Bonjour à vous qui, dans le maelström du net, êtes arrivés, par hasard? lassitude? erreur? sur ce blog. Vous êtes les bienvenus. Vous y lirez des extraits d'articles, de pensées, d'interviews, piochés ça et là, et illustrés de photos et dessins détournés, via un humour de bon aloi. Vous pouvez évidemment réagir avec le même humour, la même ironie que nous mettons, chaque jour, à tenter de respirer un peu plus librement dans une société qui se corsète chaque fois un peu plus.

mercredi 18 février 2015

"Il se déguisa en courant d'air et fut emporté par la tornade". Jacques Damboise in "Pensées circonspectes".

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Pensées pour nous-mêmes:

( DES MOTS JUSTES
 SORTENT-ILS DE TA BOUCHE?)

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"TATAAMM!
- Heu... Pssitt! On est là... 
Retourne-toi!"



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"Mais P'tain! J'ai rien contre les transgenres!"



Armée : 
Chelsea Manning autorisée 
à changer de sexe. Et en France ?


   (...) Selon une note récupérée le 5 février 2015 par le site USA Today, le Département américain de la Défense a accepté de fournir un traitement adapté à Chelsea Manning, ex-Bradley Manning.

   La note a été rédigée par la colonelle Erica Nelson, commandante du complexe militaire Fort Leavenworth, où Chelsea Manning purge sa peine. « Après avoir attentivement examiné qu’un traitement hormonal est médicalement approprié et nécessaire, et en avoir étudié les risques, je l’ai approuvé pour le détenu Manning. »

   Selon le site américain, l’armée était obligée d’accepter le traitement de Manning. En tant qu’administration, l’une de ses missions consiste à prodiguer des soins médicaux à ses membres. Mara Keisling, directrice du centre national pour l’égalité des transgenres : « Si Chealsea Manning a une attaque cardiaque, ils doivent la soigner (...) Ce n’est pas différent. » Le traitement hormonal de Chelsea Manning n’a pourtant pas été chose évidente. Depuis un an et demi, elle lutte pour faire reconnaître son trouble de l’identité sexuelle.

   En juillet 2013, le soldat Bradley Manning annonçait être transgenre. La veille, il écopait de 35 ans de prison pour avoir fourni des documents confidentiels à WikiLeaks.

   En avril 2014, Bradley changeait de nom au profit de Chelsea. Trois mois plus tard, en juillet, l’armée acceptait que Chelsea soit reconnue femme devant la loi. La première étape d’un plan qui en compte trois : acquérir l’identité féminine, avoir accès à un traitement hormonal, se faire opérer pour changer de sexe. Face à la lenteur des démarches, Chelsea Manning a porté plainte en septembre dernier contre le secrétaire de la Défense américaine Chuck Hagel pour non accès à des « traitements médicaux nécessaires ». La réponse, positive, a donc été formulée ce 5 février.

   Selon une dépêche de l’Associated Press, les transgenres ne sont pas acceptés dans les rangs de l’armée américaine. Mais Chelsea Manning ne peut pas être démise de ses fonctions de militaire avant qu’elle n’ait fini sa peine de prison. Il a fallu trouver une solution. (...)

   (...) Les rangs de l’armée française comptent aussi des personnes transgenres. Mais soldat et transgenre ne sont pas des mots plus facilement conciliables ici.

   Delphine Ravisé-Giard, soldat et présidente de l’association nationale transgenre (ANT) en sait quelque chose. Fille et petite-fille de militaires, l’ancienne adjudante-chef à la base de Nancy commence son traitement pour changer de sexe en 2009. Dans un premier temps, son officier supérieur accepte qu’elle porte des vêtements féminins et qu’on change l’inscription sur l’en-tête de ses fiches de paies. Elle n’est plus son identité masculine, elle est Delphine.

   Mais la légalité rattrape la Grande Muette. Pour obtenir un nouvel état-civil, Delphine doit montrer que son changement est irréversible devant le tribunal de grande instance. Et à la question sur sa stérilisation, l’adjudante décide de ne pas répondre, arguant que cette information relève de sa vie privée.

   S’ensuit une période où Delphine Ravisé-Giard doit remettre ses habits masculins et réemprunter son ancienne identité. Comble du ridicule, les officiers supérieurs lui conseilleront de revêtir une tenue en treillis – portée sur le terrain par les hommes et les femmes. Finalement, l’emballement médiatique et la peur des impacts sur sa carrière militaire la feront changer d’avis. Elle montrera des preuves de ce « changement irréversible ».

   Le cas de Delphine a largement été médiatisé. Ce n’est pas le cas d’autres transgenres qui travaillent au sein de la grande muette. Stéphanie Nicot est présidente de la Fédération LGBT française. Depuis plusieurs années, elle est en contact avec des officiers et des sous-officiers « pour qui ça se passe mal » : « Outre le statut légal, c’est le harcèlement psychologique dont souffrent les transgenres dans l’armée, qui est inquiétant. On nous fait porter un uniforme d’homme alors qu’on développe des seins, l’officier supérieur nous appelle par notre ancien prénom...

   Vous savez, la pire chose que l’on peut faire à une personne transgenre, c’est de ne pas lui reconnaître sa nouvelle identité. »


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Luc Desle

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