Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

mardi 23 décembre 2014

"Il resta sans voix, ce muet, quand sa femme paralysée se mit à chanter". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet".

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Pensées pour nous-mêmes:

(TU ES LA PETITE FLAMME 
QUI CHASSE L’OBSCURITÉ)

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"Mais... Mais j'ai simplement demandé
une petite cuillère pour mon café!"



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"Maître corrupteur, compte tes abattis!"





cinelounge.org

Jusqu’où ira la campagne contre la corruption ?

AGNÈS GAUDU
COURRIER INTERNATIONAL



   (...) Comment combattre la corruption, et jusqu'où ? La faute à l'individu ou au système ? Le débat est ouvert entre les commentateurs chinois, maintenant que la campagne anticorruption a atteint un niveau sans précédent. Les commentaires se multiplient après la mise en état d'arrestation, le 12 décembre, de Zhou Yongkang, qui supervisa longtemps les questions de sécurité au Comité permanent du Bureau politique et est le plus haut dirigeant jamais inquiété par la justice pour corruption. (...)


   (...) "La lutte anticorruption est un combat sans retour et à mort", lance le journal de l'armée, le Jiefangjun Bao, dans un éditorial. Laissant entendre qu'il y a des résistances, le quotidien commence par réfuter leurs arguments. "Le combat jusqu'au bout contre la corruption – l'expulsion totale du mal – ne saurait que renforcer le cœur du parti, le cœur de l'armée, le cœur du peuple. La thèse selon laquelle il faudrait craindre de perdre les cœurs n'est que l'expression de la terreur de quelques corrompus."

   Ce combat peut-il se poursuivre sans limites ? Oui, affirme l'éditorial. "Si l'on a touché à de grands tigres tels que Zhou Yongkang ou Xu Caihou [ancien membre de la Commission militaire centrale et général de l'armée démis en juin 2014], qui n'oserait-on pas toucher ? L'armée est le pilier du Parti. Si elle est corrompue, c'est un pilier qui se corrompt et qui risque de s'écrouler ; la longévité de l'Etat, le bonheur du peuple, par quoi seront-ils alors garantis ? L'histoire a prouvé que si l'armée est absolument honnête, propre, fiable, le pays ne peut connaître de troubles importants. L'armée ne saurait abriter en son sein des corrompus, c'est l'exigence politique particulière du Parti vis-à-vis de l'armée." (...)

   (...) Dans les milieux de la finance, c'est à la morale que fait appel une chronique du site économique Caixin, l'un des médias les plus influents de Chine. "Nous sommes tous complices de la corruption", titre ainsi Wang Xiao, professeur de droit de la finance à l'Université centrale de la finance et de l'économie. Pour lui, tous les justes efforts pour combler les failles du système et tous les recours à la justice ne viendront pas à bout des tentations individuelles. Les garde-fous juridiques augmentent le coût personnel de la corruption, mais ne font pas disparaître les motivations à être corrompu, souligne-t-il. "La crainte du droit ne suffit pas, il faut aussi que l'on y croie." Pour Wang Xiao, l'efficacité de la lutte contre la corruption est donc une question de croyance, de tolérance et de vertu, toutes valeurs hautement désirables dans les marchés comme dans la société, et qui ne sont pas moins importantes que la croissance économique. (...)

   (...) Dès que l'on se tourne vers les médias chinois de l'extérieur de Chine, les discours se font plus directs. Wang Debang, ancien dirigeant étudiant du mouvement prodémocratique de 1989, s'interroge sur la campagne anticorruption dans un portail hébergé aux Etats-Unis, Huaxia Wenzhai. Si Xi Jinping dispose de la confiance en lui suffisante pour s'attaquer à d'aussi gros poissons que Zhou Yongkang, c'est d'abord qu'il se sent doté d'une légitimité de fils de haut dirigeant, ceux que l'on appelle les "princes rouges". Il a le sentiment de détenir le pouvoir de manière naturelle, en quelque sorte. Mais il y a là une injustice sociale fondamentale dit Wang Debang, car les cadres de haut rang qui sont parvenus à la force du poignet n'ont pu le faire sans de nombreuses compromissions. Ils sont forcément passés par la case corruption.

   Le commerce des charges gouvernementales est un phénomène largement répandu, et ces cadres savent bien qu'elle est injustifiable, politiquement, moralement autant que légalement. "Aussi, dès lors qu'ils sont pris sur le fait, ils ne résistent pas. La lutte contre la corruption par l'administration elle-même n'est pas très vigoureuse, car il est impossible de sortir de la boue sans se salir." Pour Wang Debang, la lutte contre la corruption ne doit pas se borner à viser des individus. "Il faut que les efforts se dirigent aussi vers la rénovation du système, afin que les bureaucrates, ne 'désirent', ne 'puissent', n''osent' être corrompus", dit-il en faisant écho à un mot d'ordre lancé par Xi Jinping. (...)

   (...) "Et si l'on rendait public les biens des dirigeants", demande pour sa part le quotidien honkongais Ming Pao ? "Si l'on veut éviter l'apparition de nouveaux Zhou Yongkang, la recherche de l'équilibre du pouvoir et la publication des biens des dirigeants est la bonne voie. Le président Xi Jinping a dit vouloir faire 'rentrer le pouvoir dans sa cage', ce qui implique que quiconque a du pouvoir se soumette au contrôle du peuple, et qu'il faut un système de publication complet des biens des hauts dirigeants." Mais Xi Jinping et Wang Qishan [membre du Comité permanent du Bureau politique qui supervise la Commission de la discipline du Parti], quel système va les contrôler, demande le journal ? "La longévité de l'Etat ne saurait reposer sur des personnalités particulières, mais sur un système puissant de lutte contre la corruption, car si le système n'est pas bon, même des gens bien peuvent faire de mauvaises choses."



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(Je surpris mon chien Médor en train de faire
des heures supplémentaires)



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Luc Desle

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