algésiras en 1906, tout en donnant un panorama des grandes fêtes, ainsi que des événéments les plus variés, qu’ils se déroulent à Paris, à Londres ou à Berlin. La Grande guerre fait de lui le chroniqueur de ses horreurs, avec toujours un certain sens de l’humanité, qui tendait à exalter les vertus humaines. Ses talents lui vaudront aussi de collaborer, par la suite, à d’autres grandes revues illustrées européennes, comme The Illustrated London News et la Berliner Illustrierte Zeitung.

   En 1921, alors qu’il n’était de passage à New York que pour quelques mois, il signe un contrat fabuleux avec la revue Collier’s qui lui assurait 10.000 dollars par an. Il devient le dessinateur attitré de la haute société nord américaine et il le restera jusqu’en 1932. De retour à Paris, il est à nouveau bien accueilli et l’Etat français le distingue même en lui décernant la légion d’honneur, pour mérites et services rendus durant la Grande guerre. Il réintègre l’équipe de dessinateurs de l’Illustration. Même s’il semble que rien n’a changé pour lui, l’éclatement de la guerre civile espagnole va l’affecter profondément. Il s’inquiète beaucoup du sort de toute sa parenté restée outre Pyrénées, d’autant qu’il avait toujours su maintenir des relations affectueuse avec sa famille qui résidait à Madrid et à Barcelone. 

   Au moment de l’Exode, entre juin et septembre 1940, il suit l’équipe du journal qui se replie à Bordeaux puis à Clermont-Ferrand. On retrouve plusieurs de ses compositions dans les éditions de Bordeaux et de Clermont-Ferrand, dont la fameuse séance du 10 juillet 1940 au casino de Vichy. Avec André Galland, autre grand dessinateur de la maison, il compose les unes des numéros parus entre le 22 juin 1940 et le 14 septembre. 

   Le tout premier numéro de Bordeaux affiche « Le maréchal Pétain, président du conseil ». Dans le suivant, il retranscrit « Le deuil national », après la cérémonie tenue en la cathédrale Saint-André de Bordeaux. Une semaine plus tard, on peut découvrir sa fameuse image du vieux jardinier, appelant les Français « Au travail ». Certains y verront, non sans quelques raisons, l’image du maréchal Pétain. Le 27 juillet, il célèbre, toujours en couverture « L’école pour la patrie », avec les enfants rassemblés autour de leur instituteur. 

   De l’école, il sera encore question dans l’ultime numéro de Clermont-Ferrand, paru le 14 septembre. Il s’agit d’illustrer la première rentrée scolaire d’après la défaite. On y voit des élèves attentifs aux paroles de leur instituteur qui a pris soin d’inscrire la formule du maréchal Pétain : « Je fais à la France le don de ma personne ». Dans la même série des numéros de l’exode, à formats réduits, on retrouve également sa signature dans les pages intérieures, ses compositions alternant avec celles d’André Galland. 

   Par ses dessins, José Simont se situe dans l’air du temps : comme la plupart des collaborateurs de l’Illustration, il veut « croire » dans le chef de l’Etat Français. C’est d’ailleurs lui qui réalisera le portrait en couleur du maréchal Pétain en uniforme, pour lequel l’Illustration avait ouvert une souscription dans son numéro du 10 mai 1941. Il s’agissait d’un portrait en quadrichromie (670 X 440 mm), proposé au prix de 15 francs. En visite au stand de l’Illustration, à la Foire de Lyon en octobre 1941, le chef de l’Etat français ne manquera pas de saluer l’équipe de l’hebdomadaire. 

   José Simont se détachera progressivement des questions de politique et il passera les dernières années d’occupation comme simple réfugié à Lyon, où il organise quelques expositions, en même temps qu’il réalise des portraits pour honorer des commandes. On lui doit ainsi un portrait de Denis Baschet, fils de Louis Baschet.

   En 1947, à 72 ans, mais avec un esprit et une vigueur créatrice toujours intacts, José Simont retourne en Espagne. Il réside à Barcelone où il organise deux expositions, d’abord à la Galerie Syra, en 1951 et en 1958, puis à Madrid. Dans la capitale, il participe au Salon national du dessin, au cours duquel on lui remettrale crayon d’or. Des dessinateurs madrilènes lui feront obtenir la Croix d’Alphonse X, le Sage. Par la suite, en 1962, à la demande d’une de ses filles qui vivait à Caracas, il se rend au Venezuela et c’est là qu’il vit des dernières années, en compagnie de son épouse, après avoir rendu visite à son fils et à son autre fille qui résidaient aux Etats-Unis. 

   Dans une lettre adressée à un ami journaliste, publiée en avril 1966, par le quotidien espagnol ABC, il disait que malgré son grand âge, il "dessinait continuellement" parce que, s'il ne le faisait pas, "il se considérerait comme mort". José Simont devait disparaître le 19 novembre 1968, à l’âge de 93 ans.


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"Comment ça, ma Charlotte aux fraises 
aurait un goût de pommes?!
- Ahahaha...
- Oh, cela suffit comme ça, ma fille. 
Allez plutôt voir si j'y suis en cuisine!"


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"Vous croyez vraiment, Gladys, que les assiettes
poussent sur le sol?
- Ahahaha...
- C'est vilain, Monsieur, de se moquer ainsi"


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"Et Blablabla, je lui dis que...
- A ce moment, le Général se retourne et...
- Une robe mal repassée, très chère, comme je vous le dis...
- Bon Dieu, comme je me fais ch..."


(Soudain, un silence de mort pesa sur la pièce...)

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"Médème la Vicomtesse, je...
- Madame la Duchesse!
- Médème la Duchesse Hautbois, je...
- Madame la Duchesse Dubois!
- Médème vous êtes sûre?
Là j'ai tout juste, n'est-ce pas?
- Hihihihi..."


(Henri Delaglandière n'en ratait pas une)


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Blanche Baptiste

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