Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

mardi 13 janvier 2015

"Comme ma Belle-Mère, son chameau familier déblatérait, je crois". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet".

%%%
Pensées pour nous-mêmes:

(JUSQU'AU TOMBEAU,
TU ES L'ESPOIR DU MONDE)

%%%

"Voyons, Georges, arrête un peu..."



%%%


stripsjournal.canalblog.com

Ce que les Norvégiens ne savaient pas
de Charlie Hebdo

Diane Berbain
Blogueuse

   (...) Suivre ce massacre de l’étranger a été dur. Mais la Norvège a montré beaucoup de solidarité, plusieurs journaux et médias ont fait de beaux hommages. Nous avons eu la possibilité de nous recueillir lors d’un rassemblement organisé à Bergen le samedi 10 janvier, tourmenté par un ouragan, et une marche à Oslo, escortée par la police à cheval, le soir du 7 janvier.

   A l’initiative de l’Ambassade de France et d’organisations de presse norvégiennes, est organisé ce dimanche 11 janvier un rassemblement pour la défense de la liberté d’expression ; des panneaux ont été dressés pour faire des dessins librement, en plein centre de la capitale.

   Les souvenirs des attentats du 22 juillet 2011 en Norvège ont refait surface, et ils ont su reconnaître et ressentir notre douleur. (...)

   (...) Le 10 janvier, le quotidien Bergens Tidende a publié un article que j’ai co-écrit avec Benoît Derrier, un Français qui vit à Stockholm, Julien Etienne, et Jessie Michelon, ces derniers de Paris. Les Norvégiens n’ont jamais eu une culture de la satire de ce type, cette satire sans borne. Ils voulaient savoir ce que les personnages derrière Charlie Hebdo représentaient finalement pour notre génération, et comment nous envisagions l’avenir après ce qui s’est passé.

   Voici l’explication que nous avons donnée : « Nous venons de perdre des héros de notre enfance. Pour notre génération née dans les années 80, ces personnes avaient fait l’histoire de la presse française de notre époque. On avait reçu Cabu avec le lait maternel, avec ses caricatures rigolotes dans “Récré A2”, avant qu’il commence dans Charlie Hebdo. Certains d’entre nous ont pleuré quand il a été remplacé. Il a posé les bases de notre éducation satirique.

   Les garçons aimaient aussi les dessins plutôt lubriques de Wolinski, qu’ils regardaient en cachette dans les magazines des adultes. D’un style aux traits simples, ils créaient un contenu d’autant plus intense et fort, même lorsqu’ils n’allaient pas loin. Ils nous ont entraîné à l’exercice de la critique de la société, tout en contribuant à notre enfance heureuse dans une démocratie.

   On n’achetait pas souvent Charlie Hebdo, il faut bien l’avouer. C’était peut-être un peu trop pour certains. Mais on aimait qu’ils colorent les kiosques avec leurs couvertures déjantées chaque semaine. C’était comme être fumeurs passifs. Ils marquaient notre pays, qu’on aime ou pas ce qu’ils mettaient sous nos yeux.

   Cette contribution à la variété culturelle, cette satire sans considération était une espèce menacée depuis longtemps. Ça a commencé en 1986 quand le grand comique Coluche est mort dans un accident de moto. Il défiait les politiciens comme personne n’avait osé auparavant, et beaucoup pensaient que celui qui était tant aimé du peuple, a été victime d’un meurtre politique déguisé.

   Le rire qu’ils nous offraient avait le pouvoir de prolonger notre jeunesse. Par ce rire, nous oublions la guerre, la misère. Maintenant, nous avons peur, en deuil pour ce coup porté à notre chère liberté d’expression. Nous regardons nos enfants, qui ne savent pas qu’ils n’auront jamais la chance de goûter à cet art fragile. Nous n’osons pas penser au barbarisme pour le moment. Nous refusons d’accepter que le paysage médiatique devienne après cela plus uniforme, en France et dans le monde. Moins défiant, Moins critique. L’autocensure peut l’emporter, nous rapprochant un peu plus du meilleur des mondes. Pas celui que nous voulons. »


%%%

"Comment j'aime les femelles de Dieu?
Sexy, évidemment..."



%%%
Benoît Barvin

Aucun commentaire: